lundi 6 février 2023

Crasse sonore et gens de bien

 Reçu il y a quelques jours Sedan möttes vi i Paris, recueil d’extraits de lettres envoyées par Anne-Marie Berglund à Thomas Nydahl, de 1996 à 2020. Illustrations d’Hideo Matsumoto.

NB - Malmö, 2010 - Sur la thématique du chat...

Et voilà qu’au même moment je tombe sur le billet quotidien de son éditeur

Thomas Nydahlle 3 février 2023. Titre du billet : « Popmusikens helvete 

och goda människor » - « L’enfer de la pop musique et les gens de biens ».


« Det är en välsignad tur att vi fortfarande har en förstklassig sjukvård. 

Men det är ett helvete att sitta i ett väntrum. Torsdagens morgon satt jag i

en dryg halvtimme och tvångsmatades med medioker popmusik ur 

innertakets högtalare. (…)

Efter sjukhuset blev det pensionärsfika på stationen. Och in där kom, i sin 

rullstol körd av assistenten, kvinnan från Viby vi tycker så mycket om. Hon

hälsade med ett stort leende och jag frågade om det var något särskilt

som gjorde henne så glad. "Jag är glad för att jag träffade dig" svarade 

hon. (…) »


« C’est une sacrée chance que nous ayons encore des services de soin

d’excellente qualité. Mais les salles d’attente sont un enfer. Jeudi matin, j’y

ai attendu une bonne demi-heure et ai dû subir une médiocre musique 

pop des haut-parleurs. (…)

Après l’hôpital, café de retraité à la gare. Et là est arrivée, sur sa chaise

roulante, accompagnée de son aide, la dame de Viby que nous aimons

tant. Elle a salué avec un grand sourire et je lui ai demandé s’il y avait 

quelque chose de particulier pour qu’elle soit si joyeuse. Je suis contente 

de te rencontrer, a-t-elle répondu (…) »


On retrouve tous dans nos mémoires ce contentement particulier à 

retrouver telle personne, pas nécessairement très proche, mais qui

rayonne d’entrain, de bonne humeur, d’ouverture vers les autres.


Quant à la musique, j’ai parlé quelque part dans un billet de ce blog de

« crasse sonore » qu’on entend çà et là ces temps-ci.

Là aussi, je comprends très bien ce que veut dire Thomas Nydahl…

Parfois, je cherche à savoir ce que c’est, si c’est un « style »… Cette

espèce de sorte de son qu’on entend beaucoup depuis quelques années. 

Les gens répondent qu’ils ne savent pas ; on a parfois l’impression qu’ils

détournent le regard avec gêne… « Comment ? Il ne sait pas ? » Comme 

si j’ignorais le nom d’un horrible dictateur qui serait au pouvoir.




Bon, mais j’en reviens aux lettres d’Anne-Marie Berglund, dans lesquelles 

j’ai déjà bien mordu, et qui vont m’accompagner bien vraisemblablement

dans les semaines qui vont suivre – on ne reparlera, etc. –. Suédo-

Finlandaise (je veux dire : Finlandaise suédophone), elle me replonge

dans ce sud de la Finlande où je vivais précisément encore deux ans 

avant que cette correspondance débutât. Et elle pose bien le décor, le

17/8/1996 (elle est en visite chez ses parents, mi page 21) :


« Gröndal heter orten, en gammal svenskbygd från början, idag heter den

 Vilerhaakso. Men i vår port bor kanske 20 % finlandssvenskar, det är

 mycket. »


«  L’endroit s’appelle Gröndal, au début une vieille localité suédoise, qui

s’appelle aujourd’hui Vilerhaakso. Mais dans notre quartier il y a peut-être

20 % de finlando-suédois ; c’est beaucoup. »


On signale en note que ça se situe sur la commune d’Esbo ; Espoo en 

finnois, à l’ouest d’Helsinki – Helsingfors en suédois…

Vilerhaakso : nom finnois de Gröndal. Est-il besoin de rappeler ici que la

Finlande est un pays officiellement bilingue, finnois et suédois ; les noms

des localités, rues… sont écrites théoriquement dans les deux langues… 

Au-dessus : la langue majoritaire… La proportion de suédophones ayant

baissé régulièrement ces dernières décennies, certains panneaux ont été

remplacés, l’ordre des langues ayant dû être changé…


Bon, mais très vite dans le livre, page 24, le 6 septembre 1996, est évoqué

Grez-sur-Loing – dont on a parlé un peu ici... 

Thomas Nydahl, en note, explique un peu ce qu’est Grez-sur-Loing

aujourd’hui. Anne-Marie Berglund, elle, un an et demi plus tôt, semble n’y

avoir pas très bien dormi. Mais c’était le printemps, aussi :


«Tänk om vi hade känt varandra då, det var i maj, då hade du kanske

kunnat gästa mig (en tvåa) några dagar och vi hade kunnat göra utflykter 

runt Fontainebleau. »


« Imagine si on s’était connu à l’époque ; c’était en mai. Tu aurais pu loger

chez moi (un deux-pièces) quelques jours et on aurait pu faire des

excursions autour de Fontainebleau. »


On y reviendra, etc. Les artistes suédois, scandinaves plus généralement 

en France, c’est tout un thème à explorer… (Cf. par là...)


Carl Larsson - Nytida konst


On devine la tour Eiffel en construction. On ne doit pas être loin, là, de la 

Belle Époque de Hillevi Norburg, Benoît Duteurtre…

Tänk…


Nils Blanchard



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