dimanche 2 mars 2025

« I’m not playing cards... »

Sensation amère, désagréable, après l’accès d’ignominie du ticket présidentiel américain face à Volodymyr Zelensky, le 28 février à la Maison-Blanche. Ce court mois, qui vient de s’écouler, a révélé, avec des lumières de compromissions poutinesques plus crues encore que ce qu’on pensait, la pellicule de la trumperie.

Nicolas Poussin, L'Adoration du Veau d'or - Wikipedia

Quand on regarde un extrait de vidéo de cet événement, sur le site du Göteborgs Posten, on voit Zelensky « attaqué » conjointement par Trump et Vance ; véritablement, des journalistes l’ont noté : impression que ce sont des gangsters qui dirigent les États-Unis. La voix traînante et forte, désagréable, « vrillante », de Trump, voix d’enfant gâté… Zelensky empêché de parler, interrompu… Dans l’extrait, cette réplique de Zelensky à qui Trump explique : « You don’t have the cards right now » ; Zelensky : « I’m not playing cards. »
Une chose qu’il faut rappeler aussi, pour mesurer la goujaterie des « hôtes » de la maison blanche, est que Zelensky est seul à s’expliquer face à plusieurs « contradicteurs », et que lui, contrairement aux autres, parle dans une langue étrangère (qu’il maîtrise… Mais imagine-t-on Trump comprendre et dire trois mots d’une langue étrangère?)

Illustration de couverture: Henri Meyer


Imaginerait-on Churchill se faire traiter de la sorte par Roosevelt ? Le simple fait qu’on dusse comparer (de par, oui, leurs fonctions…) Trump et Roosevelt pose un problème intellectuel, une sorte d’abysse, difficilement « négociable », pour employer leurs mots.

Encore une fois, échec diplomatique de Macron (il refait un peu la même erreur qu’avec Poutine il y a trois ans, et ce sans l’excuse de la nouveauté, de ne pas connaître les gens en question…), quand il est allé à la Maison-Blanche il y a quelques jours et a laissé des images où on le voit frétiller avec Trump… Difficile de le lui reprocher cependant. Comme le geint D. Trump, il y a des gens qui meurent en Ukraine ; tout pouvait être tenté pour aboutir à une paix, au moins provisoire.
Tout, sauf l’inacceptable.

C'est fini : les États-Unis ne sont plus les alliés de l’Europe. Dans un sens, ça clarifie une situation qui devenait de plus en plus intenable avec le temps (et avec les élections américaines!), d’un continent qui s’en remet à une autre puissance pour garantir sa sécurité. Mais ça tombe à un mauvais moment pour les Ukrainiens, qui sont au début de leur quatrième année de guerre contre l’envahisseur russe.

Le Lorrain, L'Adoration du Veau d'or

Dans Expressen, Göran Rosenberg écrivait, le 15 février : « Den rörelse och de opinioner som Donald Trump lyckades väcka och mobilisera hade den sekteristiska väckelsens alla kännetecken; fanatism, intolerans och verklighetsförakt. Vad den amerikanska konstitutionens arkitekt, James Madison, inte kunde eller ville föreställa sig var att en sekt (faction) skulle kunna växa sig stor och stark nog att genomtränga hela den amerikanska unionen (…). »

« Le mouvement, les opinions que Donald Trump a réussi à éveiller et mobiliser présentaient toutes les caractéristiques de l’émergence sectaire ; fanatisme, intolérance et mépris de la réalité. Ce que l’architecte de la constitution américaine James Madison, ne put ou ne voulut s’imaginer est qu’une secte (ou une faction) pût devenir suffisamment grande et forte pour dominer l’ensemble des États-Unis (…) »

Une secte au service de quoi ?
De l’argent, et de caprices d’enfants gâtés. C’est l’adoration du veau d’or. On y reviendra (malheureusement).


Nils Blanchard

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