samedi 27 mai 2023

« … où il y a des hommes... » – mémoire, travail

 On en a déjà un peu parlé avec Mikaela Blomqvist, à cet endroit , le mot « trauma » est à la mode. Et il a tendance à agacer certaines observatrices suédoises (et pas que).

Halbout du Tanney

 Par l’étymologie, grecque comme souvent ce qui est lié au corps, à l’être, notre mot (via l’anglais me semble-t-il) est tout droit dérivé de τραύμα, à savoir la blessure.

Dans le Göteborgs Posten du 5 mai dernier, Joanna Gorecka note : « Det sägs att vi lever i en meritokrati, men vi lever kanske i en traumakrati? I serier som ”Bachelor” och ”Love is Blind” blir deltagarna alldeles saliga om deras tilltänkta respektive varit med om något jobbigt. Genast attribueras den traumatiserade med ädla och soliga egenskaper. Alla vill ligga med en martyr. »

« On dit que nous vivons dans une méritocratie, mais ne faut-il pas parler plutôt de traumacratie ? Dans des séries comme ”Bachelor” et ”Love is Blind”, les personnages semblent atteindre au parfait bonheur du fait que leur partenaire potentiel soit passé par des épreuves. Le traumatisé est tout de suite affublé de qualités nobles et solaires. Tout le monde veut coucher avec un martyr. »

Bon. Mais dois-je préciser que je ne sais à peu près rien des séries évoquées ni des « réseaux » « sociaux » dont parle aussi par ailleurs la chroniqueuse ? (Presque rien, à savoir suffisamment pour les fuir coudes aux côtes…)

Halbout du Tanney
Pour l’historien, il pourrait être plus intéressant de s’arrêter sur la notion de « trauma » dans le cadre de sociétés (la France d’aujourd’hui : attentats, crises des gilets jaunes et de la pandémie… ont infligé bien des blessures en partie partagées). Sans parler d’évolutions plus profondes (changements de la société, crise environnementale…) Est-ce un hasard si l’expression démocratique des gens devient erratique à tel point qu’on ne parvient plus à dégager des alternatives fréquentables mais qu’on aboutit à des « choix » comme obligatoires, face à des extrêmes peu ragoûtants ? (Cela, on le sait, pas qu’en France.)

Un lien est-il à faire avec la manière de redonner vie à la mémoire commune ?

Là, on arrive à des concepts difficiles, trop facilement employés par des bavasseurs qui s’imaginent pourvoir les utiliser dans leur logorrhée presque comme de simple types de langage, n’entendant de toute façon rien aux sujets qu’ils prétendent évoquer ; on entend alors parler de « devoir de mémoire », « travail mémoriel »…

Halbout du Tanney
J'ai regardé la vidéo de la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation du 30 avril dernier, au Struthof. Dans son discours, phrase intéressante de la secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, Patricia Miralles : « Notre mémoire est vivante, et elle est l’effort de tous. » (En tout cas de tous ceux qui travaillent – le marbre ou le bois tout aussi bien –, qui écoutent, qui ne se contentent pas des anathèmes, des a priori, des fantasmes…)

Et de rappeler que Simone Veil n’aimait pas l’expression « devoir de mémoire ». Le seul devoir, c’est d’enseigner et de transmettre, expliquait-elle.

On me demandera ce que viennent faire ici toutes ces sculptures.

C'est qu’elles sont de Halbout du Tanney, le sculpteur du Gisant que l’on voit sur le site de l’ancien camp de Natzweiler.

Halbout du Tanney, Site de l’ancien camp de Natzweiler Struthof



Nils Blanchard


mardi 23 mai 2023

Printemps, légalisme, salons

 Dans la suite de l’article du 2 mai (voir plus bas) sur le printemps, les CRS… je me suis attardé sur quelques affiches du Printemps des poètes.

Frontières, donc. Encore un sujet… fleuve, si je puis dire.

Ne peut-on penser que la période de la guerre froide (en gros la seconde moitié du vingtième siècle) a 

été de relative paix précisément du fait de frontières très marquées entre les deux blocs ?

Mais paradoxalement peut-être, moins assumées, les frontières actuelles semblent de plus en plus difficiles à franchir, physiquement en tout cas.

