mercredi 26 février 2025

Borne SNCF ; Musée des Beaux-Arts ; et puis…

J'en ai parlé pour d’autres raisons, j’ai fait un séjour d’une semaine à Angers. Bon, mais comme il y avait une certaine urgence dans les raisons de mon séjour, j’ai pris le train pour arriver plus vite. (Et, vrai, je me suis décidé à partir vers 14h30, d’Alsace (et pas de Strasbourg où se trouve la gare de départ…) ; et je suis arrivé à Angers vers 22h00.

NB - Hendrick van Balen et Jan Brueghel l'Ancien, Banquet des dieux, vers 1610, Musée des Beaux-Arts d’Angers

On pourrait dire bravo.
Ça, c’est pour l’aller (à un prix certes relatif au service rendu…)
Et à l’aller : j’avais un ordinateur à disposition chez moi, connecté à internet… J’ai pu aller sur le site « SNCF-connect » ou quelque chose du genre ; râler en tapotant sur mon clavier contre divers points de détail mais enfin… j’ai obtenu mes billets sans trop d’encombre.

NB - Pierre Mignard, Vierge à l’Enfant et saint Jean-Baptiste, 1646-1648, Musée des Beaux-Arts d’Angers

Au retour, il m’a fallu passer par une borne : il n’y a plus qu’un seul guichet en gare d’Angers (provisoirement ? En lien à des travaux?), et il n’était pas ouvert.
(Je n’avais pas pris le retour à l’avance ; si vous suivez, vous vous rappellerez que j’étais parti dans une certaine urgence, sans savoir quand je rentrerais. Je n’ai pas de smartphone, cela va sans dire… Et ne pouvais utiliser les services d’un café internet (il en reste…), vu que je n’avais pas en mémoire mes codes de banque à distance qui m’auraient été demandés pour une telle transaction…)
Bref (je me rends compte que je m’en justifie!) : borne.

NB - Jean-Honoré Fragonnard, Jupiter, sous les traits de Diane, séduisant Callisto, 1750-1755, Musée des Beaux-Arts d’Angers

Après avoir « rempli » – cliqueté – un formulaire pour le moins policier (on me demande mon nom, mon âge… pourquoi pas la taille de mon sexe?), j’arrive à une énième « diapositive » où il m’est demandé de renseigner un numéro de téléphone et une adresse email pour obtenir un e-billet (et il n’y a pas moyen de faire autrement…)

Là, je pense à un vieil ami parisien qui se plaignait, récemment, qu’il n’y eût plus de guichets dans les gares parisiennes, et qu’il ne pût subséquemment plus obtenir de billet de train, sachant… que l’ami en question n’a comme moi nul smartphone, mais pas non plus d’ordinateur (et donc pas d’internet).
Je lui avais rétorqué qu’il exagérait peut-être un peu, qu’il saurait se tirer d’affaire d’une confrontation avec une « borne » (portant particulièrement bien son nom…), qu’on trouvait encore des guichets…
Eh bien à Angers, le 19 février 2025 – ne parlons pas de la malheureuse gare de Strasbourg avec son caparaçon et sa devanture minérale… –, cet ami n’aurait pu prendre le train (sans l’assistance d’un autre voyageur, et encore faut-il rencontrer une personne avisée et serviable…) ; cela lui aurait été défendu ; il aurait été puni (vu qu’il n’aurait pu renseigner d’adresse mail) pour refus d’utilisation d’internet. Rejeté hors du troupeau de moutons, car ne broutant pas dans le bon sens…

NB - Henri Lebasque, Le goûter sur l’herbe, 1903, Musée des Beaux-Arts d’Angers

Bon, mais alors peut-être aurait-il sollicité les services d’une agence de voyages, et en attendant d’obtenir un billet, aurait-il été obligé de prolonger son séjour à Angers.
Peut-être y aurait-il alors visité le musée des Beaux-Arts dont sont tirées les illustrations de ce billet.



Nils Blanchard


Et puis… Législatives en Allemagne, le 23 février. L’AfD dépasse les 20 %.
Deux points demandent un peu de réflexion (et sur lesquels on reviendra) :

- Il semble y avoir au moins deux types d’extrême droites. Il y a certes toujours eu des paroisses différentes dans cette zone politique… mais ces deux-là sont difficiles à différencier. L’AfD est soutenue par des pontes de l’actuel régime américain qui n’hésitent pas à se dandiner sur scène en faisant le salut nazi (sans l’assumer totalement cependant ; on a l’impression de gens qui laissent s’exprimer des réflexes corporels en partie indépendants de leur volonté. Il ne faudra pas s’étonner de les voir baisser leur culotte et déféquer en public ; ils diront que c’est ce qu’on a vu, que ce n’est pas ce qu’ils voulaient faire… L’inquiétant – enfin… ce qui est aussi inquiétant, est qu’ils seront peut-être en partie sincères.) Or les saluts nazis semblent révulser une autre extrême droite, celle de Jordan Bardella. Peut-être les uns sont-ils aussi plus pro-Poutine que les autres (Mme Le Pen est allée rencontrer V. Poutine en mars 2017 ; c’était avant que J. Bardella soit intronisé président du parti, puis l’agression de la Russie contre l’Ukraine semble avoir calmé les ardeurs sibériennes du RN). Étrangement, ceux qui font les saluts nazis (ni les autres?) ne semblent pas être antisémites. On vit une époque de fous…

- Comment se peut-il que ces mouvements atteignent de tels scores, dans des pays où, officiellement, le niveau d’éducation (en tout cas d’élèves atteignant le cycle secondaire) n’a jamais été aussi élevé ? Ne faut-il pas s’interroger sur l’éducation en question ?
Mais un professeur du secondaire est sans cesse témoin d’arrangements divers, de privilèges variés qu’obtiennent certains parents pour « protéger » leur progéniture, d’« apaisements » qu’imposent, ou essaient d’imposer, des chefs d’établissement – j’en ai encore été témoin récemment –, sans que les maîtres y puissent grand-chose, le plus souvent bien sûr, au final, au détriment des enfants concernés, mais aussi des autres (auxquels on a moins de temps à consacrer).
Renvoyer les parents des enceintes scolaires, exiger à nouveau un certain niveau pour passer dans les classes supérieures… Redonner de l’autorité à la formation intellectuelle. Au moins les cadres seront-ils un peu plus capables de discerner le vrai du faux. Et les autres pourront toujours rattraper, adultes, ce qu’ils n’auront su apprendre dans leur jeunesse.

- Ce télescopage entre les élections et l’éducation me vient d’un réflexe d’historien. Le vote en Allemagne a eu lieu la veille de la date anniversaire des trois ans de la tentative d’invasion de l’Ukraine par la Russie. Et à peine un mois après les 80 ans de la libération d’Auschwitz (27 janvier 1945).

NB

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