mardi 28 février 2023

Homme/femme pressés, II – Et la thématique du requin

Wera von Essen, dans En debutants dagbok, évoque aussi des travaux de ménage, dans un hôtel. Nuit, relations avec d’autres travailleuses. D’ailleurs.
 
NB - Canal Saint-Martin
 C'est au début du roman. La narratrice est dehors, à la nuit tombée ; on lui a posé un lapin. 

« Hushållen släcktes ner. TV-apparaterna stängdes av. Man gick och lade sig. Klockan var 22:30. Det är stjärnklart ute.
 
                                                                  *
 
(...) När jag minns halvåret på hotellet störtar jag. Vill inte erkänna. Det hårda kroppsarbetet som jag utförde. Nu molar det i höften som jag förstörde när jag bar bord i natten. Släpade stolar och bord och placerade dem i konferenslokalerna. Deras sterila heltäckningsmattor, manlig energi från servitörerna, kollegerna från Turkiet, Balkan, Sydafrika, Spanien, min kropp väcktes av dem. Ibland låg jag på soffan i en av lokalerna och försökte sova ett par timmar, men det var sällan jag hann. »
 
« Les habitations se sont éteintes, idem les téléviseurs. Les gens se sont couchés ; il était 22 heures 30. La nuit dehors est étoilée.
 
                                                                    *
 
(...) Ça me fiche en l’air, quand je me souviens de ces six mois de travail à l’hôtel. Je ne peux l’admettre. J’ai encore mal à la hanche que j’ai abîmée en transportant les tables, la nuit. Je traînais les chaises et les tables pour les disposer dans les salles de conférence. Leurs moquettes stériles, la virile énergie des domestiques, les collègues de Turquie, des Balkans, d’Afrique du Sud, d’Espagne ; tout cela stimulait mon corps. Parfois je me couchais sur un canapé dans une des chambres, et j’essayais de dormir une ou deux heures, mais j’y arrivais rarement. »
 
 
Wera von Essen; photo Matti Koli
 
 Le blog Krickelins, j’y reviens… Un peu plus loin, Kristin Lagerqvist s’apprête à conclure :
 
« Så summa sumarum. Jag älskar mitt snabba jag. Det är inte alltid så bra egenskap men det goda överväger det negativa och frågar du min man vad han gillar med mig så är det faktiskt att jag är snabb från tanke till handling. Det och att jag aldrig är konfliktsökande (…) »
 
« Donc, summa sumarum. J’aime ce moi rapide. Ce n’est pas toujours si positif, mais en l’occurrence les qualités l’emportent sur les défauts ; et si on demande à mon mari ce qu’il aime chez moi, c’est ma vitesse de réaction. Ça, et le fait que je ne recherche pas les conflits (…) »
 
Intéressant, me disais-je… Outre le simple et classique « je me reconnais là-dedans... » N’y a-t-il pas un lien entre la rapidité dans l’action et le fait de ne pas rechercher les conflits ?
 
C'est à creuser, peut-être.
En tout cas, la Suède a échoué à éviter les conflits dans ses velléités (à mon sens inutiles) d’entrer dans l’OTAN.
 
 
Document du syndicat SNALC
 
 Étrange, cette thématique du requin qui revient, dans cette couverture, par exemple, de brochure d’un syndicat de l’enseignement, qui nous ramène à ce billet où j'évoquais le Château ?
 Ou, pour faire suite à ce thème des hommes et femmes pressés, à cette antienne sarkozienne du « travailler plus pour gagner plus », qui continue de se trémousser çà et là dans les discussions, le buste pourtant plaqué sur un mur de réalités, notamment celle d’une nécessaire maîtrise de la croissance (au minimum…)
 
À Göteborg, à l’heure où il était très très vilain et démodé d’en (re)parler en France, on émit l’idée de réduire le temps de travail…
 
 
Le Monde, 20 mai 2014.
 
J'avoue ne pas trop savoir ce qu’il est advenu de tout cela…
Mais je voulais aussi évoquer les bains de mer… Krickelins à nouveau, mais aussi Tristan Tzara, Henri Thomas... Pas le temps, pas le temps… À suivre !
 
 
Nils Blanchard

vendredi 24 février 2023

Cent ans en arrière / sourires et visages

Je finalise la traduction d’un livre de Martin Fahlén, Le tableau de Märta. Des époques s’y entrecroisent un peu comme les animaux dans un tableau maniériste (dont le livre parle beaucoup).
 
