J'ai été à la BNU (Bibliothèque Nationale Universitaire) de Strasbourg, le 20 décembre, voir une exposition « Les anges musiciens » que je guignais depuis quelque temps, juste avant qu’elle ne ferme.
| NB - Un jouet suédois, mais avec des rênes |
Mais d'abord, il y a ce texte de Dominique Aury qui traîne depuis quelque temps dans mes notes. Évidemment le mieux serait d’en parler à la Sainte Lucie. Mais c’est passé… On sait que ce blog a beaucoup de mal à coller à l’actualité…
C'est un très beau texte sur La musique des Anges, de 1967, livre de Marcel Arland. (En recherchant cette année de parution, je viens de me rendre compte qu’on trouvait ce texte assez simplement, à cet endroit.)
(J'ai un peu étudié Marcel Arland – auteur que j’aime bien – et Dominique Aury, importante figure de la Nrf, amie de Jean Paulhan, en plus d’être l’auteure bien sûr d’Histoire d’O. Tous les deux ont été, sans doute pas aux mêmes époques, aux déjeuners de Florence Gould. Je ne sais pas s’ils s’entendaient si bien que ça. J’aurai sans doute l’occasion de revenir là-dessus, ailleurs qu’en ce blog vraisemblablement…
Peut-être donc ne s'entendaient-ils donc pas, mais la littérature, pour les gens qui la servent vraiment, est comme d’une autre dimension.)
Bref, le texte commence de la sorte : « À la Sainte Lucie, au plus noir de l'hiver, on donne aux enfants de Suède de petits manèges d'anges musiciens. Il s'en élève une fugace et poignante musique, à peine saisissable, et qui pourtant ravit. C'est une mélodie du même ordre que laissent échapper les récits dont est composé le dernier livre de Marcel Arland, une mélodie qui célèbre, au plus noir des désastres dont une longue vie peut accabler un homme, et avec lui tous les hommes, un miraculeux éclair : la grâce, un instant, de l'accord entre n'importe lequel d'entre nous et le coin de terre où il fait halte, de l'accord entre celui qui parle et ses lieux de prédilection. »
On en a parlé... les lieux de prédilection d’Arland ? L’Auvergne, notamment… Les crucifix dans la pierre d’une campagne étincelante de beauté.
Je revenais justement, récemment, de la visite d’une bibliothèque en ces coins, où il y avait du reste des dédicaces d’Arland…
| NB, Auvergne, automne 2025 - En l’occurrence, ici, le crucifix est métallique |
Or donc, cette exposition à la BNU, sur les anges musiciens… Peut-être en parlerai-je une autre fois.
C'est que je vais assez rarement à Strasbourg, pour diverses raisons. Là, je voulais profiter de mon passage en cette ville pour allez voir si je ne pouvais pas trouver quelques DVD et CD dans une enseigne bien connue, qui a à peu près le monopole de la chose désormais (sans quoi je n’y mettrais sans doute jamais les pieds… Et la dernière fois que j’avais été dans ce magasin, tenez ; ça apparaît dans ce billet).
Je trouve quelques petites choses (dont un Polanski, un Woody Allen…), fais une longue queue pour payer mes achats, et au moment où ça aurait dû être mon tour d’aller à la caisse, des gens me passent devant, venus de nulle part : ils sont « prioritaires ». Je commence à râler évidemment ; n’a-t-on jamais entendu parler de la nuit du quatre août, l’abolition des privilèges, etc.
Mais les gens de la queue restent impassibles (sans doute leur faut-il un gilet jaune pour se croire autorisés à s’exprimer…)
(Ça me fait penser, à propos d’anges – ou peut-être pas du tout – que j’ai renoncé aux musées du Vatican, lors d’un séjour à Rome, parce que les « coupe-file » m’écœuraient, comme m’écœurent les tarifs particuliers de la SNCF, les péages autoroutiers privés, les ceci, les cela ; tous ces retours d’égouts des temps des octrois…)
Bref, je finis par me retrouver devant une souriante jeune caissière, qui dissipe ma mauvaise humeur. « Vous pouvez avoir une carte gratuite pour “Deezer”, me dit-elle.
– Dix heures de quoi ? »
Bon, il y avait la queue derrière moi, je n’ai pas prolongé trop longtemps la confusion.
« Mais vous savez – me dit-elle l’air quand même, un peu inquiet – ce sont les concurrents de Spotify... »
Spautie – faille ?
God Jul ! Joyeux Noël !
Nils Blanchard

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