Au fond les fantômes, spectres, ne sont pas très loin des anges. Messagers, que l’on croit faire sens au milieu de choses qui reflètent au fond un certain chaos ?
NB - janvier 2025 |
Promenade au hasard dans l’un des premiers jours de l’année désert, rues d’Angers, autour de l’Université catholique, de mes anciens collèges. Itinéraires du passé, sans grand changement, si ce n’est l’université en question, où je pris quelques cours de japonais autrefois, accumule les nouveaux bâtiments.
Précisément, tout semble comme en suspens.
NB - janvier 2025 |
Lumière angevine dans une rue dont je ne sais plus le nom. Croisé des jeunes femmes – réelles, pas celle de l’affiche – transportant on ne sait quel barda. Il doit y avoir quelque centre d’accueil, quelque part au milieu des maisons bourgeoises.
Par là, un fronton, un haut de porte ? – comment appelle-t-on cela ? – que je n’avais jamais remarqué, peut-être ajouté plus récemment… « Plus récemment », qu’est-ce que cela veut dire ? Quelques années ? Quelques décennies ? Le temps semble autre.
NB - janvier 2025 |
Que représente cette scène, du reste ? Un viol ? Une scène de ménage ?
Plus loin, on entre dans la rue Bressigny ; un bar-club, déjà fermé, que je n’avais jamais remarqué ; il n’a pas dû faire long feu.
NB - janvier 2025 |
On bifurque vers le petit parc d’Ollone, anciennement attaché aux Beaux-Arts. Restaurant associatif africain. Lui non plus, je ne l’avais pas remarqué auparavant.
NB - janvier 2025 |
NB - janvier 2025 |
Puis d’anciens remparts affleurent.
Époques qui se mêlent. La mienne ? Ai-je eu vraiment une époque ici ? Je me souviens d’une fille dénudée à l’arrière d’une voiture.
Fantôme ; moi-même ?
En cette ville…
Gunnar Ekelöf (Non serviam) : « Jag är en främling i detta land
men detta land är ingen främling i mig!
Jag är inte hemma i detta land
men detta land beter sig som hemma i mig! »
« Je suis un étranger en ce pays
mais ce pays ne m’est pas étranger !
Je ne suis pas chez moi en ce pays
or il se comporte comme chez lui en moi ! »
Alors Ingrid Bergman, bien sûr, dans un film de son homonyme. Edith Södergran…
Villon !
NB - janvier 2025 |
On arrive, vers la rue de Brissac, devant une maison dotée d’une horloge sans aiguilles ; voyez-vous ça. Bergman encore, Les fraises sauvages.
Différents âges, différents temps, différents pays… Que veulent dire les fantômes ?
Nils Blanchard
P.-S.: – Après l’épisode de Notre-Dame payante, nos édiles qui confondent culture et tiroir caisse voudraient rendre le Louvre plus cher pour les étrangers (hors U.E.).
C'est oublier que les œuvres du Louvre ne sont pas seulement une attraction nationale, mais qu’elles sont proprement universelles (elles viennent d’Egypte, d’Angleterre, d’Italie, de France…) Que la culture est échange, partage, ouverture au monde, et pas seulement pin-code…
(Du reste, ne pourrait-on ici reprendre la citation d’Ekelöf?)
Puis que « verra » l’« étranger » que l’on plumera, en allant au Louvre ? À peine un cent millième des œuvres qui y sont présentes.
Ne vaudrait-il pas mieux réduire un peu l’« offre » – pour reprendre leur vocabulaire – et distribuer davantage d’œuvres de ce trésor inter.national (vous ne me verrez pas souvent utiliser l’écriture « inclusive »… profitez-en!) aux musées provinciaux ? Par là-même, dévier un peu de ce « flux » touristique (ils voudraient douze millions de visiteurs par an!) dans d’autres villes de notre pays ?
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