 
 À un moment, l’auteur évoque le thème bien connu du sourire de la Joconde :
 

« Ett liknande fenomen av rörelse i konsten är Mona Lisas leende. En läpparnas hastiga rörelse är något som uppstår och förgår. »

« Dans l’art aussi, un phénomène comparable concernant le mouvement : le sourire de la Joconde ; un mouvement furtif des lèvres est quelque chose qui naît, et qui s’éteint. »
 
La thématique du chat, encore...
 
Le livre – vous verrez bien – évoque aussi divers événements historiques, guerres, surtout autour du XVIIe siècle (soulèvements des Pays-Bas contre le roi d’Espagne, guerre de Trente Ans…), mais aussi du vingtième siècle, avec l’occupation de la Norvège par l’Allemagne – sur quoi l’on reviendra…
Or depuis que je me suis mis à ce blog, à peu près concomitamment avec l’attaque russe du 24 février 2022 en Ukraine, je m’interroge – oh… modestement, croyez-le bien – sur certains mouvements profonds de l’histoire, qui ne sauraient limiter icelle à un décor de… tableau.
Ainsi ai-je évoqué par ici la guerre de Crimée, la construction de la neutralité suédoise après les aventures de Charles XII, l’un et l’autre sujets ayant à mon sens des répercussions aujourd’hui encore.  
 
Retour du corps de Charles XII, G. Cederström, musée de Göteborg
 
Or que voit-on, de manière assez spectaculaire, ces tous derniers temps ? Un retour à l’après-guerre, parfois pour remettre en cause certaines de ses orientations... Je précise : l’après-Première Guerre mondiale.
Pêle-mêle : la laïcité d’Atatürk remis en cause en Turquie, l’arrivée au poste de président du conseil d’une dirigeante (post-)fasciste en Italie, exactement cent ans après la venue au pouvoir de Mussolini en 1922.
 
Retour, aussi, à la Première Guerre mondiale, avec ce qui ressemble çà et là paraît-il, en Ukraine, à une guerre de tranchées...
 
On pourrait aller plus loin encore. Pour en revenir à Märtas tavla, Martin Fahlén raconte comment, lors d’un séjour en Grèce, aux musée d’Athènes, il rencontre deux fois de suite, de manière parfaitement fortuite, à quelques jours d’intervalle, une même collègue suédoise. La seconde fois, devant cette statue retrouvée par des pêcheurs au large de Marathon, en 1925… Et :
 
« Denna slumpmässiga upprepning av samma händelse fick mig att inse att upplevelsen av tid kan förkortas, så att de grekiska skulpturerna och de keramiska skönheterna blir som färska bröd från igår. »
 
« Cette répétition fortuite du même événement m’a fait comprendre que la sensation du temps peut se raccourcir, ainsi des sculptures grecques, céramiques, qui semblent comme du pain frais d’hier. »
 
 
Musée national archéologique d'Athènes, Wikipedia 
 
 
 Nils Blanchard

lundi 20 février 2023

Homme/femme pressés

Pour toutes sortes de raisons (eh… quand ça commence comme ça…), j’ai tendance à aller particulièrement vite, ces derniers temps. Et pourtant, bien sûr : impression de faire du sur place.

J'ai déjà cité Paul Morand, à cet endroit précis, j’aurais pu citer de lui L’homme pressé.
J'ai un vague souvenir du film, bien sûr. Delon et Mireille Darc ; film de Molinaro, de 1976… Que demande le peuple ?


Il faudra que j’aille voir par là-dedans le livre. Il y a une « Méditation sur la vitesse » – au fond, Morand : l’inverse de Dhôtel ? Mais cependant, Dhôtel a été un adepte de la moto… – Comme Dhôtel (?), Morand allait d’une certaine manière « à l’instinct », confiant à Chardonne dans leur correspondance – dont s’offusquent surtout les lecteurs qui ne l’ont pas lue – qu’il ne se trouvait pas intelligent…

André Dhôtel en sept. 1955

Mais ce dont je voulais parler, au départ, c’était de Kristin Lagerqvist, dans le blog Krickelins, déjà évoquée quelque part en ce blog, qui évoque, le 7 décembre 2022, un certain goût pour… la rapidité, plus là que la vitesse. L’article s’intitule : « Reflektion – det handlar om tidsoptimering » « Réflexion – à propos d’optimisation du temps ». 

