mardi 22 octobre 2024

Kungälv / ancienne rue, Lise Meitner

Il y avait pourtant aussi de belles choses à Kungälv.

NB - Kungälv; "Kärlekstigen" - "Le chemin de l'amour"


Un « Kärlekstig » (« Chemin de l’amour ») par exemple, montant dans la forêt, partant de la vieille rue dite Västra gatan. Non loin de là, un joli jardin entretenu par des bénévoles. Pas trace, là, de compagnie de sécurité privée sévissant à la place de l’État – mais grand Dieu on se demande parfois où l’on est ! – Le jardin Bergfelt (Berfeltska trädgården) se situe, explique-t-on dans un prospectus, à 200 mètres de l’église – et on reparlera sans doute de l’église –. Son histoire remonterait au XVIIe siècle.
Il n’est pas très grand mais dense.


Des plantes, aussi, je reparlerai ici ; de cet autre monde que sont les plantes (et pas seulement l’homme…) Via une artiste découverte via Wera von Essen : Sanja Särman, Suédoise bien d’ailleurs dans un sens, si j’ai bien compris, qui a écrit un beau texte sur le sujet qu’on trouve, en anglais, sur internet, ici.

Mais à peu près en face du jardin, il y a une maison ayant appartenu au frère de Selma Lagerlöf, et où cette dernière a fait quelques séjours. Et elle a écrit le recueil de nouvelles Drottningar i Kungahälla (Les reines de Kungahälla en français), faisant allusion à un ancien nom du site, aujourd’hui devenu la cité sans grande âme évoquée ici, où des miliciens de police privée s’en prennent aux voitures étrangères, si possibles quand elles ont à leur bord une personne en partie invalide.

NB - Kungälv


Retour à la civilisation, la vieille ville. Non loin de là encore, une curiosité : une belle maison rose où la scientifique autrichienne Lise Meitner a séjourné en 1938, fuyant l’Allemagne nazie de par sa judéité.

NB - Kungälv



NB - Kungälv


Un article d’Expressen, d’Eva Rogsten (28/5/2019) parle de cet hiver 1938 :

« Upptäckten som den österrikiska judiska forskaren Lise Meitner gjorde på vinterpromenaden i den västsvenska småstaden kom i förlängningen att användas av de allierade i slutskedet av andra världskriget – men atombomben var något Lise Meitner själv aldrig ville förknippas med. (…)
Nu bodde hon i Stockholm och hade åkt till Kungälv för att besöka sin nära vän, den svenska fysikern Eva von Bahr Bergius, som bjudit in henne till julfirande. Inbjuden var även Lise Meitners systerson, fysikern Otto Robert Frisch. »

« La découverte faite par Lise Meitner, chercheuse autrichienne juive, au cours d’une promenade hivernale dans la petite ville du littoral suédois de l’Ouest, allait par la suite être utilisée par les alliés à la fin de la seconde Guerre mondiale. Mais Lise Meitner ne voulait être liée en aucune façon à la bombe atomique. (…)
À ce moment elle vivait à Stockholm et s’était rendue à Kungälv à l’invitation pour Noël d’une amie proche, la physicienne suédoise Eva von Bahr Bergius. Son beau-frère, le physicien Otto Robert Frischt, avait aussi été invité. »

Là, lors d’une promenade, elle aurait ajouté une équation décisive à la compréhension de la fission de l’atome.
Avant ça, docteure en physique à Vienne en 1906, assistante de Max Planck dès 1912, Lise Meitner a une vie exemplaire de ce premier XXème siècle. De parents juifs, elle est baptisée en 1908 à l’Église luthérienne. Eva von Bahr et elle s’étaient rencontrées dès 1912 (Eva von Bahr empêchée alors de poursuivre sa carrière en Suède, du fait de sa féminité, était allée à Berlin – Berlin où l’on croise alors autour de Lise Meitner une autre scientifique, la botaniste Elisabeth Schiemann, d’origine… estonienne ; Allemande d’Estonie. On aura sans doute à reparler de tout cela).

NB


La maison rose arbore cette plaque de la Société de Physique européenne…

Plus pacifique peut-être, même s’il s’agit dans mon souvenir d’un Jugement dernier, si on continue vers le bas, on arrive à l’église, qui possède un magnifique plafond peint (restauré récemment, mais que je n’ai pu revoir ces dernières années, ayant toujours trouvé porte close…)



Nils Blanchard

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