Si l’on considère qu’on est entré depuis quelque temps dans une deuxième guerre froide, qui oppose, globalement, les démocraties, mais aussi les États (que ça plaise ou non) qui défendent l’état de droit, et les dictatures plus ou moins dures, plus ou moins en cours de radicalisation (Russie, Chine, Iran…), on peut envisager que ce conflit soit plus complexe que le précédent du fait d’une certaine porosité des frontières (à commencer par les numériques, culturelles).

L'"arbre humain", immanquablement me ramène à André Dhôtel, avec son personnage de Julien Grainebis qui se transforme en arbre, ou avec ce poème illustré par Camille Claus, qui parut (aussi) dans un bulletin de la Route inconnue.



Julien Grainebis qui parvenait comme à changer de dimensions, à défaut de passer des frontières.


Pour revenir à Anna de Noailles, elle était aussi une femme de salons. Et cela peut ramener à Florence Gould. Quel rapport avec les Suédois d’ailleurs, me demandera-t-on ?

Roulement de tambour…

Lars Forssell.


Il consacre en effet un étrange chapitre (bêtement à charge… on y reviendra sans doute) à la 

milliardaire qu’il alla semble-t-il visiter dans le sud de la France. C'est dans un petit livre de chroniques

variées : Jack Uppskäraren och andra visor tryckta i år (1966). Il est question là, en effet, aux pages 55-

57, d’« Un dîner chez la veuve Guld » (« En middag hos Änkan Guld »).

Dès le titre, on comprend que l’auteur met l’accent sur le veuvage de Florence Gould (en gros : elle 

n’existe que parce  qu’elle a été mariée à un milliardaire) et, en déformant son nom, précisément sur 

son côté « doré »… (Guld = or, en suédois.)


Henri Thomas (dont il est indirectement question à travers Colette Thomas, ici, qui a pu être

autrement féroce avec Florence Gould, mais qui l’avait connue et côtoyée -- et qui avançait des

arguments, pas des anathèmes), de noter dans ses Carnets le 20 décembre 1947 (reproduit 

page 68 de ce cahier ci-dessous) :


« C’est une femme (…) dont l’amour propre doit cruellement souffrir quand elle songe qu’on en

veut surtout à sa fortune. »

Eh ! Il faudra faire un jour un billet sur cette manie que l’on peut avoir de poser aux gens des 

étiquettes. (Et sûr qu’il aura beaucoup d’étiquettes…)


Et puisqu’on parlait de Trenet ici et là, à l’article du 2 mai notamment, Jack Lang lui avait demandé une chanson précisément pour le Printemps des poètes.


Nils Blanchard


samedi 20 mai 2023

Féminin, masculin, etc.

 Quand la représentation du corps pose problème, c’est un premier sujet (qui peut nous ramener à la renaissance…) Quand tout (et n’importe quoi) devient sujet, c’en est un autre encore.

Gerhard Henning

Au hasard d’un article sur le site du dénommé « Argoul », le 15 avril, sur une marche en Bretagne, 

cette remarque occasionnée par une rencontre sur le chemin : « Plus tard, un adulte torse nu défait 

son sac de ses épaules en  nous voyant pour le porter sur sa poitrine. Curieuse pudeur puritaine 

venue des États-Unis. »  


G. Henning ; Göteborgs Posten, 11/4/2023 ; capture d'écran

Ce néo-puritarisme sévit un peu partout, sous diverses formes dont la puritaine, américaine... Il y a une autre forme aussi, qu’on a retrouvée dans un petit débat récemment dans le Göteborgs Posten, le 11 avril 2023, autour d’une statue sur une place publique (cf. ci-dessus) qu’une personne voulait voir retirée au nom du féminisme. Argument de l’intéressée, Stina Svensson : « Man ser kvinnokroppen som ett objekt » – « On voit le corps féminin comme un objet ».
L’argument s’effondre tout seul ; il suffit de faire quelques pas dans une ville – à Stockholm, par exemple, pour rester en Suède – pour passer devant des statues d’homme. Corps objet, là aussi ?

Stockholm, Carl Eldh

Deux jours plus tard, dans le même journal, réponse de Maria Larsson, qui elle aussi se réclame du féminisme. Réponse très personnelle ; son grand-père était conseiller municipal à Göteborg, versé dans les arts ; il avait coutume d’appeler la sculpture en question « Fru Cervin » (« Madame Cervin »), son épouse, morte jeune est-il précisé.
Et de conclure :

« När man lyfter ut något ur sitt sammanhang blir det inte bra. I nästan 90 år har hon suttit där.