(Bon, mais l’expression « optimisation du temps », ce n’est pas fantastique… certes… Mais :)

« Jag har inte bråttom – det är inte det.
Jag vill bara tidsoptimera och får sådan enorm tillfredställelse när det går fort.
(...) Börjar fundera. Har jag alltid varit så här?
När jag jobbade som städerska om nätterna på spa så klockade jag mig själv hela tiden – gjorde det till en sport att maxa allt på tid, då blev det mycket roligare. Som servitris – hur många bord kunde jag ha samtidigt och ändå kunna leverera tipp topp service? (…)
Därför mår jag också rätt dåligt när det går långsamt. Mår faktiskt fysiskt dåligt av det. (…) »

« Je ne suis pas pressée – ce n’est pas ça.
Je veux seulement perdre le moins de temps possible, et quand j’y arrive, ça m’apporte une énorme satisfaction.
(...) Et j’y pense. Ai-je toujours été ainsi ?
Quand je travaillais au ménage au spa, de nuit, je me chronométrais sans cesse – j’en faisais un sport de gagner du temps, et ainsi ça devenait plus amusant. Ou comme serveuse : combien de tables était-il possible de servir en même temps tout en assurant un service parfait ? (…)
C'est pourquoi je me sens vraiment mal quand ça va lentement. Je m’en ressens vraiment physiquement. (…) »

Morale de tout ça ?
Pas le temps ; une prochaine fois…


Nils Blanchard


mardi 14 février 2023

Concomitances II, Hillevi Norburg, Angers, Hervé Bazin...

Étrange, quand même, que ce roman Messalina, d’Hillevi Norburg, lu somme toute par hasard – en ai-je entendu d’abord parler sur le blog de Thomas Nydahl ? – me ramène dans les nords d’Angers.

NB - Anjou, décembre 2019

Bon, mais déjà, dans ce roman, le héros, David de Lesrat, a le même prénom que celui du livre éponyme d’André Dhôtel réédité il y a peu par les fantastiques éditions de l'Arbre vengeur.
Là où ça se corse, dans un sens, c’est qu’il est (le Messalina de Hillevi Norburg) dédié à un… Daniel…
Or on a la même hésitation entre ces prénoms – Da-vid, niel – dans Svar till D de Wera von Essen.

Et… même dans dans une nouvelle d’André Dhôtel, quand on se penche un peu dans ses archives…

NB - Anjou, décembre 2019

J'ai trouvé aussi un vague quelque chose de Hervé Bazin, dans ce roman. Est-ce simplement parce qu’il se situe au départ près d’Angers ? Est-ce son côté roman d’initiation – mais en l’occurrence, l’initiation est différente chez Bazin. Aussi : l’absence du père ; plus exactement, un rôle primordial donné à la mère.

Mais j’en reviens aux abords d’Angers, liés au retour, vers la fin du roman de H. Norburg (page 226) :

« Jag hade inte förvarnat någon om min ankomst, så på stationen i Angers får jag ta en hyrdroska som sakta för mig ut i Loiredalens böljande landskap. (…) Allt längre fördas jag in i detta som är min barndoms landskap. (…) Snart framme nu. Även om vi lämnat flodens banker känner man dess fukt, Loire glittrar som ett dis i luften över den betande boskapen och fälten. (…) Till detta landskap önskar jag mig tillbacka, till en tid som kanske inte var lycklig men i någon form full av oskuld. En tid där framtiden kändes lika öppen som fälten utanför droskan. »

« Je n’avais prévenu personne de mon arrivée ; du coup, j’ai dû prendre un fiacre en gare d’Angers qui me conduit tranquillement dans le paysage ondoyant de la Loire. (…) Et je m’enfonce de plus en plus loin dans ce qui est le cadre de mon enfance. (…) On arrive bientôt. Même si on s’éloigne des rives du fleuve, on ressent toujours l’humidité ; la Loire brille comme une brume dans l’air au-dessus des troupeaux et des champs. (…) Je voudrais revenir à ce paysage, à un temps qui ne fut peut-être pas heureux mais qui était celui d’une certaine innocence. L’avenir semblait alors aussi ouvert que les champs vus à travers le fiacre. »

NB - Anjou, novembre 2019

Angers est un peu au nord de la Loire, et Champigné au nord encore d’Angers. Mais il est vrai que le fleuve – baignade interdite – n’est jamais loin, lui et ses lumières étranges, sa douceur climatique…

À l'époque de David Lesrat (le roman se déroule à la fin du XIXème siècle), il n’y avait pas encore la statue de Jacques Coquillay qui accueillait les voyageurs.


