dimanche 26 mars 2023

En Suède aussi pourtant il y a des moutons

On se souvient à peu près de ce qui se passa notamment lors du premier confinement ; mal préparés, on copia sur les Italiens, qui eux avaient agi en urgence (petites fiches de sortie, etc.)

NB - Bohuslän

La situation, bien sûr, était très complexe, relativement inédite, qui plus est dans le climat de veille médiatique incessante que l’on connaît.

J'ai évoqué déjà un peu ici Anders Tegnell.

M'a révulsé la manière dont a été traité le cas suédois par moult médias européens, et « observateurs » parfois pourtant a priori informés. Incompétence, esprit grégaire, ont fait comme un concours d’incontinence de bêtises : la Suède, a-t-on entendu, ne prenait aucune mesure, son gouvernement n’attachait aucun prix à la vie humaine, etc.

NB - Bohuslän

Or, pour information : une étude du Svenska Dagsbladet du 4 mars 2023, accompagnée d’un entretien avec Anders Tegnell, souligne que la surmortalité en Suède, de 2020 à 2022, a été basse par rapport aux autres pays européens.

Svd - capture d'écran

(« Surmortalité en Europe entre 2020 et 2022 – Différentiel par pays en comparaison avec la moyenne sur 2017-2019. »
En bas du graphique : « Source : SCB, Eurostat et différentes statistiques nationales. Graphique : Liv Widell. »)

Loin de moi l’envie de hurler avec les loups, bêler avec les moutons. C’est une étude parmi d’autres, qu’il faut sans doute placer dans un certain contexte… Néanmoins…
(Néanmoins, un article du Göteborgs Posten du 17 mars 2023, d’un politologue, Markus Balázs Göransson, qui prétend contrer l’information laudative pour la politique suédoise, ne fait que la confirmer…Son auteur s’en est-il rendu compte ?)

NB - Bohuslän

Nils Blanchard


P.-S. : Je regrette déjà un peu d’utiliser ces braves moutons pour me moquer des contempteurs de la politique suédoise face à la crise sanitaire ; ces bêtes sont au fond bien sympathiques.


mercredi 22 mars 2023

Moi(s) de la guerre / Tranströmer

L'adversité est un de mes thèmes de réflexion. Pour des raisons qui dépassent un peu les thématiques de ce blog. Pas tout à fait cependant.

NB - mars 2023

J'ai dû évoquer çà et là ma fatigue, cette année, de l’hiver. Et, il n’y a pas très longtemps, je tombe sur ce poème de Tomas Tranströmer, sur  l'autre blog de Gabrielle Björnstrand. Billet d’il y a plus de dix ans.

C'est une traduction du suédois de Robin Fulton (New Collected Poems, Bloodaxe Books, 2011).
C'est en anglais ; ça me dispense de traduire/hir…

« One evening in February I came near to dying here.
The car skidded sideways on the ice, out
on the wrong side of the road. The approaching cars –
their lights – closed in.

My name, my girls, my job
broke free and were left silently behind
further and further away. I was anonymous
like a boy in a playground surrounded by enemies.

The approaching traffic had huge lights.
They shone on me while I pulled at the wheel
in a transparent terror that floated like egg white.
The seconds grew – there was space in them –
they grew as big as hospital buildings.

(...) »

Adversité, surtout vis-à-vis de moi-même ; choix à faire, moi qui commence à ressembler à « Den evige tvivlaren » « L’éternel indécis », le commissaire Bublanski, dans Millenium (D. Lagerkrantz)…
Mais ça aussi : n’arrive-t-il pas trop souvent après la bataille ?

 
Bernur d’évoquer, il y a déjà quelques temps aussi, le 25 septembre dernier, un recueil de textes d’auteurs ukrainiens face à la guerre, Under Ukrainas öppna himmel. Röster ur ett krig (Sous le ciel ouvert d’Ukraine. Voix d’une guerre), textes rassemblés par Mikael Nydahl, Kholod Saghir, éditions Ariel förlag.
Et d’y citer un poème de Kateryna Kalytakos :

« Denna ensamhet är så kall, så vidsträckt, och så bottenlös
att inte ens en främling står ut.
Drivna av oro går barnen bort från skolan
och ställer sig framför havet som inför en domstol.
(...) »

« Cette solitude est si froide, gigantesque et sans fond que
même un étranger ne la supporte pas.
Inquiets, les enfants sortent de l’école et se placent devant
     la mer comme devant un tribunal.
(...) »

NB - mars 2023

Solitude. Crise, guerre…

Bon, mais des élèves (sixièmes) me demandaient quand allait commencer une « troisième guerre mondiale » dont parlaient leurs parents.
Réflexe comme irrépressible : je leur répond qu’il n’y a aucune raison pour qu’il y ait une telle « troisième guerre ».
Puis, bien sûr, réflexion de je ne sais quelle promenade… Et si la Chine décidait soudain de soutenir vraiment la Russie ? Ça me paraît peu probable, mais qu’est-ce que la « probabilité » en notre monde ?

