- J'ai eu à parler récemment, à propos d’André Dhôtel (et via Emmanuel d’Yvoire), de La piste de guerre, de Thomas Mayne Reid.
- Mars. C’est en ce mois du dieu romain de la guerre que ce blog commence sa deuxième année d’existence.
Deuxième année entamée, aussi, de la guerre qui sévit en Ukraine.
Or, « Si tu veux la paix... » La paix, c’est avant tout une certaine justice, travaillant à un état de droit. On sait qu’un certain souci de justice vis-à-vis des crimes de guerre existe actuellement en Ukraine ; rendre justice le mieux et le plus vite possible, c’est aussi solidifier une paix future, la hâter, peut-être aussi, en décourageant des tortionnaires en puissance d’agir.
Or il se trouve qu’ont eu lieu des conférences très intéressantes, en lien au Mémorial de la Shoah, le 9 février 2023 au lycée Jean Sturm à Strasbourg. Thème général : la justice des crimes contre l’humanité, génocides.
Actualité historique fructueuse ces derniers mois en Alsace ; il a déjà été évoqué en ce blog une conférence de Robert Steegmann à Haguenau, l’exposition récente sur l'Alsace face au nazisme à la BNU…
Quatre interventions lors de cette journée – on y reviendra vraisemblablement ; le temps aussi de mettre au propre mes notes…
1) Alban Perrin, « Juger les crimes nazis après Nuremberg : les procès d’Auschwitz ».
2) Florent Piton, « Juger les génocidaires rwandais ».
3) Marjorie Beulay, « La construction de la justice pénale internationale et le TPIY ».
4) Annette Wioviorka, en vidéoconférence, a évoqué principalement le tribunal de Nuremberg et le procès Eichmann.
Le thème de la « gestion » judiciaire – et mémorielle… mais gare à ce mot souvent employé sans grande réflexion ! – du nazisme rejoint en partie ce que j’évoque dans mon livre (bien modestement, et sur un sujet très précis) à propos du travail historique sur les camps annexes – particulièrement celui de Bisingen bien sûr – en Allemagne après la guerre, jusqu’à aujourd’hui.
Dans ce cadre, cette série de conférences, particulièrement les interventions d’Alban Perrin et Annette Wieviorka ouvrent des « pistes » assez vertigineuses en lien aux thèmes et réflexions de ce blog.
Plusieurs fois évoqué, en effet : le procureur allemand Fritz Bauer.
Lui initiateur des « procès d’Auschwitz » à Francfort en 1963-1965, a passé plusieurs années en Suède, entre 1943 et 1949. Du coup, on en arrive à Willy Brandt, qu’il y côtoie.
Et quand on fouille un peu là-dedans – quelques recherches sur internet ; on est là encore très en surface des choses et des recherches ; on y reviendra, on y reviendra… – apparaît la figure du parlementaire suédois August Spångberg.
Là, on est en plein dans le clair-obscur de la diplomatie suédoise pendant la Seconde Guerre mondiale. D’un côté, Fritz Bauer, Willy Brandt (lui en lien avec la Norvège et notamment son gouvernement en exil… et j’en reviens là à ma traduction du livre de Martin Fahlén ; on y reviendra, là aussi…), et leurs familles, ont pu se réfugier en Suède pendant les années de guerre (via la Norvège, le Danemark) et y mener des activités politiques, journalistiques ; y maintenir des liens aussi, pour Willy Brandt, avec la résistance norvégienne.
En même temps, précisément, Willy Brandt a été étroitement surveillé, parfois admonesté par la Säpo.
C'est là qu’intervient August Spångberg, qui a œuvré notamment pour que Willy Brandt puisse rester en Suède pendant la guerre.
Quand on déroule sa vie, on tombe sur un véritable roman du premier vingtième siècle.
On y reviendra sans doute, là encore : son autobiographie, disponible sur internet, son autobiographie, I tidens ström (Dans le tourbillon du temps), de 1966, est disponible sur internet.
Bref, des pistes… de paix ?
Nils Blanchard
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