La rue Bressigny ressemblait à ça :

Rue Bressigny, fin XIXe ?

Aujourd'hui : 

NB - fin décembre 2022

C'est toujours un peu difficile de trouver le point de vue exact. Entre tous ces points de vie. 


Nils Blanchard


samedi 11 février 2023

Robert Hébras

Mort aujourd'hui de Robert Hébras, 97 ans.

Le Monde, 6 septembre 2013


Il avait dix-neuf ans le 10 juin 1944 quand l'ignoble division SS Das Reich est entrée dans Oradour-sur-Glane. Lui : rescapé par miracle. Parmi les 643 victimes, sa mère et deux de ses sœurs.

  
Le Monde, 6 septembre 2013

(N.B.)


jeudi 9 février 2023

Slumpläsning / Lectures de hasard / tremblements de terre

 C’est par hasard que j’ai retenu un paragraphe d'un blogévoquant T.S. Eliot – parce que j’avais parlé l’auteur de Waste Land… Là... Et je reparlerai du paragraphe de ce blog… qui évoquait l’hiver sur la côte Ouest de la Suède.

Je n’avais même pas fait gaffe, quand j’avais évoqué T. S. Eliot – on était

encore en 2022 – que The Waste Land avait été écrit en 1921-1922. Mais 

là  n’est pas le propos.

Je voulais en reparler à propos d’Åke Edwardson à nouveau. Winter ; son

personnage… Dire que je commençais à trouver l’hiver long.


Mais cet hiver n’avait pas besoin de ces secousses sismiques, qui ont 

causé la mort de milliers de personnes en Turquie et Syrie.

Pays qui plus est mal servis par des malchances – et des scandales – sur

lesquels on ne s’étendra pas ici.

Et là, ce n’est plus avril qui est le mois le plus cruel. En paraphrasant 

line – sans le faire exprès, vraiment –, c’est février…


Or, ce paragraphe était tiré d’une traduction (suédoise, donc, de 1965)

« East Coker », deuxième poème des Four Quartets – De Fyra 

Kvartetterna – Les Quatre Quatuors…

Or… Tenez, le début :


« In my beginning is my end. In succession


Houses rise and fall, crumble, are ext
ended,

Are removed, destroyed, restored, or in their place


Is an open field, or a factory, or a by-pass.

Old stone to new building, old timber to new fires,


Old fires to ashes, and ashes to the earth

(…)  » 


Je vous laisse lire la suite ; on la trouve facilement.

Quant à la traduction… Ce n’est pas du suédois…

Je ne saurais trop recommander la traduction de Pierre Leyris bien sûr.

Déjà évoqué, etc.



Nils Blanchard



lundi 6 février 2023

Crasse sonore et gens de bien

 Reçu il y a quelques jours Sedan möttes vi i Paris, recueil d’extraits de lettres envoyées par Anne-Marie Berglund à Thomas Nydahl, de 1996 à 2020. Illustrations d’Hideo Matsumoto.

NB - Malmö, 2010 - Sur la thématique du chat...

Et voilà qu’au même moment je tombe sur le billet quotidien de son éditeur

Thomas Nydahlle 3 février 2023. Titre du billet : « Popmusikens helvete 

och goda människor » - « L’enfer de la pop musique et les gens de biens ».


« Det är en välsignad tur att vi fortfarande har en förstklassig sjukvård. 