Vad har hon gjort för ont? Jag hoppas verkligen att hon får fortsätta att stå där länge till. »


« Si on retire quelque chose de son environnement, ça ne va pas. Elle a été à cette place pendant 

90 ans. Qu’a-t-elle fait de mal ? J’espère vraiment qu’elle va pouvoir rester là encore longtemps. »


Biscuit G. Henning

Au moins tout cela permet de parler sculpture, et de découvrir le sculpteur de l’œuvre en question, Gerhard Henning (suédo-danois, 1880-1967). Et l'œuvre : bien jolie, qui comporte des céramiques, biscuits pourrait-on dire, orientalisants (à lier à des souvenirs de la Compagnie danoise des Indes orientales?), des bronzes très vivants comme celui de l’en-tête de ce billet, et des personnages plus classiques, dont celui de la place Gustave Adolf (à Göteborg, deuxième image de ce billet), lorgnant un peu vers Maillol.


Nils Blanchard

mardi 16 mai 2023

Forêt, livres. Universités, contradiction.

 Diverses choses me ramènent – des hasards ? – à la Finlande suédophone.

NB - Angers, février 2023

Cette photo, d’abord, prise à l’étang Saint-Nicolas, à Angers. En avais-je conscience quand je l’ai prise ? Je ne m’en souviens plus, ne saurais l’affirmer. Mais elle me ramène à cette peinture d’Ellen Thesleff, déjà montrée en ce blog.

Ellen Thesleff

N'est-ce pas ?

Ou encore, toujours autour de cet étang ; on distingue les bâtiments de l’université de Belle-Beille, où votre serviteur a fait quelques années d’études. Et il est vrai que de cette université – où étaient déposées encore, à l’époque, c’est un hasard complet je vous l’assure, des archives d’André Dhôtel, depuis « rapatriées » à Charleville Mézières… Il y avait en outre une collection à peu près complète je crois me souvenir de ses romans, à la bibliothèque… – de cette université, donc, on pouvait gagner en quelques pas cet ensemble forestier.

Alors, là, on repense au blog Sandra skriver, son auteure écrit de Vasa, où je passai quelques jours en bien bonne compagnie, là encore, il y a pas mal d’années… Elle, sa volonté soudaine d’aller en forêt, évoquée en ces lignes le 20 avril dernier, peut faire penser à ces déambulations mentales d’étudiant entre un bâtiment encore bien moderne – style « gris Mitterrand », comme le décrivait un mien professeur d’histoire – et l’espace boisé qui le flanquait.

NB - Angers, février 2023

Thomas Nydahl, le 9 mars (2023) :

« Bland de skogar jag mest vandrar i på gamla dar är strandskogen framtrâdande. Barn- och ungdomens var Bokskogen (…) Hela dagen kunde jag med barnen vandra, sitta och ligga där i den ljusa och milda skogen, på mopedavstånd från bostaden i Malmö.
Men ingen skog skänker så mycket tröst som bokens. Jag blir uppfylld av frid om jag får befinna mig i den. (…) »

« Parmi les forêts dans lesquelles je me promène le plus dans mes veux jours, celle de la plage est primordiale. Celle de l’enfance, de la jeunesse était Bokskogen* (…) Là, je pouvais y passer des journées entières avec les enfants ; on s’asseyait, on se posait quelque part dans le bois doux et 
 non loin de Malmö.
Mais il n’est pas meilleure forêt pour ma consolation que celle des livres. Quelle paix, quand je peux y être ! (…) »

* Bokskogen est un parc à Malmö. (Bokskogen peut signifier littéralement "forêt des livres"...)


De qui?

Étrangement, les bibliothèques personnelles sont très intimes, se lèguent difficilement (un peu comme les  jardins?)
Les bibliothèques universitaires – de même que les parcs ? – permettent une autre intimité, parfois ; une autre évasion.
Contradiction encore. 

Nils Blanchard


vendredi 12 mai 2023

« … où il y a des hommes... », l’archéologie des camps.

 Formidable conférence, avant-hier 10 mai, à Metz (cloître des Récollets) de Michaël Landolt sur l’archéologie des camps en France, par extension aussi l’archéologie de l’histoire contemporaine.