Puis promenade ; nature commençant sa floraison.
Contradiction (la vie est contradiction) : la nature n’est-elle pas sans cesse en guerre ?

NB - mars 2023


Nils Blanchard


vendredi 17 mars 2023

Parfois l’histoire s’oppose aux histoires

 L’association Svenskbyborna a reçu une partie du prix Bernadotte (il sera remis le 19 avril), pour ses travaux sur les habitants suédophones de Gammalsvenskby (en Ukraine).

NB - mars 2023

Or je me promenais il y a peu sur un chemin vers la

forêt ; unepetite tempête récente avait abattu des 

arbres qui barraient la voie.

Rien de bien grave : je saute par-dessus, ou me glisse par-

dessous…


NB - mars 2023

NB - mars 2023

Et je me suis fait cette réflexion que ces obstacles jetés sur le

chemin pouvaient être comparées aux âneries, aux « infox »

plus ou moins contrôlés dont certaines personnes, certains

groupes, certains États semble-t-il, essaient de parsemer les

opinions des gens.

Bien sûr, être forcé de prendre d’autres sentes peut avoir un 

côté intéressant. Mais on entre là dans quelque chose de

beaucoup plus subtil que les fausses informations qui flattent

l’aptitude des gens à la détestation, à la jalousie. C’est qu’on

serait plutôt dans la « science subtile de 

l’égarement » d’André Dhôtel, et c’est une tout autre 

histoire.



Gammalsvenskby. On a déjà évoqué cette 

curiosité historique,pas vraiment remise au goût du jour 

par la guerre d’Ukraine, car une actualité 

éditoriale lui préexistait…, néanmoins étrangement

mise en relief.


C’est à peu près là...


On nous explique sur ce site que cette nouvelle mouture 

du prix(en lien aux 50 ans de règne de l’actuel roi de 

Suède) est distribuée à de jeunes chercheurs et artistes. 

Il est décerné par un ensemble de diverses 

académies suédoises.


« Föreningen Svenskbyborna tilldelas Bernadottepriset 

för sinalångvariga insatser för att utforska och 

sprida kunskap omsvenskarna i Gammalsvenskby, 

såväl i vetenskapliga studier omkulturarv, 

språkutveckling, musikarv och uppbyggnad av arkiv,

som i sitt arbete med att hjälpa de kvarvarande 

svenskbybornaunder Rysslands pågående krig mot 

Ukraina. Prissumman är 200 000 kronor. »


« L’association Svenskbyborna partage ce prix pour son

engagement ancien dans la recherche et le partage de

connaissances sur les Suédois de Gammalsvenskby, et pour 

ses travaux historiques sur leur héritage culturel, 

l’évolution de la langue, l’héritage musical, 

architectural, archivistique, ainsi que 

pour son travail d’aide aux habitants suédophones demeurés

sur place en ces temps de guerre menée par la Russie contre

l’Ukraine. Le prix s’élève à 200 000 couronnes. »


Les histoires, c’est une autre affaire ; tout ce 

qu’on raconte… 

Contredites par des faits : l’interdiction par le gouvernement

russe de l’ONG Memorial (entre autres), la mise au ban ou

persécution d’historiens (cf. la série d’articles du Monde 

du 11 juin 2021).


Le Monde, extrait de la une du 11-6-2021.

Ah, cependant, dans ma promenade : ces arbres en fleurs.


NB - mars 2023


Nils Blanchard



lundi 13 mars 2023

Île et radio / Aquarelle, cantiques, Japon et autres

                Suède, fin octobre ; île de Tjörn (Skärhamn, Bohuslän).

Il faisait 16° ce jour-là ; le pilote d'un bateau est tombé d’accord 

avec moi : ce n’était pas normal.


NB - Tjörn, automne 2022 

Maintenant, c’est (en France) un peu l’inverse : je continue à 

trouver cet hiver long.

Raisons diverses… Dont le Château n’est pas une 

des moindres


À Tjörn, il y a un musée de l’aquarelle, en partie sur pilotis.

On y refuse les billets de banque. Il faut avoir une carte pour

payer ; être encarté en d’autres termes, au grand parti du fric ;

l’Internationale du fric. FMI ; fusil-mitrailleur d’idioties.

Mais là n’est pas le sujet.


À la radio, dans la voiture, ça devait être P1

messe luthérienne dont le laïus m’a intéressé. J’en ai 

retenu l’insistance sur les termes suédois 

« samverka », « samarbeta ». Ce préfixe « sam » 

(ensemble) ; ça donne à peu près : « œuvrer ensemble »,

« travailler ensemble » ; coopérer, collaborer.


