jeudi 19 juin 2025

(Dé) Colonisation

Titre un peu étrange, peut-être ; c’est que j’ai dans l’esprit un autre billet sur le thème de la colonisation.
Mais là, article de Bernur (Björn Kohlström), en lien indirect de ce blog (voir Voices in translation), le 14 juin dernier, sur une nouvelle traduction de Robert Antelme en Suède : Hämd ? (Vengeance?)

NB - Eva Blanchard – Collection particulière


Bernur rappelle que Robert Antelme a été marié à Marguerite Duras, qu’ils se sont séparés après la guerre (lors de laquelle Antelme a survécu notamment à Buchenwald) et que Duras a tiré de la période de la guerre le recueil La Douleur (récits retrouvés plusieurs décennies plus tard par l’auteure, publiés en 1985).

Quand on pense à Marguerite Duras, on pense bien sûr à la présence française en Indochine. Or récemment, Argoul a évoqué un roman de guerre, Le navigateur de Jules Roy. Jules Roy, lui, s’il a écrit aussi sur l’Indochine, et évidemment la Seconde Guerre mondiale, est lié à son histoire algérienne, une certaine amitié avec Camus.

Deux auteurs, donc, concernés par deux drames comme parallèles, qui se suivent chronologiquement, les guerres d’Indochine et d’Algérie. Ces guerres : acmés de la bêtise et de l’ignominie de la colonisation, et de sa gestion à cette époque.
Peut-être y reviendra-t-on.

Eugène Delacroix, Roméo et Juliette au tombeau des Capulet – Capture d’écran.


Mais le sentiment de vengeance, l’incapacité à tirer un trait (même pointillé, même nuancé) sur un passé, la transmission d’une volonté de violence à des générations à venir – la vendetta ? – ; n’y a-t-il pas là une forme de colonisation des esprits ?

On ne peut s’empêcher d’y penser en lien aux événements autour de Gaza ; la fuite en avant criminelle de B. Netanyahou, qui mélange allègrement notions et époques, suscitant sciemment le désordre dans les âmes plus ou moins simples (de Mélenchon à l’excité anonyme et ignare derrière son écran...)

Bernur commente :

« Numera handlar allt om det bibliska öga mot öga (fast mer ”öga mot ögon, tand för tänder …”). Vad beror det här på? Kanske vår tid är för narcissistisk: det här är priset vi får betala för att allt större fokus läggs på individen, våra känslor och hur vi upplever saker. Vi pratar för mycket om våra rättigheter, och för lite om våra skyldigheter. På ett sätt blir vi allt dummare, det vill säga, mindre intellektuella. »

« Maintenant il n’est plus question que de l’œil pour œil biblique (ou plutôt œil pour œil, dent pour dent…”). À quoi cela est lié ? Peut-être est-ce que notre temps est trop au narcissisme : c’est le prix à payer de ce que l’individu prend de plus en plus de place, avec ses sentiments, sa façon d’appréhender les choses. Nous parlons trop de nos droits, pas assez de nos devoirs. Dans un sens, nous devenons de plus en plus bêtes, plus exactement de moins en moins cérébraux. »

NB – Carrière du Struthof, août 2022 (depuis, la recherche a avancé…) 

Je ne suivrai pas dans son article Bernur dans tous ses commentaires ; mais celui-ci est assez imparable me semble-t-il. J’ajouterai néanmoins : droits, et devoirs, vis-à-vis de la vie, de la nature, des autres espèces…, surtout.

Et un des moyens d’échapper aux réductions et généralisations erratiques, c’est le travail et la réflexion étayée, de bonne foi.
L'archéologie offre un terrain de réflexion et de travail méthodique, ancré dans ce qui nous a précédé, formé. Il y avait justement (14 et 15 juin), les journées de l’archéologie, à l’ancien camp de concentration de Natzweiler (Struthof) notamment.
Les archéologues font suffisamment râler les entrepreneurs de « BTP », quand leur progression bétonisée est ralentie par un signe du passé.
Au Struthof, ailleurs, l’archéologie permet de clarifier, remettre en perspective certaines zones d’ombre, ou de trouble. On en reparlera aussi.


Nils Blanchard


Ajout : visite du président Macron au Groenland, le 15 juin. Il s’agit là de lutter contre une autre forme de danger de colonisation.

samedi 14 juin 2025

Écrans et vélos (électriques) / Égarement

Je me fais le plus en plus l’effet de vivre au milieu de zombies (moi qui ai pourtant tendance à être passablement distrait, à ne pas reconnaître des gens dans la rue, ce qui m’a parfois été reproché).
Zombies ?

