Ce héros qui s’appelle Hiver – dont on a déjà parlé, là, son auteur a plusieurs fois annoncé sa retraite, voire sa mort…
Ainsi dans Le dernier hiver, un chapitre a été ajouté (version poche de 2010 – on le voit annoncé dans la petite pastille ronde) par rapport à la version de 2008. Ce sont sept pages, intitulées « Den sista kvällen », qui « ressuscitent » en quelque sorte le héros de la série, dont l’auteur s’était peut-être débarrassé un peu vite.
Pour en revenir à Det trettonde fallet – dernière enquête jusqu’à maintenant à ma connaissance d’Erik Winter, on est dans le « Göteborgsvädret » d’après l’auteur. Ce n’est pas l’été, le temps est à la pluie… (Je ne sais pas si cette réputation de ville au temps maussade est si méritée que ça…)
Et la ville est aux travaux. (Là, on ne peut guère contredire l’auteur…)
Page 51:
« Pålkranarna hamrade bredvid Amerikanhuset, hamrade, hamrade, ett fruktansvärt oväsen. Området norr om Masthuget hela vägen till vattnet liknade en framtida krigzon.
(...)
"Påminner om sjuttiotalet", sa Ringmar. "Jag trodde det vansinnet var förbi." »
« Les grues à palplanches martelaient près de la Maison de l'Amérique, martelaient, martelaient; un boucan terrible. Toute la zone du nord de Masthuget jusqu'à l'eau avait des allures d'une zone de guerre du futur.
(...)
"Ça me rappelle les années 70", dit Ringmar. "Je croyais que toute cette folie était derrière nous." »
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NB - Göteborg, il y a quelques années... |
Mais puisqu’il est question d’hiver, qu’il fut question de T. S. Eliot quand j’évoquai Edwardson les fois précédentes, on peut faire une transition vers Londres (où les bétonneurs n’ont pas chômé non plus).
Pierre Leyris, dans son Pour mémoire (Corti, 2002), page 174:
« L'hyperactivité de Londres d'après Jean*, avec boutiques ouvertes toute la nuit, etc., m'a tellement étonné que mon vieil hiver londonien va passer à la trappe, sauf le brouillard en sortant du métro, et aussi les voitures émergeant, à gauche, d'un brouillard moins épais alors que je débarquais.»
* Pas l'évangéliste, mais le fils de l'auteur... Note du blogueur.
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Ill. Alphonse de Neuville et Léon Benett |
On sait que le fameux fog londonien, qui dut participer à nommer le flegmatique héros du Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne (et on revient là aussi au thème de la vitesse), était lié à la pollution des usines – des combustions diverses, aussi, feux de cheminée depuis interdits… – de la puissance qui avait initié la révolution industrielle.
Bon. Mais on reparlera d’écologie, de travaux indécents…
Je pensais à la météo (le printemps qui semble tarder… ça, surtout en Finlande, en Scandinavie où l’année a été à la neige… – en France, c’est sans doute plus un état d’esprit qu’autre chose), en tombant sur ce titre de livre de Jean-Louis Comolli, En attendant les beaux jours, présenté par Tiphaine Samoyaut dans le Monde du 17 mars dernier.
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Le Monde, 17 mars 2023 |
Quand les saisons ont une autre signification...
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NB - avril 2023 |
Nils Blanchard
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