mercredi 22 mars 2023

Moi(s) de la guerre / Tranströmer

L'adversité est un de mes thèmes de réflexion. Pour des raisons qui dépassent un peu les thématiques de ce blog. Pas tout à fait cependant.

NB - mars 2023

J'ai dû évoquer çà et là ma fatigue, cette année, de l’hiver. Et, il n’y a pas très longtemps, je tombe sur ce poème de Tomas Tranströmer, sur  l'autre blog de Gabrielle Björnstrand. Billet d’il y a plus de dix ans.

C'est une traduction du suédois de Robin Fulton (New Collected Poems, Bloodaxe Books, 2011).
C'est en anglais ; ça me dispense de traduire/hir…

« One evening in February I came near to dying here.
The car skidded sideways on the ice, out
on the wrong side of the road. The approaching cars –
their lights – closed in.

My name, my girls, my job
broke free and were left silently behind
further and further away. I was anonymous
like a boy in a playground surrounded by enemies.

The approaching traffic had huge lights.
They shone on me while I pulled at the wheel
in a transparent terror that floated like egg white.
The seconds grew – there was space in them –
they grew as big as hospital buildings.

(...) »

Adversité, surtout vis-à-vis de moi-même ; choix à faire, moi qui commence à ressembler à « Den evige tvivlaren » « L’éternel indécis », le commissaire Bublanski, dans Millenium (D. Lagerkrantz)…
Mais ça aussi : n’arrive-t-il pas trop souvent après la bataille ?

 
Bernur d’évoquer, il y a déjà quelques temps aussi, le 25 septembre dernier, un recueil de textes d’auteurs ukrainiens face à la guerre, Under Ukrainas öppna himmel. Röster ur ett krig (Sous le ciel ouvert d’Ukraine. Voix d’une guerre), textes rassemblés par Mikael Nydahl, Kholod Saghir, éditions Ariel förlag.
Et d’y citer un poème de Kateryna Kalytakos :

« Denna ensamhet är så kall, så vidsträckt, och så bottenlös
att inte ens en främling står ut.
Drivna av oro går barnen bort från skolan
och ställer sig framför havet som inför en domstol.
(...) »

« Cette solitude est si froide, gigantesque et sans fond que
même un étranger ne la supporte pas.
Inquiets, les enfants sortent de l’école et se placent devant
     la mer comme devant un tribunal.
(...) »

NB - mars 2023

Solitude. Crise, guerre…

Bon, mais des élèves (sixièmes) me demandaient quand allait commencer une « troisième guerre mondiale » dont parlaient leurs parents.
Réflexe comme irrépressible : je leur répond qu’il n’y a aucune raison pour qu’il y ait une telle « troisième guerre ».
Puis, bien sûr, réflexion de je ne sais quelle promenade… Et si la Chine décidait soudain de soutenir vraiment la Russie ? Ça me paraît peu probable, mais qu’est-ce que la « probabilité » en notre monde ?

Puis promenade ; nature commençant sa floraison.
Contradiction (la vie est contradiction) : la nature n’est-elle pas sans cesse en guerre ?

NB - mars 2023


Nils Blanchard


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