NB - Mont-de-Jeux, mai 2025, devant l’ancienne maison d’André Dhôtel

 Des gens aux yeux fixés sur leur écran de « téléphone », ou (au téléphone réellement alors – ou pas), sans cesse en conversation. Zombies, oui, en ce sens qu’ils sont sans cesse en un autre monde, qui ne saurait être partagé avec celui des autres autour d’eux. Un ailleurs purement personnel ; la chose est bien trouvée. C’est sans doute ce qu’Arnauld Le Brusq veut dire quand il parle de « l’axiome ultime du capitalisme intégral » (blog Terre-gaste, le 1er mai dernier) :

« Depuis lors, le tour de force des opérateurs de téléphonie mobile aura été d’imposer à chaque Terrien ou presque la greffe d’un appareil soi-disant intelligent et d’ainsi transformer l’espace public en une gigantesque cabine privée à ciel ouvert. (…) Désormais, ils vont – les Terriens – le regard baissé vers l’écran, dans l’attitude de la soumission, titubant dans la rue, accros fascinés par les contenus en ligne. Réfléchissant au business model de la drogue, l’écrivain William Burroughs a sans doute formulé l’axiome ultime du capitalisme intégral, auquel ressortit la solvabilité de l’attention numérique : The junk merchent does not sell his product to a consumer, he sells the consumer to his product.” »

Jusque dans les piscines où des parents accompagnent leurs enfants, les premiers n’arrivent pas à se détacher de la visqueuse « communication » numérique. Andreas Granath racontait, en août 2024 dans le Göteborgs Posten, ce qu’il en était à Hambourg :

« Föräldrar som stirrar på sina mobiltelefoner i stället för att hålla koll på sina barn har blivit ett växande problem i tyska badhus.
I Hamburg sätter man nu hårt mot hårt – och kastar ut föräldrar som inte kan slita sig från sina telefoner. »

« Dans les piscines allemandes, le problème des parents qui surveillent plus leurs écrans de téléphone que leurs enfants est de plus en plus important.
À Hambourg on emploie désormais les grands moyens – on exclue les parents qui n’arrivent pas à se détacher de leurs téléphones. »

NB - Mont-de-Jeux, mai 2025, devant l’ancienne maison d’André Dhôtel 

Mais encore : ces vélos qui roulent de plus en plus sur les trottoirs. Quand on est piéton, difficile du coup de ne pas assimiler ces véhicules – de plus en plus motorisés ; dans certains cas, on conjecture que les gens (dûment casqués, tout juste s’ils n’ont pas une lance ou un fusil) qui sont perchés dessus ne se risqueraient pas à pédaler de la sorte si ce n’était le cas – à des panzers, tels les 4x4 ou « pick-up » qu’on croise sur les routes. Des panzers light.

« Partagez la route!! » pensent-ils (sur des trottoirs…) en voyant les piétons à qui ils en refusent, précisément, le partage.
Moi qui suis distrait… Une que j’ai obligée à dévier de sa trajectoire m’a lancé, rageuse : « Il faut regarder à gauche et à droite ! »
Plaît-il ?
Des policiers, s’il y en a à proximité, n’interviendront pas. (Et tant mieux du reste.)
Plus le droit de rêvasser, de regarder une vitrine, un arbre, de discuter avec quelqu’un… DROITE ! GAUCHE !

Ces gens sont des anti-promeneurs (lors qu’ils se parent d’attributs écologistes et de « cool attitude »).

NB - Mont-de-Jeux, mai 2025, devant l’ancienne maison d’André Dhôtel

On pense avec nostalgie au regretté Benoît Duteurtre (dans En marche !, 2018, Folio, p. 110-111). Ça se passe en Rugénie ; une certaine Mélanie semble plus humaine que d’autres dans ce pays d’exemplaires adaptés – évidemment, c’est une emmerdeuse… :

« Mais une fois de plus, cet après-midi, elle comptait se distraire en s’attaquant à ses ennemis favoris.
Elle ne tarda pas, d’ailleurs, à repérer un spécimen, juché sur la selle de son vélo dans un équilibre approximatif. Penché sur un téléphone, il bavardait tout en agrippant son guidon pour déambuler tant bien que mal, au risque de renverser un passant. À cinquante mètres de distance, Mélanie effectua un rapide calcul avant d’amorcer le mouvement qui lui permettrait d’obstruer l’unique voie dégagée pour cet être malfaisant. (…) »

Il faut préciser que cette Mélanie est en fauteuil roulant…

Et cependant des « voies vertes » cyclables, aux confins du Dhôtelland, ne seraient pas pour me déplaire. Je ne suis pas un anti-vélo ; mais avec antivol du droit à la distraction, au rêve.

