On est dans un temps où exercer un métier doit s’accompagner de brassage d’air (publicité – « communication » –, travail en commun, que sais-je…)
Björn Ahlgrensson, capture d’écran |
Même dans des secteurs qui n’ont rien à voir avec le « profit à tout prix », la « performance affichée », voire qui devraient leur tourner le dos, on nous annone les leçons de petits manuels de management. Or ne serait-il pas temps de sérieusement remettre à leur place les gredins « spécialistes » de la chose qui mènent notre pays non seulement à la ruine – ils l’avouent benoîtement eux-mêmes –, mais pire, à la vulgarité intellectuelle, à la destruction (répandons l’énergie atomique, continuons à susciter la croissance économique, autorisons des agriculteurs à répandre toujours plus de pesticides, etc.)
Björn Ahlgrensson, capture d’écran |
Héloïse Combes – revenez quelques billets en arrière, cliquez, cliquez, foncez, FONCEZ ! – est en première ligne.
Ne supportant pas les ondes électriques – mais aussi une certaine fuite en avant du troupeau derrière les gredins évoqués plus haut – elle vit en zone blanche forestière dans les Cévennes. La vie n’est pas toujours tendre dans de telles conditions ; elle rend coup pour coup. C’est dans La tombée des nues, un magnifique poème du recueil L’embrasement des siècles, qui commence sur un ton comme dhôtelien (non!?) :
« Y a-t-il encore un dieu si
Les gosses des rues
Les gosses des rues
Ne lancent plus vers lui
La neige des trottoirs »
Quelques strophes plus loin :
« Je vais te dire frère
Tu trembles face à toi-même
Tu vacilles quand tu vois l’ange
Dans le miroir
Tu colmates les brèches de ton jardin
Au cas où quelque myosotis porteur de vérité
Te boufferait les yeux
(...)
Ne me plains pas frère anesthésié
J'aime mieux pleurer avec les arbres
Caresser la peau de la terre hérissée d’effroi
Que tâter de ton funeste confort »
Björn Ahlgrensson, capture d’écran |
Bon, mais il y a ce blog d’une Stockholmoise, en lien de celui-ci ; Julia Eriksson.
Étrange lien, avec mon passé ; une autre vie. Et avec mon présent. Elle parle d’archipel en Suède, dans les couleurs d’automne ; y partir quelques jours, y écrire. Ou en tout lieu où l'on se donne l'impression d'être hors de portée de... gredins.
Je devrais y être bientôt aussi.
« I två dagar ska jag vara på en ö och skriva, slå mig ner bland orden för att stanna kvar och när skepsisen tar över kommer jag att vända mig till mitt sällskap och fråga om vi inte ska ta en paus, om hon inte också vill sträcka på benen en stund. Allting medan hösten hummar sin stilla melodi där utanför. »
« Deux jours durant, je serai sur une île pour écrire, me poser et me retrouver parmi les mots, et quand le doute sera trop fort, je me tournerai vers mon accompagnatrice pour lui proposer une pause ; n’aura-t-elle pas envie elle aussi de se dégourdir les jambes un moment ? Tout ça lors que l’automne fredonne sa mélodie tranquille au-dehors. »
Nils Blanchard
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