"Retour" de l’Ouest, il n’y pas si longtemps, par Fontevraud. Je voulais y voir le musée d’art moderne. On y arrive peu après 18h00, prévenus par internet que le musée fermait à 19h00. Ah, mais c’était compter sans le logiciel, qui n’acceptait plus personne à partie de 18h00.
| NB - Fontevraud |
Tant qu’on est là… L’abbaye, quant à elle, fermait à 20h00 à ce moment du mois d’août, on visite. Là, bien sûr, le logiciel ne refuse pas que l’on verse le droit d’entrée qui n’est pas modique dans ce musée privé.
On se retrouve évidemment très vite devant les quatre gisants. Aliénor d’Aquitaine, Richard Coeur de Lion… Qui étaient-ils exactement, quid des deux autres ? On ne peut être spécialiste de tout, mais on trouvera bien des explications quelque part…
Eh bien non. Et puis, si, peut-être sur un QR code. Le dépliant-guide de la visite, quant à lui, est très incomplet. Là : sentiment d’exclusion ; quand bien même l’un d’entre nous disposerait d’un smartphone, on ne sait ni ne veut s’en servir de la sorte.
| NB - Fontevraud, août 2025 |
| NB - Fontevraud, août 2025 |
Bon, mais la chose devient proprement provocation : dans cette antre culturelle, où partout des affiches louent les efforts du musée privé, des sortes de smartphones géants ont été installés çà et là. Il faut les tapoter du doigt pour qu’apparaisse on ne sait quel verbiage. On se met à la place de parents bien intentionnés qui se disent qu’ils vont soustraire pour quelques heures leur progéniture de l’influence des écrans…
| NB - Fontevraud, août 2025 |
Au moins, soudain, un arbre. D’où sort-il ? Qui l’a peint ?
| NB - Fontevraud, août 2025 |
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Cela m’amène – ce n’est pas si loin – à un article, dans Dixikon (en lien de ce blog), de Maxim Grigoriev (du 4 septembre dernier) : « Att översätta världen » / « Traduire le monde ». L’auteur y évoque une série de conférences de Juan Gabriel Vásquez, autour du rôle de la fiction, à ne pas prendre pour argent historique comptant, mais qui peut viser néanmoins à des ouvertures, des connaissances inatteignables par les textes plus scientifiques. En bref, l’art différencie une fiction d’un amas d’infox... Et :
« ”Vi lever i dag”, skriver Vásquez, ”i en polariserad och uppretad tid”. Vår tillvaro har avhistoricerats. För honom är vi inte längre med i en gemensam berättelse, och romanens uppgift är därför att återetablera de narrativa länkarna som förbinder individen med den kollektiva historien; en människa, så att säga, med ”hennes land”. »
« ”Nous vivons aujourd’hui, écrit Vasquez, une époque polarisée, tendue.” Notre environnement s’est déshistorisé. Pour lui, nous ne participons plus d’un récit commun, et une tâche du roman est du coup de rétablir les liens narratifs qui relient l’individu à l’histoire collective, pour ainsi dire une personne à ”son pays”.
Même des gens qui visitent la même abbaye sont ramenés à leurs intérieurs numériques plus ou moins scabreux, plutôt que se voir offrir une connaissance commune, universelle.
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| Capture d'écran |
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| Capture d'écran - Blog de Thomas Nydahl |
Pianotant précisément un peu par désœuvrement sur mon clavier d’ordinateur dans mes intérieurs numériques, je constate que Thomas Nydahl semble reprendre son blog.
15 septembre ; une photo de Malmö des années 50 – 60. « Ska bloggen öppna igen? Tanken har börjat gro. Den mörka känslan behöver ljus. Nu återstår bara beslutet. Huvudet är fullt. »
« Vais-je me remettre à ce blog ? Cette pensée a commencé de germer. Les idées noires aspirent à la lumière. Il ne reste plus que la décision à prendre. La tête est pleine. »
N'a-t-on pas là un peu l’inverse de ce que j’évoquais précédemment : un intérieur numérique comme une lumière ?
Nils Blanchard
Ajout, quelques jours après la rédaction du billet. Talleyrand je crois disait « Défiez-vous des premiers mouvements, ce sont les bons. » Peut-être Thomas Nydahl aurait-il dû suivre ses premiers mouvements (et il y en eut quelques uns, il avait déjà plusieurs fois annoncé qu’il cessait d’écrire dans son blog) et… cesser son blog. Il se « lâche » en effet, de manière assez pitoyable, le 20 septembre dernier, sur l’immigration permissive en Suède des dernières décennies (jusqu’au dernier gouvernement Tidö exclu…) Dans un texte passablement vomitif – il y a fort à parier qu’il disparaîtra d’ici peu du blog ; c’est tout le problème de blogueurs qui ne se relisent pas suffisamment, ne prennent pas de recul et qui regrettent trop tard ce qu’ils ont « publié », quand ils le regrettent…
| NB - Le Rhin, septembre 2025 |
Il part d’un argument somme toute défendable : il s’en prend aux gens qui arborent malhonnêtement la nationalité suédoise (et là-dedans le « fameux » personnummer…) Mais c’est ensuite pour mélanger allègrement immigration et criminalité, sans argument aucun.
Beaucoup de « vrais » Suédois ne sont pas comme ça. Je peux en témoigner. D’ailleurs, parfois – pas qu’en Suède –, les xénophobes – façon milicien de Kungälv – donnent l’impression de mal comprendre leur propre environnement, partant le pays qu’ils prétendent défendre.
Bon, mais quelques jours plus tard encore, Thomas Nydahl parle du livre récent de Salla Leponiemi sur l'artiste finlandaise Elin Danielson-Gambogi...
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| Elin Danielson-Gambogi, autoportrait - Capture d'écran |
NB



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