mercredi 9 novembre 2022

Traversée de l’Allemagne (1)

 Dans l’automne encore, été passer quelques jours en Suède. Pour cela, traversé l’Allemagne, ce qui m’a remis en mémoire des souvenirs d’enfance – comme à chaque fois – et d’autres réflexions, constatations.

NB

Pris l’autoroute. On se promet toujours qu’on ne procédera pas ainsi, puis on 

est pris par le temps… Un arrêt, après Kassel, où je ne suis pas retourné voir

les Savery, Rembrandt, vases grecs en ce château prisé par Mandiargues… Voir

ici(Le blog « Ma plume fée dans Paris », déjà évoqué, parle aussi de

Mandiargues en lien à un article publié peut-être deux jours après ma

traversée allemande, dans  un ancien article d’octobre 2015, sur le square

Georges Cain, en face de l’Institut Suédois… :


« Dans le Musée Noir (1946), l'auteur surréaliste André Pieyre de 

Mandiargues (1909-1991) écrit, au sujet du square : « Il s'agit d'une sorte de

jardin tzigane ou parfois les séraphins s'exaltent, et parfois les démons, où ne

s'ouvrent parfois les grilles que sur un décor silencieux et vide devant lequel

s'érige, avec autant de présence que dans un désert roux, la silhouette et les

monolithes depuis trente siècles éclatés, l'attente, cette cathédrale morose

hantée par le solitaire. » »)


L’article initial, du 28 octobre 2022, portait sur la magnifique sculpture qui orne 

ce square, Île de France, de Maillol… – Maillol dont il fut question aussi ...)


Bref, à cet arrêt, petit square de jeu pour les enfants où jouait vaguement un

garçon esseulé, rendu peut-être d’autant plus pusillanime du fait du vacarme

d’une souffleuse de feuilles actionnée par un employé (de l’autoroute?) Cela, à

quelques pas de cette vue, à la fois proche et inaccessible.

Paradis interdits des paysages d’autoroute…


NB


Or donc, souvenirs d’enfance ; voyages en voiture vers la Suède en famille.

L’Allemagne était un peu le « domaine » de mon père, qui aimait (aime)

beaucoup ce pays, pour toutes sortes de raisons… La Suède, ma mère en est

issue.


Souvenirs de chansons, aussi… Patricia Kaas, D’Allemagne… Je me suis

toujours interrogé sur ces paroles, de Didier Barbelivien et François Bernheim,

« Je sais où s’arrête l’indulgence ». À quoi est-il fait allusion, là ?


Mais quand j’étais enfant, j’avais « imposé » ma cassette de Pierre Bachelet.


« C’est drôle d’être réveillé en pleine nuit

Et de se dire que la paix est finie…


Souvenez-vous, je n’aimais que vous,

Je n’aimais que vous.


Puis ils ont occupé la préfecture

Tué quelques otages le long d’un mur

C’étaient des paysans, un charpentier,

Et la femme du petit vieux d’à côté... »


C’est du par cœur, et je pourrais continuer ; paroles de Jean-Pierre Lang.


NB


(Au passage, lors que je m’apprête à évoquer çà et là l’année (19)22, on voit 

que je roulais là à 122 kilomètres à l’heure. Clin d’œil à Alluvions…)


Mais, non, l’idée n’est pas ici de réveiller de vieux démons. J’ai parmi mes

meilleurs amis, aussi, en Allemagne. Puis la chanson de Bachelet précise :


« Mais méfions-nous qu’en y mettant des noms,

On se trompe de lieux ou d’opinions... »


Là aussi, on pourrait s’interroger : relativisme, nuance ? Par rapport à quoi ?

On a des trésors, dans notre patrimoine de variétés – qui ne lassent pas

d’interroger, et tant mieux, souvent – qui peuvent nous consoler de

certaines crasses sonores actuelles (pardon…)


Mais, l’Allemagne, traversée.

Je me souviens d’un oncle, avec qui je traversai aussi le pays, à un moment

où j’étais jeune conducteur, qui m’avertit (avec grande raison) : sur l’autoroute

allemande, il faut presque plus regarder dans son rétroviseur que devant soi.


NB


N’a-t-on pas là, dans un sens, comme une métaphore d’interrogations sur le

passé, de la mise en question de l’histoire ?

Thomas Nydahl, le 8 novembre, s’interroge au début de son billet du jour :


« Vad väntar oss framöver? Det vet vi absolut ingenting om. Det är därför vi 

påstår oss lära av det förflutna. Ändå är också det något vi dåligt förmår. Hur

tydliga måste tecken vara för att man ska ta dem på allvar? »


« Qu’est-ce qui nous attend plus loin ? On n’en a strictement aucune idée. 

C’est pourquoi nous prétendons apprendre du passé. Cependant, ça non plus,

on ne le maîtrise pas bien. Et de quelle précision doivent être les traits pour 

qu’on les prenne au sérieux ? »


Plus loin, sur l’autoroute allemande, souvent, des embouteillages. Et des travaux.


NB




Nils Blanchard



P.-S. ¤ Ulf Kristersson rentré de Turquie... On reparlera, de ces histoires de

neutralité...

La Suède va-t-elle "lâcher" les Kurdes de Syrie? (Il est vrai que ce ne sera

pas la première...)


¤ Ouverture demain à Caen du festival les Boréales ; Suède à l'honneur.


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