N'en déplaise à certains – Martinien sera d’accord avec moi je crois –, loin des uniformisations individualisées et des priorités conquérantes, les distraits sont des scientifiques

subtils

de l'égarement.

NB - Mont-de-Jeux, mai 2025, devant l’ancienne maison d’André Dhôtel

Mais quant à la vie écranisée (ce n’est certes pas l’endroit où dire cela) : on a l’impression que les gens font de plus en plus semblant de vivre.

Mais le texte du trottoir (peint par Roland Frankart) ? Il est tiré de La chronique fabuleuse (d’André Dhôtel évidemment), « Le champ », page 29 de l’édition du Mercure de France (préfacée par Jean-Claude Pirotte), qu’on se le dise… :

« Avant de nous promener sur les routes, Martinien, il faut nous envelopper d’éternel. On dit que c’est la chose la plus simple du monde.
Mais nous avons réservé notre enthousiasme pour le vent, l’amitié du jour, le bruit des volets qui s’ouvrent. À notre tour nous allons inventer la vie, prêts à déplorer nos erreurs et à pâtir, et cependant de retrouver toujours sur l’asphalte le reflet fidèle de l’immobilité des cieux. »


Nils Blanchard


Triche : étiquettes rajoutées du dernier article : Le Louvre, Rodolphe II.

lundi 9 juin 2025

Fantômes / nudité

Dans Voyage nu évoqué lors d’un précédant billet, plus ou moins aussi sur les fantômes, on pouvait voir dans un poème de François Squevin de « grandes nudités » comme comparées à de grandes marées.



J'y pensais pour plusieurs raisons.
D'abord, au chapitre des expositions manquées, il y a eu « Femmes Artistes de la Côte d’Opale », à Étaples-sur-Mer. C’était jusqu’en novembre 2024… Les éditions Invenit en ont édité un catalogue.
On y lit en quatrième de couverture :

« À la recherche de paysages et d’atmosphères vibrantes, capables d’inspirer et de nourrir leur peinture, de nombreuses artistes reconnues de leur temps ou au talent naissant, telles que Virginie Demont-Breton, Marie Duhem, Marie Cazin, Iso Rae, Catherine Hawdon ou encore Elizabeth Nourse, ont chacune à leur façon marqué de leur empreinte le paysage artistique de la Côte d’Opale.
(...) [Cet] ouvrage révèle tout le talent de ces femmes ayant joué un rôle prépondérant dans l’affirmation et la diffusion de l’art dans la société et ouvert parfois la voie vers la modernité des années 1920. »

Retour une nouvelle fois aux années vingt.
Une autre raison pour laquelle je songeais à l’auteur de Voyage nu, c’est que j’ai eu le plaisir de le revoir, ainsi que Dominique Tourte des éditions Invenit, lors de l’Assemblée générale, fin mai, de La Route inconnue.

Rolf Winqvist, Sculpteur et modèle - Capture d’écran


Et en marge de cette assemblée (une autre raison encore), j’ai présenté le dernier cahier en date de cette association des Amis d’André Dhôtel.
Je n’avais que quelques minutes ; pas vraiment le temps de développer… Or je venais de terminer (d’André Dhôtel) le formidable Plateau de Mazagran (1947), pour lire l’article de Jean-Yves Gillon (alias Yves Lepesqueur) dans ce dernier cahier, à lui consacré. Dans ce roman, étrangement concordant à son époque (on y parle de la guerre récente…), le mal est bien présent, se « révèle » surtout à la fin, une certaine forme de diable, même s’il a été dit (et pas par des buses) que Dhôtel esquivait la question du mal.
En lien au mal, on peut évoquer Adam et Eve, et la nudité ; ça a déjà été effleuré en ce blog ; le blog Alluvions (en lien de celui-ci…) a exploré aussi ce thème. Le péché – le mal originel – ; j’y pensais aussi car dans le même cahier n° 22 est publié un début de roman inachevé de Dhôtel mettant en scène sa relation, de jeunes militaires, avec Marcel Arland, relation – un peu mystérieuse ; il y a eu aussi un Cahier Dhôtel sur sa correspondance avec Arland, mais plus tardive… – à laquelle je ne peux m’empêcher d’adjoindre je ne sais quelle cassure initiale dans la vie d’écrivain d’André Dhôtel.

