jeudi 20 avril 2023

Nu / Maintenant ; forêt

 Il y a évidemment ce faux ami ; le « nu » suédois signifiant maintenant ; pas de lien à la nudité. Quoique… Faux ami, vraiment ? Nos vêtements ne représentent-ils pas comme des mailles de temps sur nous ?

NB - Carl Milles, Malmö

Bon, mais dans un billet intitulé Nord(s) il fut question du recueil de poèmes Voyage nu de François Squevin. 

Presque par hasard, ce deuxième poème du recueil : 

Toutes les pierres du passage
le grand air des rochers
les roches gravées dans l'étendue
le froid

Je pars
dans les stries d'une errance.

NB - Bohuslän, octobre 2022

Pas vraiment de forêt, là ; je triche un peu. C'est que Voyage nu évoque l'île de Swona (Orcades), où il n'y a pas d'arbre. 
Or au départ, je voulais parler ici de forêt, en lien à un texte d'une Finlandaise (de langue suédoise) ; blog : Sandra skriver, qui écrit le 7 février dernier :  

« Jag längtar ut till skogen (...) 
På lördagen packar vi trangiakanna, vattenflaskor och puukko, klär vi oss i stickatröjor och kängor (...) 
"SKOGEN!" ropar jag när vi tog de första stegen in på ledden. "Nu är jag här!"
Att gå i skogen är att tvingas in i nuet. Fast tvingas låter för motspänstigt. Att gå i skogen är att inte kunna, inte vilja, vara annat än i nuet. Det gäller att se upp för stenar och rötter, sikta in sig på den säkraste vägen nerför en slänt. (...) » 


« J'ai une grande envie d'aller en forêt (...) 
Samedi on prépare thermos, bouteilles d'eau et puukko*, on revêt tricots et chaussures hautes (...) 
Je crie: "LA FORÊT !" dès qu'on pénètre dans le premier sentier. "J'y suis enfin !"
Marcher dans la forêt, c'est s'obliger à être dans l'instant, même si "s'obliger" fait penser à quelque résistance. Marcher en forêt, c'est ne pas pouvoir, ne pas vouloir être autrement que dans l'instant. C'est qu'il faut faire attention aux pierres et aux racines, bien repérer le meilleur passage pour descendre un talus. (...) »

* Couteau traditionnel finlandais.

NB - Été 2022, Cévennes

Je pourrais évoquer à nouveau ces marches, dans les Cévennes, en bien bonne compagnie – pas que celle de Stevenson ; et Hillevi Norburg n’évoqua-t-elle pas quant à elle, dans son blog, il n’y a pas si longtemps, Stevenson ? –
Ces discussions sur tout et n’importe quoi. Parfois n’importe quoi, oui ; K échappé en vacances – « J’ai choisi ce métier pour les grandes vacances », dixit Dhôtel, je me souviens avoir même évoqué – on a du temps à « perdre » !… – le Château, dans nos discussions de chemin…
Être dans l’instant présent ; « ne pas pouvoir, ne pas vouloir être autrement que dans l’instant »...
Eh ! Relisez Dhôtel, mes petits amis…
Sauf qu’être dans l’instant, c’est aussi être ailleurs. La vie est contradiction…



Nils Blanchard


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ecran libre

Tombé il y a quelque temps déjà sur le numéro 42 de la revue Les feuilles libres , janvier-février 1926. Là-dedans, Marcel Arland (c’est aut...