samedi 14 octobre 2023

Public/privé, 1823/1923, bibliothèques

On a parlé récemment à plusieurs reprises des problèmes engendrés, en Suède et ailleurs, par la sous-traitance au privé de certains services.

NB

Du reste, ne pourrait-on parfois se retourner contre l’État – je n’aime pas ça… – pour complicité d’atteinte à l’article 433.12 du code pénal ?

« Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, par toute personne agissant sans titre, de s'immiscer dans l'exercice d'une fonction publique en accomplissant l'un des actes réservés au titulaire de cette fonction. »

Bon ; qu’est-ce qu’une fonction publique ?
Qu’est-ce qu’avoir titre à l’exercice d’une fonction publique ?

Mais ceci est une simple digression ; revenons à nos moutons, si je puis dire. Avançant dans la préparation de cours et recherches, je me rends compte que ce problème de la sous-traitance est ancien.
Ainsi, en 1823, une loi en Suède cède des forêts domaniales à des propriétaires privés. Cela, forcément, « déclenche une orgie de coupes que l’État ne peut empêcher sur le moment. » (M. Carrez & J.-M. Olivier, Histoire des pays nordiques – XIXe-XXIe siècle, Armand Colin, 2023.)

NB

Je note pour ma part dans mon livre (pages 14-15) : « Le temps de l'occupation suédoise du nord de l'Estonie, paradoxalement, n'a pas été sans crises pour les habitants suédois d'Estonie. (…)
     [Outre diverses guerres dramatiques pour les populations civiles, si] les paysans suédois étaient en théorie officiellement attachés à la couronne (et jouissaient donc d'une liberté non négligeable), dès le début du XVIIe siècle, cette couronne suédoise a cédé une partie importante de ses terres de l'autre côté de la Baltique à des nobles, pour renflouer le trésor de l'État. Dès lors, il y a eu des disputes constantes entre les grands propriétaires terriens et les paysans défendant statut et droit à la terre. La situation s'est certes un peu améliorée dans les années 1680, avec notamment des appels au roi, parfois couronnés de succès. »

C'est décidément une manie !

Voilà pour 1823.

Quant au public, au privé, il y a cet étrange rapport que d’aucuns (dont je fais partie) entretiennent avec leurs bibliothèques.
Lieux d’universalité, de partage, de communication avec les autres ; lieux publics par excellence dans un sens, les bibliothèques sont souvent le domaine d’une personne, parfois (c’est un peu mon cas) jaloux du bon état de ses livres, ayant peu d’occasion – ou de volonté ? – de les prêter et partager. Bref, les bibliothèques ont quelque chose de privé. Elles ont un côté privé (vie privée) du reste ; et on voit des ouvrages, çà et là (ou des magazines), retirés, cachés, derrière une rangée d’une étagère en hauteur et quasi hors d’atteinte…
Bon, mais je pensais à ça, parce que Thomas Nydahl, le 2 octobre dernier entre autres, donne à voir une partie de sa bibliothèque, devant envisager un déménagement forcément problématique.
(Moi-même suis sédentarisé plus que je ne devrais notamment par ma bibliothèque…)

Ou Lennart Erling (Den långsamma bloggen), titrant sur L’Étranger, (Främlingen) à propos du cauchemar actuellement en Israël et Palestine, donne à voir quelques ouvrages de et sur Camus dans sa bibliothèque.

Ou Kristin Lagerqvist, le 7 octobre, invite à pénétrer dans sa bibliothèque.
Bon, et à côté d’ouvrages de Kazuo Ishiguro, Haruki Murakami, on trouve beaucoup de livres de Virginia C. Andrews, née en 1923.
Voilà pour 1923.

Quant à Icare dont on parlait dans un précédent article, ne peut-on considérer que ce qui suit est la suite logique de sa chute ? (Pour peu qu’il soit tombé dans un lac ou une mer, comme le peint Bruegel…)



(Mais quant au livre ci-dessus, qui n’est pas dans ma bibliothèque, je ne sais pas grand-chose d’autre que cette couverture.)


Nils Blanchard

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