Henri B Goodwin, Carin, 1920 - Capture d’écran


Bon, mais Adam et Eve quittent nus le paradis. C’est que la nudité est comme l’apanage de l’au-delà de la civilisation. La civilisation est vêture, aussi légère soit-elle. La nudité est en dehors ; elle est fors la ville ; elle est de la forêt. Elle est aussi de ce qu’on ne contrôle pas et qui donc peut être colonisé par le mal – ou tout aussi bien par Dieu (le paradis…)
Jean-Yves Gillon l’évoque dans son article d’une manière assez bluffante, en repérant un lien avec le roman écrit après Le Plateau de Mazagran, à savoir Ce lieu déshérité (1949) (entre les deux a été publié David, écrit avant…) Je cite :

« On relèvera (…) que Dhôtel a employé, pour relier les deux livres, un procédé bien connu de la rhétorique sémitique. C’est l’usage de ce que les savants appellent termes médians, qu’on appellerait aussi bien, si l’on veut éviter tout jargon, crochets” ou “agraphes”. Le principe en est simple : lorsque deux textes sont liés, la fin du premier comporte un élément remarquable qui se trouve aussi au début du second. (…) Or, Dhôtel a bel et bien placé une telle agraphe. C’est l’image du nageur nu, très rare dans ses romans. Dans les dernières pages du Plateau de Mazagran (p. 257), Maxime et Gabriel entrevoient Jeanne qui nage nue dans l’Aisne. Au début de Ce lieu déshérité, Hélène regarde Sotiros et Iannis qui nagent nus dans la mer (p. 16). Deux jeunes hommes regardent nager une jeune fille nue ; une jeune fille regarde nager deux jeunes hommes nus : l’agraphe est renforcée par un chiasme. »

(La guerre, le mal – Cahier André Dhôtel n° 22, pages 139-140.) (Les Cahiers André Dhôtel sont disponibles auprès de l’Association La Route inconnue ; dont le lien apparaît sur ce blog, en haut, à droite de l’écran…)

Rolf Winqvist, Rêve de nu, années 1940 - Capture d’écran


Pour en revenir aux grandes nudités, grandes marées ; la nudité ne peut-elle être liée aussi aux animaux marins, à la mer plus généralement, qui est à la fois l’ailleurs et le danger ?

Mais on se contentera là de rivière. Dans le cahier évoqué plus haut, j’évoquai quant à moi L’Homme de la scierie (1950), je ne peux m’empêcher d’en citer l’incipit :

« Il y avait eu ces courses folles le long des quais de Nogent. On se baignait dans les roseaux. Garçons et filles étaient nus. Qui le savait ? »


Nils Blanchard


Ajout. J'ai reçu, des mêmes éditions Sous le Sceau du Tabellion qui ont réédité L’Homme de la scierie, qui ont fait paraître aussi le dernier recueil d’Héloïse Combes… leur nouvel opus : Poèmes de la forêt, de Saint-Pol-Roux.

Il y a en ce moment au Louvre une exposition sur Rodolphe II, dont il est beaucoup question dans Le Tableau de Savery (voir la page en lien de ce blog…) ; il s’agit de L’Expérience de la nature – Les arts à Prague à la cour de Rodolphe II, jusqu’au 30 juin.

mardi 3 juin 2025

Retour / Inquiétudes encore / Expositions baltes

Xième trajet ouest-est à travers la France. À la Chapelle-Rainsoin (Mayenne), une descente au tombeau peut rappeler celle de Chaource.

NB - La Chapelle-Rainsoin 


NB - Chaource


Au hasard des traversées, on retrouve la mise au tombeau de Chaource reproduite sur l’autel de l’église de Rouilly-Sacey (Aube).

NB - Rouilly-Sacey


À la Chapelle-Rainsoin (ma photo n’est pas non plus excellente), on ne voit quasiment pas saint Jean, « caché » derrière le personnage du bout à droite. (On peut cliquer sur la photo, zoomer…)
À Chaource, on est stupéfait de son expression – une vieille amie me l’a fait remarquer – de désespoir incrédule. (On peut cliquer sur la photo, etc.)