NB
Il se trouve que je cite Michaël Landolt dans la conclusion de mon livre (page 106, d’un article d’Archeologia). 

(Et une nouvelle fois, je tiens à disposition de qui le veut, en note, mes notes prises à cette conférence…)

(Aussi, l'ancien camp du Struthof a accueilli le 30 avril dernier les cérémonies pour la Journée nationale des victimes et des héros de la déportation. On en reparlera sans doute.)  


Six parties lors de cette intervention.

Une introduction a rappelé le cadre institutionnel de l’archéologie de l’histoire contemporaine, le nombre important de camps de types divers, ayant existé en France, particulièrement en Alsace-Moselle.

Aussi, insistance sur un retard de la France dans le domaine de l’archéologie de l’histoire contemporaine ; celle des camps ayant commencé il y a une dizaine d’années.

Une première partie ensuite a été consacrée aux camps pour réfugiés espagnols fuyant le franquisme, ouverts juste avant la guerre (Rivesaltes, Gurs…)

Puis il a été question des camps pour « indésirables », « ennemis » ou juifs, pendant la période de Vichy. Les camps des Milles, de Noé, de Drancy. Dans ce dernier lieu (cité de la Muette), dans les années 2000, il y a eu des travaux sur les murs (isolation, etc.). On a retrouvé des vestiges sous les couches de tapisseries, peintures... avec beaucoup de messages, dont un poème...) (À noter, sur le sujet, le site criminocorpus, où l’on peut voir plusieurs graffitis en question.)

Une troisième partie de la conférence fut consacrée aux camps de concentration : Natzweiler et annexes. (L'association du Fort de Metz-Queuleu était à l'origine de la conférence.)

À  Auschwitz, il y a eu des fouilles archéologiques dès 1967. Elles commencent pour le Struthof (Natzweiler) en 2018.

Or pour l’étude du camp de concentration de Natzweiler, on s’est basé beaucoup sur des témoignages de rescapés. Mais sur toute une première période de l’histoire du camp, on n’en a pas, (ou très peu), vu qu'il y avait alors surtout des déportés de l'Est, dont les témoignages ne nous sont pas parvenus. Et l'époque de l'utilisation de la carrière, en cours de fouilles (voir un peu ici), date de cette période. L'archéologie permet du coup de mieux cerner l'évolution, la datation, l'authenticité des éléments (des choses ont été déplacées, ce qu'utilisent les révisionnistes pour prétendre à des incohérences), la vie des déportés (graffitis, objets...) 

Ont été ensuite évoqués les camps après la guerre, par exemple pour des travailleurs venus d’Indochine.

À un moment, M. Landolt de remarquer : « Partout où il y a des hommes, il y a des camps… » Mais
est-ce si vrai ?


Nils Blanchard
    

lundi 8 mai 2023

Obernai, II

 L'histoire de ce camp annexe du KL Natzweiler est liée au château de Hell (dont on parla au billet du 3 avril). 

NB - mars 2023
Il en reste, d'après ce que l'on peut comprendre, ce bâtiment, sur le portail duquel est apposée la plaque du Souvenir français en hommage aux déportés. 

On peut consulter un article du 9 janvier dernier, sur le site de la Fondation pour la mémoire de la déportation, à l'occasion d'une commémoration pour les 80 ans de l'ouverture du camp. Voir, aussi et entre autres, le site du Ministère des Armées Chemins de mémoire

H. Himmler, chef de la SS comme on sait, décide dès février 1942 de l'installation d'une école SS en Alsace annexée. Il s'agit d'une école de transmission (SS-Nachrichtenschule), à destination d'auxiliaires féminines SS. Le choix du site se porte sur le château de Hell avec son parc. Aussi: le château non loin de El Biar, et un poste de commandement installé au Vieux Moulin (route de Boersch); enfin : un centre d'accueil dans le château de l'Ehn (domaine de la Léonardsau). Je ne me suis rendu pour l'instant que sur le  site de Hell. 

(À noter l'étrange retour de cette notion d'enfer, ici à travers l'anglais -- même si l'étymologie n'a peut-être rien à voir --; est évoqué en mon livre, pages 140-141 un certain Hölle -- détour par l'allemand, cette fois --, qui était chargé à Bisingen de venir chercher les cadavres des déportés avec sa charrette.)