Pas le sujet encore.

Après la messe, interview d’une certaine Yuko Ono, 

spécialiste du thé à Stockholm. Conversation agréable ; 

le Japon… là, bien sûr, on sort encore du sujet…

Mais on y revient, sournoisement : en rédigeant ce billet, je

« googlote » le nom de Yuko Ono. Les seules sources

d’information semblent être des « réseaux » « sociaux » ; 

là : stop. Sauf que ça me permet de remarquer que ces 

choses prétendues « coopératives », « collaboratives » sont 

les outils (faucilles, marteaux?) de l’Internationale dont 

je parlais quelques lignes plus haut…


NB - Tjörn, automne 2022

Mais au musée de l’aquarelle, je note les noms de 

l’artiste Knutte Wester. Vous pouvez aller voir son site 

c’est loin d’être inintéressant. A Shelter for My Brother. 

Ou encore A secret place. Internationale, je vous dis. 

Mais on arrive un peu à mes thèmes. (Même si, on ne 

se baigne jamais dans les mêmes Thames. Pardon…)

Je remarque aussi Katja Jukiainen. Filles enrosées ; vague

ressemblance avec certaines peintures de Charlelie Couture.

Mais on s’éloigne à nouveau…


NB - Akvarellmuseet, Carin Ellberg, automne 2022

L’artiste centrale de l’exposition était Carin Ellberg. (Cette 

exposition, c’était jusqu’au 23 janvier… J’ai trop attendu 

pour faire cet article. Peu importe… Elle va nous amener 

à parler du temps long… Et du reste, le temps, en ce blog…)


À suivre, självklart !

 


Nils Blanchard



P.-S.: Triche; je me dois de rajouter quelques étiquettes 

que je n'ai pu accrocher au dernier article: Taisiia Cherkasova,

Vladimir Poutine, Christopher Mankell.



samedi 11 mars 2023

Quelques « petites » choses / blogs et sites II

 J’ai déjà dû dire que je trouvais l’hiver long. Pour toutes sortes de raisons, etc. Forcément, cette affiche parue sur le site d’Ent’revues (en lien de ce blog, etc.), a attiré mon attention.

Ça, c’est à Paris.

Ma ville mais où je n’ai pas l’or pour y vivre.


En Suède, réédition de Premier amour, Första kärleken,  

de Tourgueniev, avec une nouvelle traduction de 

Christopher Mankell. C’est Bernur qui signale la chose 

le 3 mars.

Or il se trouve que je suis en train de le lire (en français). Sur 

mon édition (bon marché – Librio), le détail d’un tableau de 

Kapiton Zelentsov. Petite recherche sur Google, il y a chez ce 

peintre quelque chose de Carl Larsson (beaucoup d’intérieurs 

avec personnages…) mâtiné d’une sorte de hiératisme empire…


Kapiton Zelentsov, Wikipedia

Bernur, ou Voyage dans les lettres nordiques de Thierry 

Maricourt (dont je reparlerai), sont des blogs et sites que je 

n’arrive pas à mettre avec les autres en lien de

celui-ci pour des raisons techniques bien regrettables.


Dans un autre blog, Le Poignard subtil (en lien d’Alluvions) qui 

fait des « passerelles entre l’art populaire, l’art brut, l’art naïf, 

le surréalisme spontané et l’art immédiat », un singulier dessin 

de Taisiia Cherkasova. Le blogueur remarque qu'il semble 

annoncer l'attaque russe en Ukraine.


Et quant à faire la part des choses… Bernur :


« Jag hann läsa halva boken innan det slog mig: är det passande 

att läsa en rysk författare i dessa tider? (…) Här ska dock något 

mer än två saker hållas i huvudet samtidigt: 1) Putin är inte 

Ryssland; 2) Putin är Ryssland. »


« J’en étais arrivé à peu près au milieu du livre quand ça 

m’a traversé : est-ce convenable de lire un auteur russe en 

nos temps ? (…) Là, il faut arriver à faire tenir plus de deux 

choses en même temps dans la tête : 1) Poutine n’est pas 

la Russie ; 2) Poutine, c’est la Russie. »


Or il se trouve que moi aussi suis à la moitié du livre…


Carl Larsson, Autoportrait dans l'atelier, 1912; Musée de Malmö, Wikipedia

Nils Blanchard


P.-S. : Triche ; je me dois de rajouter quelques étiquettes que je 

n’ai pu ajouter à celles du dernier article : Thomas Nydahl, 

Edith Boissonnas, Nantes, Wera von Essen, Svenska Dagsbladet.


En Mayenne – quelque part vers la civilisation

Rencontres avec des étrangers, qui parfois peuvent donner l’impression que l’on est très proche du premier inconnu venu. Puis, la plupart du...