dimanche 2 février 2025

Tidö, France – Liens et dissemblances - 3

Retour sur ces gouvernements mâtinés d’extrême droite, en Suède et en France ; Ulf Kristersson versus Michel Barnier.
Le sujet, ici, est à mon sens assez désagréable (et peu passionnant, dans ses personnages et les arguments, idées véhiculées…)

NB - Janvier 2025


Mais il est bien d’autres époques, thèmes, sur lesquels on pourrait apposer cette comparaison entre des passages étrangement parallèles de la Suède et de la France. (Serait-il par exemple si abracadabrantesque que de comparer – comparer, simplement… – les situations de la Suède et de la France pendant la Seconde Guerre mondiale : divers soutiens à la Finlande, situations face à la phase victorieuse de l’Allemagne nazie…) Ceci entre parenthèses donc.

Au fond, les constitutions des deux pays ne sont pas si dissemblables ; plus exactement, elles fonctionnent (et c’est du reste logique, ce sont des démocraties) de manière comparable face à l’éparpillement des partis (avec le surgissement des extrêmes gauche et droite à des niveaux concurrençant les « partis de gouvernement »). Un chef de gouvernement nommé (par le talman du Riksdag en Suède, par le président de la République en France) est bloqué devant le parlement s’il ne parvient pas à s’en faire reconnaître (en France, après 49-3 et censure).
Dans les deux cas (hors période de soutien de l’extrême droite), on peut voir, comme sous les troisième et quatrième républiques, d’anciens chefs du gouvernement redevenir simples ministres : Carl Bildt sous Fredrik Reinfeldt, Manuel Valls et Elisabeth Borne sous Bayrou...

Julius Kronberg, Abondance - Capture d'écran 

(Ne peut-on voir en cette image la démocratie dispensant ses bienfaits aux extrêmes, comme à la fin d’un repas où tout le monde s’égare?)

Pour ce qui est des ressemblances, dans les deux cas (Kristersson et Barnier), les gouvernements ont été nommés lors que la gauche avait « gagné » les élections, comprenez qu’elle était arrivée en tête en sièges ou en voix. Cela, très nettement en Suède (30,33 % des voix aux sociaux-démocrates, près de 10 % de plus que l’extrême droite arrivée deuxième), moins en France (Nouveau Front populaire : 26,63 % des voix au second tour et 190 sièges) mais l’extrême droite est en tête en pourcentage (37,10 % mais « que » 143 sièges). (En l’occurrence, ironiquement, la gauche française qui réclame la proportionnelle a été favorisée par le scrutin majoritaire ; itou le centre…)

Dans les deux pays, les gouvernements mâtinés d’extrême droite (Kristersson et Barnier) sont arrivés après des crises institutionnelles relativement inédites. En Suède, le talman (président du Parlement) Andreas Norlén (par ailleurs compilateur de poésie) a eu du mal à trouver une solution viable pour gouverner la Suède. En France, l’abracadabrantesque dissolution de l’Assemblée nationale n’a pas arrangé l’état de désordre dans lequel se trouve cette assemblée.
Ces crises institutionnelles : liées au déséquilibre engendré par la montée de pôles nouveaux (à ce niveau de voix ; en l’occurrence les extrêmes droites notamment) rendant impossibles les majorités sur les modèles passés.

Il est à noter que dans les deux pays, les dernières majorités de gauche (celles de Magdalena Andersson en Suède, de François Hollande en France), avaient été affaiblies (celle de F. Hollande beaucoup plus que la suédoise il est vrai) par des défections de leurs ailes gauches (les « frondeurs »…)

Julius Kronberg - Capture d'écran


(Là, ne peut-on voir à la place de ces muses les trois mouvances ordinaires de gouvernement – gauche, centre et droite – observant avec une certaine légèreté d’autres courants d’opinions les rejoignant dans le grand bain?)

En l’occurrence, pour ce qui est des dissemblances entre les situations française et suédoise en 2024, on peut noter que l’extrême gauche (ou une partie d’icelle), en Suède, ne flirte pas à ma connaissance avec l’antisémitisme.

Je suis obligé d’écrire : à suivre…


Nils Blanchard


Et puis : - Sur Trump : Reed Brody, entendu peu après l’élection du président américain sur France info, de remarquer que c’est Trump qui a fait la division entre démocrates et républicains notamment… alors même qu’il disait dans son second discours passablement improvisé au Capitole que c’était dommage qu’il y ait ces divisions !

- Reed Brody de prévoir un second mandat beaucoup plus problématique que le premier, car lors du premier, Trump n’était pas préparé, avait des gens légalistes dans son équipe… Là, il a des gens prêts à lui obéir au doigt et à l’œil.
Et de ça aussi on reparlera.

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