Men det är ett helvete att sitta i ett väntrum. Torsdagens morgon satt jag i

en dryg halvtimme och tvångsmatades med medioker popmusik ur 

innertakets högtalare. (…)

Efter sjukhuset blev det pensionärsfika på stationen. Och in där kom, i sin 

rullstol körd av assistenten, kvinnan från Viby vi tycker så mycket om. Hon

hälsade med ett stort leende och jag frågade om det var något särskilt

som gjorde henne så glad. "Jag är glad för att jag träffade dig" svarade 

hon. (…) »


« C’est une sacrée chance que nous ayons encore des services de soin

d’excellente qualité. Mais les salles d’attente sont un enfer. Jeudi matin, j’y

ai attendu une bonne demi-heure et ai dû subir une médiocre musique 

pop des haut-parleurs. (…)

Après l’hôpital, café de retraité à la gare. Et là est arrivée, sur sa chaise

roulante, accompagnée de son aide, la dame de Viby que nous aimons

tant. Elle a salué avec un grand sourire et je lui ai demandé s’il y avait 

quelque chose de particulier pour qu’elle soit si joyeuse. Je suis contente 

de te rencontrer, a-t-elle répondu (…) »


On retrouve tous dans nos mémoires ce contentement particulier à 

retrouver telle personne, pas nécessairement très proche, mais qui

rayonne d’entrain, de bonne humeur, d’ouverture vers les autres.


Quant à la musique, j’ai parlé quelque part dans un billet de ce blog de

« crasse sonore » qu’on entend çà et là ces temps-ci.

Là aussi, je comprends très bien ce que veut dire Thomas Nydahl…

Parfois, je cherche à savoir ce que c’est, si c’est un « style »… Cette

espèce de sorte de son qu’on entend beaucoup depuis quelques années. 

Les gens répondent qu’ils ne savent pas ; on a parfois l’impression qu’ils

détournent le regard avec gêne… « Comment ? Il ne sait pas ? » Comme 

si j’ignorais le nom d’un horrible dictateur qui serait au pouvoir.




Bon, mais j’en reviens aux lettres d’Anne-Marie Berglund, dans lesquelles 

j’ai déjà bien mordu, et qui vont m’accompagner bien vraisemblablement

dans les semaines qui vont suivre – on ne reparlera, etc. –. Suédo-

Finlandaise (je veux dire : Finlandaise suédophone), elle me replonge

dans ce sud de la Finlande où je vivais précisément encore deux ans 

avant que cette correspondance débutât. Et elle pose bien le décor, le

17/8/1996 (elle est en visite chez ses parents, mi page 21) :


« Gröndal heter orten, en gammal svenskbygd från början, idag heter den

 Vilerhaakso. Men i vår port bor kanske 20 % finlandssvenskar, det är

 mycket. »


«  L’endroit s’appelle Gröndal, au début une vieille localité suédoise, qui

s’appelle aujourd’hui Vilerhaakso. Mais dans notre quartier il y a peut-être

20 % de finlando-suédois ; c’est beaucoup. »


On signale en note que ça se situe sur la commune d’Esbo ; Espoo en 

finnois, à l’ouest d’Helsinki – Helsingfors en suédois…

Vilerhaakso : nom finnois de Gröndal. Est-il besoin de rappeler ici que la

Finlande est un pays officiellement bilingue, finnois et suédois ; les noms

des localités, rues… sont écrites théoriquement dans les deux langues… 

Au-dessus : la langue majoritaire… La proportion de suédophones ayant

baissé régulièrement ces dernières décennies, certains panneaux ont été

remplacés, l’ordre des langues ayant dû être changé…


Bon, mais très vite dans le livre, page 24, le 6 septembre 1996, est évoqué

Grez-sur-Loing – dont on a parlé un peu ici... 

Thomas Nydahl, en note, explique un peu ce qu’est Grez-sur-Loing

aujourd’hui. Anne-Marie Berglund, elle, un an et demi plus tôt, semble n’y

avoir pas très bien dormi. Mais c’était le printemps, aussi :


«Tänk om vi hade känt varandra då, det var i maj, då hade du kanske

kunnat gästa mig (en tvåa) några dagar och vi hade kunnat göra utflykter 

runt Fontainebleau. »


« Imagine si on s’était connu à l’époque ; c’était en mai. Tu aurais pu loger

chez moi (un deux-pièces) quelques jours et on aurait pu faire des

excursions autour de Fontainebleau. »


On y reviendra, etc. Les artistes suédois, scandinaves plus généralement 

en France, c’est tout un thème à explorer… (Cf. par là...)


Carl Larsson - Nytida konst


On devine la tour Eiffel en construction. On ne doit pas être loin, là, de la 

Belle Époque de Hillevi Norburg, Benoît Duteurtre…

Tänk…


Nils Blanchard



Gris Mitterrand

Il a été évoqué dans ces liens le « gris Mitterrand » , à propos de l’architecture. On peut en parler aussi, dans un autre sens, à propos de...