Bon, mais dans la bonne ville d’Angers, bruits de klaxons et de je ne sais quels pétards le 31 mai au soir. Je subodore soudain que ce doit être ce club de football dont le seul mérite (à ma connaissance, limitée certes en la matière, mais bien suffisante !) est d’être soutenu par des pétrodollars, qui était en finale de je ne sais quelle « compétition ».
Le lendemain sur la route du retour, une radio d’« information » pseudo-nationale en fait ses choux gras, interroge des supporters criards, comme si cela devait intéresser les honnêtes gens.
On apprend que les « festivités » consécutives au match ont fait un mort, qu’un policier est dans le coma, qu’il y a eu blessés et saccages…

Ne pourrait-on supprimer, mettons pour deux ans (renouvelables!), toute manifestation publique liée au football ?
Les matchs se feraient à huis clos ; un peu de vacances pour les gens que tout ce cirque n’intéresse pas, voire incommode… Un peu de place aussi pour les (autres) sports.

NB - La Loire près de Tours (1er juin 2025)


Pensées de route, de retour ; d’une parenthèse étrange, personnellement endeuillée. Et ce, dans une conjoncture nationale, européenne, passablement déplorable.

À la radio, quand, quelques secondes ici et là, les « journalistes » parlent d’autre chose que de pied-ballon, on apprend qu’une série d’actes antisémites a frappé la France – je me renseigne ensuite : des dégradations ont visé trois synagogues, un restaurant, le Mémorial de la Shoah dans la nuit de vendredi à samedi (30 au 31 mai) à Paris. Entre autres… Mais on apprend le 2 juin qu’un Serbe a été arrêté ; ces actions seraient le fait de la Russie.

Meurtre d’un Tunisien samedi, semble-t-il uniquement du fait de ses origine et religion.
On a l’impression d’un rengorgement de la lie de la société.

La veille, le 30 mai, un éditorial de Ouest-France (Laurent Marchand ; lui-même cite Galia Ackerman) titre sur une « dérive totalitaire » de la Russie, justement. En Russie même, y est-il écrit, « la délation a pris une proportion inédite depuis les années les plus sombres du régime soviétique ». Le resserrement du régime poutinien correspond à une militarisation qui « pèse pour un tiers (32,5%) de la dépense publique russe ».



Alors, changer un peu d’air. On a parlé quelque part d’expositions manquées. Celles-là, je les manquerai aussi vraisemblablement, car je vois mal comment je pourrais me rendre en Estonie et en Finlande dans les prochaines semaines.

D'abord à Helsinki, à la Bibliothèque nationale, celle de SLS (Svenska litteratursältskapet i Finland), dont le site internet est en lien de ce blog (à droite de l’écran, vers le haut…)
Cette exposition commémore les 140 ans de la SLS (l’Association pour la littérature suédophone en Finlande). On lit dans sa présentation :

« Bland det originalmaterial som visas finns handlingar som berättar om såväl kända som okända personer, säger SLS arkivchef Kristina Linnovaara. (…) Arkivmaterial ur privata samlingar är en viktig del av vårt gemensamma kulturarv, och vår uppgift är att bevara dem för kommande generationer. (...) »

« Parmi les documents originaux qui sont exposés, on trouve des pièces qui évoquent autant des personnes connues qu’inconnues, explique la cheffe des archives de la SLS, Kristina Linnovaara. (…) Les documents d’archives issus de collections privées sont une partie importante de notre patrimoine commun ; notre devoir est de les conserver pour les générations à venir. (…) »



Ensuite, à Tartu (ville universitaire estonienne) se tient du 25 mai au 28 juin une exposition sur les Esto-Suédois.



Une des particularités de ces Suédois d’Estonie, la plus constante dans leur histoire autant que je sache, c’est un certain « pacifisme » (le mot est en partie anachronique) ; une certaine tolérance, pourrait-on dire, à l’égard de leurs voisins et envahisseurs. J’en parle dans un texte à paraître prochainement dans la revue Nordiques (en lien, encore, à droite, vers le haut de la page d’accueil de ce blog…) Mais ils ont quasiment disparu…


Nils Blanchard

(Dé) Colonisation

Titre un peu étrange, peut-être ; c’est que j’ai dans l’esprit un autre billet sur le thème de la colonisation. Mais là, article de Bernur (...