vendredi 24 février 2023

Cent ans en arrière / sourires et visages

Je finalise la traduction d’un livre de Martin Fahlén, Le tableau de Märta. Des époques s’y entrecroisent un peu comme les animaux dans un tableau maniériste (dont le livre parle beaucoup).
 
 
 À un moment, l’auteur évoque le thème bien connu du sourire de la Joconde :
 

« Ett liknande fenomen av rörelse i konsten är Mona Lisas leende. En läpparnas hastiga rörelse är något som uppstår och förgår. »

« Dans l’art aussi, un phénomène comparable concernant le mouvement : le sourire de la Joconde ; un mouvement furtif des lèvres est quelque chose qui naît, et qui s’éteint. »
 
La thématique du chat, encore...
 
Le livre – vous verrez bien – évoque aussi divers événements historiques, guerres, surtout autour du XVIIe siècle (soulèvements des Pays-Bas contre le roi d’Espagne, guerre de Trente Ans…), mais aussi du vingtième siècle, avec l’occupation de la Norvège par l’Allemagne – sur quoi l’on reviendra…
Or depuis que je me suis mis à ce blog, à peu près concomitamment avec l’attaque russe du 24 février 2022 en Ukraine, je m’interroge – oh… modestement, croyez-le bien – sur certains mouvements profonds de l’histoire, qui ne sauraient limiter icelle à un décor de… tableau.
Ainsi ai-je évoqué par ici la guerre de Crimée, la construction de la neutralité suédoise après les aventures de Charles XII, l’un et l’autre sujets ayant à mon sens des répercussions aujourd’hui encore.  
 
Retour du corps de Charles XII, G. Cederström, musée de Göteborg
 
Or que voit-on, de manière assez spectaculaire, ces tous derniers temps ? Un retour à l’après-guerre, parfois pour remettre en cause certaines de ses orientations... Je précise : l’après-Première Guerre mondiale.
Pêle-mêle : la laïcité d’Atatürk remis en cause en Turquie, l’arrivée au poste de président du conseil d’une dirigeante (post-)fasciste en Italie, exactement cent ans après la venue au pouvoir de Mussolini en 1922.
 
Retour, aussi, à la Première Guerre mondiale, avec ce qui ressemble çà et là paraît-il, en Ukraine, à une guerre de tranchées...
 
On pourrait aller plus loin encore. Pour en revenir à Märtas tavla, Martin Fahlén raconte comment, lors d’un séjour en Grèce, aux musée d’Athènes, il rencontre deux fois de suite, de manière parfaitement fortuite, à quelques jours d’intervalle, une même collègue suédoise. La seconde fois, devant cette statue retrouvée par des pêcheurs au large de Marathon, en 1925… Et :
 
« Denna slumpmässiga upprepning av samma händelse fick mig att inse att upplevelsen av tid kan förkortas, så att de grekiska skulpturerna och de keramiska skönheterna blir som färska bröd från igår. »
 
« Cette répétition fortuite du même événement m’a fait comprendre que la sensation du temps peut se raccourcir, ainsi des sculptures grecques, céramiques, qui semblent comme du pain frais d’hier. »
 
 
Musée national archéologique d'Athènes, Wikipedia 
 
 
 Nils Blanchard

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