Sur ce mauvais jeu de mot, je profite de ce centième billet pour mentionner deux livres que je voudrais lire, n’ai pas encore…
Ça, c’est pour Södergran.
Sur ce mauvais jeu de mot, je profite de ce centième billet pour mentionner deux livres que je voudrais lire, n’ai pas encore…
Ça, c’est pour Södergran.
Il y a évidemment ce faux ami ; le « nu » suédois signifiant maintenant ; pas de lien à la nudité. Quoique… Faux ami, vraiment ? Nos vêtements ne représentent-ils pas comme des mailles de temps sur nous ?
NB - Carl Milles, Malmö |
NB - Bohuslän, octobre 2022 |
NB - Été 2022, Cévennes |
Il y a peut-être quelque chose de nordique dans mon attention aux saisons, aux signes de la nature en transformation, mon impatience aussi -- j'en ai déjà parlé -- devant une lenteur qui, à un moment sera changée en vitesse, elle-même exagérée.
NB - mars 2023 |
« Le temps passe si vite maintenant que le printemps démarre. Se dépêcher lentement : voilà ma parodie de l’année. Je n’ai pas de date butoir ; tout viendra à point. »
En Finlande, dans Sandra skriver, on a de la neige en plus ; l’hiver cette année a été blanc.
Elle écrit le 28 mars dernier :
« Allt där ute är ännu vitt, det är bara fyra dagar till april och jag tänker på tidigare aprilmånader, år när jag skrivit dikter i och om vår och solsken och läderjackor och scillor och bar asfalt.
– När har det senast varit så här mycket snö och så här sen vår? frågade jag pappa när jag var hemma i helgen.
– Aldrig, svarade han. »
Jag tänker på 1816, året utan sommar. »
« Tout dehors est blanc encore. Il n’y a plus que quatre jours jusqu’en avril et je pense à des mois d’avril d’années passées, lorsque j’écrivais des poèmes sur le printemps, le soleil, les vestes de cuir et les bleuets et l’asphalte à nu.
– Quand y a-t-il eu autant de neige et si tard dans la saison ? Ai-je demandé à papa quand j’étais à la maison pour les vacances.
– Jamais, a-t-il répondu.
Je pense à 1816, l’année sans été. »
NB - mars 2023 |
« Dans de nombreux pays, l'année 1816 est passée à la postérité comme “l'année sans été”. Pour l'Australien Gillen D'Arcy Wood, c'est un euphémisme au regard de la série de désastres et de souffrances enclenchée dans le monde par l'éruption du Tambora un an plus tôt.
(…) Au cours de “l'année sans été” – en fait un bouleversement climatique long de trois ans –, les récoltes ont partout été détruites par le gel et la sécheresse ou noyées sous des pluies diluviennes. Les villageois du Vermont, en Amérique du Nord, ont survécu en mangeant des porcs-épics et des orties bouillies, tandis que ceux du Yunnan en Chine n'avaient que de l'argile blanche à sucer. Les touristes venus passer l'été en France prirent les hordes de mendiants qui encombraient les routes pour des armées en déroute.
Dans une villa au bord du lac de Genève, un groupe de voyageurs anglais, dont Mary Shelley et lord Byron, occupa ces longues journées froides et assassines à écrire des histoires de fantômes au coin du feu. »
NB - Stockholm |
« Igår blev det en dag med sol, visserligen rätt svag men i alla fall sol! Gick runt öarna igen, för första gången denna vårvinter: Skeppsholmen och Kastellholmen. Favoritpromenad. Jag tänkte på hur mycket jag tycker om dessa gamla miljöer med all sin gamla historia. Att få sånt går inte lika lätt i Melbourne.»
« Hier a été un jour de soleil, certes bien timide mais du soleil quand même ! J’ai refait le tour des îles, pour la première fois depuis plusieurs mois : Skeppsholmen et Kastellholmen. Ma balade préférée. Qu’est-ce que j’aime ces vieux endroits, ai-je pensé, avec toute leur histoire ancienne. On n’a pas ça si facilement à Melbourne. »
Bon. Je dois bien reconnaître que je suis régulièrement énervé par les Australiens ; certains gouvernements stupides qu’ils ont (ré)élu, pour ensuite venir geindre sur les conséquences, dans leur pays (chaleurs, incendies…), d’un réchauffement climatique que leurs élus niaient !
C'est pourtant là qu’officiait le bien sympathique Napoléon Bonaparte (pas l’empereur, donc, qui en 1816 devait être du côté de Sainte-Hélène), dans les romans d'Arthur Upfield. Moitié occidental, moitié aborigène…
De là aussi que Charlelie Couture est revenu avec quelques chansons :
Ce héros qui s’appelle Hiver – dont on a déjà parlé, là, son auteur a plusieurs fois annoncé sa retraite, voire sa mort…
Pour en revenir à Det trettonde fallet – dernière enquête jusqu’à maintenant à ma connaissance d’Erik Winter, on est dans le « Göteborgsvädret » d’après l’auteur. Ce n’est pas l’été, le temps est à la pluie… (Je ne sais pas si cette réputation de ville au temps maussade est si méritée que ça…)
Et la ville est aux travaux. (Là, on ne peut guère contredire l’auteur…)
Page 51:
« Pålkranarna hamrade bredvid Amerikanhuset, hamrade, hamrade, ett fruktansvärt oväsen. Området norr om Masthuget hela vägen till vattnet liknade en framtida krigzon.
(...)
"Påminner om sjuttiotalet", sa Ringmar. "Jag trodde det vansinnet var förbi." »
« Les grues à palplanches martelaient près de la Maison de l'Amérique, martelaient, martelaient; un boucan terrible. Toute la zone du nord de Masthuget jusqu'à l'eau avait des allures d'une zone de guerre du futur.
(...)
"Ça me rappelle les années 70", dit Ringmar. "Je croyais que toute cette folie était derrière nous." »
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NB - Göteborg, il y a quelques années... |
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Ill. Alphonse de Neuville et Léon Benett |
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Le Monde, 17 mars 2023 |
Un titre ce jour dans la version numérique du Göteborgs Posten : « Franska demonstranter kastade döda råttor. » « Des manifestants français ont lancé des rats morts. »
Michel-Ange, David (détail), Wikipedia |
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Cernay (germanisé en Sennheim par les nazis) a été le lieu d’élection d’un camp de formation SS comme il en a été question ici , et là , à ...