dimanche 11 août 2024

Divers d’été

La mer me manque cet été. Je ne sais si j’aurai le temps, le courage, d’aller la voir (et où?)
Avec elle m'échappe comme un parfum d’éternité, d’invulnérabilité, liées à une certaine enfance, même si elle est passablement illusoire sans doute. (Allons, c’est que j’ai vu des médecins, cet été…)

NB - août 2024


Je traversais il y a quelques jours le jardin de l’Université catholique, à Angers – là aussi, souvenirs d’enfance ; peu importe… – quand je tombai sur ce joli hérisson, guère farouche.
(C'était le soir. Personne. Si – a-t-on le droit d’écrire ce genre de chose en notre époque ? Je le prends… Une fille magnifique, croisée, a pris la même photo que moi…)

Et la veille, Thomas Nydahl d’écrire sur son blog (le 2 août) :

« Vi räknar inte med att de har en röst, än mindre en hjärna som kan formulera tankar. Då blir de djur som i poeten Lennart Sjögrens värld och ingen vänder sig bort, alla anstränger sig att höra vad musen, fisken eller grisen har att säga.
Det är så nu med krigets offer. Vi ser inte längre några tänkande individer. Vi ser mekaniskt reagerande figurer på båda sidor om bomberna; de som fäller, planerar eller skjuter å ena sidan, och de som slits sönder eller förlorar sina hem och tillhörigheter, å den andra. »

« On n’envisage pas qu’ils puissent avoir une voix, même petite, un cerveau qui peut élaborer des pensées. Là, ils deviennent des animaux comme dans le monde du poète Lennart Sjögren, et personne ne se détourne, tout le monde se penche pour entendre ce que la souris, le poisson ou le cochon ont à dire.
Il en est de même maintenant avec les victimes de guerre. On ne voit plus d’individus pensants, mais des figures qui réagissent mécaniquement des deux côtés des bombes, ceux qui piègent, planifient, tirent d’un côté, ceux qui sont détruits, ou perdent leurs maisons et leurs biens de l’autre. »

Les jeux olympiques ont mis à l’arrière-plan ces choses, mais la guerre fait toujours rage en Ukraine..

Mais cette relation entre les bêtes dans la nature et la guerre, elle nous ramène à une certaine cruauté de la nature (une indifférence?) On y reviendra sans doute.

Illustration : Georges Lemoine

Ce n’est pas Le Clézio que je lis en ce moment, mais Julien Green, pour diverses raisons (je Journal intégral…) Or je suis tombé sur un article ancien, de 1982 dans l’Express (entretien avec Sophie Lannes) ; de l’actualité au travers des temps de certaines vues sur la jeunesse :

« Ce qui me déconcerte chez eux, c'est qu'étant jeunes ils ont tout ce qu'il faut pour être heureux : la santé et un avenir sans limites. Or beaucoup se droguent, ce qui me semble un déclin de la liberté individuelle. Il est clair que les jeunes se laissent avoir, comme ils disent eux-mêmes. Peut-être parce que, précisément, ils ne peuvent pas se dire : "Je ferai ceci dans deux, trois ou cinq ans", se demandant sans cesse : "Que va-t-il arriver ?" C'est une question que nous ne nous posions pas en 1920. On croyait, après Locarno, à la paix perpétuelle. Ça donnait une illusion de bonheur. Nous vivions dans ce que les Anglais appellent "un paradis d'imbéciles", mais c'était tout de même un paradis. La vie était normale. Difficile, comme elle l'est toujours, mais on arrivait à se débrouiller. Nous sortions d'une guerre atroce, mais la joie était possible, elle pouvait être parfaite. »

Un paradis d’imbéciles, on y revient…
Et on reparlera d’après-guerres.

Quant à Le Clézio ? Souvenir de ce livre d’enfance, pour le coup, au moment où je me trouve bien loin de bien des rivages.
Les illustrations, voyez-vous ça, étaient de Georges Lemoine, qui a illustré plus récemment des livres d’Héloïse Combes.

Lennart Sjögren ; tenez : un extrait présenté par Françoise Sule, sur le site de l’Institut suédois (du recueil Det röda äpplet (La pomme rouge)) :

« Tu te rappelles  quand  nous étions jeunes / bon, nous étions jeunes alors / si nous avions compris / bon, advienne que pourra / c’est ainsi »


Nils Blanchard

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Nostalgie, again / L’amie retrouvée

Cette fois, je l’ajoute à la liste de blogs en lien de celui-ci – on les atteint en version ordinateur ; ils sont à droite de l’écran… Cela ...