lundi 21 avril 2025

Quatre points ; 200 ans, 100 ans, ou presque…

Promenade dans le nord-Alsace, 7°, lors qu’on a nettement basculé dans la seconde moitié d’avril. Bon, on s’en fiche complètement bien sûr ; c’est que je vis qu’il était fait mention, dans le blog Alluvions, de l’« année sans été », 1816, dont il fut question ici.

Ivar Johnsson, 1930 - Capture d'écran

C'était il y a plus de deux cents ans, là, pour le compte. Cette année-là était la première après le tourbillon Révolution – Napoléon.

Pour ce qui est de ce dernier : il envoie en 1801 une expédition en Haïti pour en chasser Toussaint Louverture qui y a promulgué une constitution autonomiste. Pour faire vite, Toussaint Louverture est certes arrêté en 1802 (de manière malhonnête), mais les troupes françaises finissent par être battues et l’ancienne colonie proclame son indépendance le 1er janvier 1804.
L'île entre alors dans une période troublée et violente, avec notamment scission en deux parties du territoire. Du côté français, Charles X finit par reconnaître l’indépendance de Haïti mais contre paiement d’une très forte indemnité (qui sera un peu réduite par Louis-Philippe), en 1825.
Ça, c’était donc il y a à peu près cent ans. On en a entendu parler récemment : cette indemnité a entravé bien sûr le développement de l’État, à quoi se sont ajoutés des développement historiques particulièrement néfastes…


Ce que devient ensuite Toussaint Louverture est évoqué par André Beucler, dans un livre réédité récemment par La Clé à molette ((ré)éditeur aussi de trois livres d’André Dhôtel…), Vallée du Doubs, un ouvrage, on l’aura compris, faisant référence à un endroit où l’on s’est promené il n’y a pas si longtemps.
Là, au fort de Joux plus précisément, Toussaint Louverture « mourut de froid en prison » quelques mois avant la proclamation d’indépendance de Haïti.

Mais d’André Beucler, il est question sur un autre site en lien de ce petit blog : Ent’revues, avec un article d’Anthony Dufraisse qui (re)donne envie de le lire, et évoque l’association de ses amis et leur cahier, intitulé Plaisirs.
On y rappelle dès l’abord que Gueule d’amour (le roman) date de 1926. Il y a presque cent ans. Et les débuts littéraires de Beucler : entre 1923 et 1925 ; voyez-vous ça.


Puisqu’il faisait (relativement) froid à Strasbourg où j’étais allé rendre des livres, je ne suis guère sorti de la BNU où il y avait une belle exposition : « Élégance et modernité – L’illustration au temps de l’art déco ».



Elle est organisée à partir de l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de… 1925 à Paris.
Et elle-même, pourrait-on dire, autour des… plaisirs. Plaisirs de retrouver de formidables illustrateurs (tant qu’on en a encore le droit – ils sont un peu coquins parfois) comme George Barbier, Georges Lepape…

George Barbier - Capture d'écran


Manquerait-il la Suède, là-dedans ? Mais la Suède avait précisément un pavillon, fort remarqué, à cette exposition où s’est distingué comme jamais un modèle naissant, unissant en l’occurrence une certaine vision politique égalitaire, subséquemment (?) un art épuré, le tout magnifié, nous explique (je crois en tout cas que c’est lui l’auteur de l’article auquel je pense) Georges Le Fèvre (que de George(s) décidément!) : par le goût du XVIIIème siècle français. « [Le] caractère du style suédois moderne […], par conséquent – mais très schématiquement – est le composé d’un élément national et rustique, de l’harmonie classique héritée delà culture suédo-française du XVIIIe siècle, et d’un rationalisme industriel moderne. »
Suit l’évocation d’une pléthore d’artistes suédois de l’époque, dont Ivar Johnsson.
C'est dans la revue L’art vivant, en 1925 donc.



On y reviendra.


Nils Blanchard


Et puis… Vers le 17 avril, visite à Paris du secrétaire d’État américain notamment, reçu par Français, Allemands et… Anglais. Une observatrice ukrainienne, Oxana Melnychuk (sur France info) manie bien la langue française et, alors qu’on lui demande si elle pense que c’est un aveu d’échec des Américains (qui avaient voulu considérer que les pays européens étaient négligeables), elle répond : « On ne peut pas utiliser le mot échec” ; disons : “reconnaissance de difficulté”. »
Reste à espérer qu’elle ait raison ; que certains dirigeants américains ne soient pas engagés dans une telle spirale d’imbécilité qu’ils ne se rendent plus compte de grand-chose.

Mémorial de la Shoah, avec l’Institut suédois (du fait du réalisateur, Magnus Gertten) : projection du film Nelly et Nadine, sur deux déportées politiques ayant survécu au camp de Ravensbrück, libéré le 30 avril 1945.

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