NB - mars 2023
C'est pour aménager, rénover ces différents sites que sont utilisés dès septembre 1942 des déportés du KL Natzweiler (Struthof). Du camp central à Obernai, il y a une trentaine de kilomètres ; les déportés utilisés font au départ le trajet tous les jours du camp central. Puis ce procédé est jugé trop long, d'où l'ouverture le 15 décembre 1942 de l'Aussenkommando Oberehnheim, le camp annexe d'Obernai, entouré de barbelés électrifiés et miradors, dans les bâtiments des écuries du château. Un contingent de 200 détenus y est installé.  

NB - mars 2023
   
 
NB - mars 2023


 En plus des travaux évoqués plus haut, les déportés sont aussi chargés de travaux agricoles. 
Conditions de vie et de travail particulièrement (même si cet adverbe est toujours difficile à employer en ce cadre) rudes, avec nombreux transports vers le Revier de l'infirmerie du camp principal. Le nombre de décès s'élève à plus de cent déportés.
Le camp annexe est évacué progressivement à partir d'août-septembre 1944, fermé définitivement le 22 novembre. 
Récemment, le site internet du Struthof a publié la photo de cette brouette, ayant servi aux déportés du camp, qu'une habitante d'Obernai avait conservée jusqu'en 2010. 

Site internet du musée de l'ancien camp du Struthof

On reviendra sur les relations entre populations et déportés ; on sait leur aspect singulier notamment autour de certains camps annexes, qui pouvaient jouxter des milieux urbains.
Le 22 novembre 1944, le camp central du KL Natzweiler a déjà été évacué, mais le complexe des camps annexes qui lui étaient rattachés demeure (du moins, et de moins en moins, sur le papier), notamment avec des camps du côté allemand du Rhin. Elmar Krusman est alors à Bisingen depuis déjà près de deux mois ; il y mourra près de quatre mois plus tard.


Nils Blanchard

mardi 2 mai 2023

Au printemps des dilettantes

 France culture, un 1er avril, 2023 ; émission de ce qui est encore le matin, « Concordance des temps », Jean-Noël Jeanneney recevait François Walter.

J.-W. Waterhouse
Il y fut question de Rachel Carson, pionnière de la lutte contre les pesticides…
On parlait de guerre, à la fin de ce billet, sur un autre thème. Rachel Carson aussi, alors, pour Emmanuel Macron, aurait été « en guerre », comme les milliers de manifestants de Sainte-Soline ?

Dans la même émission, à la fin, une chanson de Charles Trenet : Mourir au printemps.
Chanson que je ne connaissais pas – Dieu merci, il doit y en avoir encore quelques unes comme ça ; de même que je n’ai pas encore lu tous les romans d’André Dhôtel… – Dans l’émission, la chanson est présentée de 1962. Là, je tique. La voix ne me semble pas être de 1962, mais de plus tard. Mais des recherches sommaires ne m’en disent pas beaucoup plus. Une première version (« remastérisée en 2017 ») daterait bien d’entre 1964 et 1968.

On se trompe si facilement.
Surtout quand on s’éloigne de ses zones de confort (en l’occurrence, avec Trenet, ce n’était pas le cas cependant…) Mais, allez… le 8 juin 2021, Roland Jaccard notait sur son blog, toujours consultable : « Il est préférable d’éviter de devenir un spécialiste de quoi que ce soit. Pourquoi ? Proust répond : dès lors qu’on est considéré comme tel – de l’hérédité bulgare à la politique extérieure bulgareon est amené à en parler toute sa vie, si on n’y met pas bon ordre. Ce qu’on gagne en prestige, on le perd en subtilité intellectuelle. »

Tant il est vrai que je me (vous) perds un peu dans mes dilet-tentations.


Quant au printemps des poètes ; affiche tombée au hasard du net à la recherche Désir de printemps.
Bon, mais on parle de « printemps », des peuples, de tel ou tel soulèvement. De ces "CRS du futur", on peut rêver...

Quant au tableau de Waterhouse (qui illustrait la présentation de l’émission sur le site de France culture), il date de 1913, l’année de naissance de Charles Trenet…

Nils Blanchard

April. Mais…

Dates, qui reviennent en ce blog. J’ouvre The Waste Land  ; évidemment : 1921-1922. «  A pril is the cruellest month, breeding / Lilacs out ...