mercredi 14 février 2024

A 69 – Fil d'inquiétudes de février

 Il ne s’agit pas ici de position sexuelle, mais d’un projet d’autoroute qui, pardon, n’est pas particulièrement bandant.

NB – 2024, pas février

Évidemment, on peut me reprocher ici d’être hors sujet, surtout de me mêler de ce qui ne me regarde pas, de ce que je ne connais pas. Bon.
Ce que je sais, c’est qu’indépendamment de ce qu’on peut penser d’elle (j’ai remarqué qu’il y avait tout un fatras de thèses alarmistes la concernant… généralement sans source ni auteur bien sûr…), il est difficile de ne pas donner raison à Greta Thunberg quand elle dit, sur le site du projet d’A 69 où elle s’est rendue le 10 février (source : Dagens Nyheter du même jour ; article d’Emilia Lindell) :

« – Tyvärr är den här typen av projekt inte unika för Frankrike utan pågår över hela världen och är ett symtom på en global kris. »

« – Malheureusement, ce genre de projet n’est pas l’apanage de la France ; il relève d’un symptôme de crise globale à l’échelle du Monde. »

Comme pour les panzers dont il fut question ici, le problème dépasse l’intérêt (somme toute compréhensible – comme à Paris, pour les travailleurs de peine en panzer qui doivent se frayer un chemin malcommode dans la boue de Montmartre pour accéder à leurs vignes –) du projet ou de l’objet : il faut arrêter, à un moment donné (et ce moment est déjà amplement dépassé) d’artificialiser des espaces sans que cela relève d’un intérêt de premier ordre.

Capture d’écran DN, Greta Thunberg


Sinon, Céline écrit quelque part – je cite de mémoire – : « Février est le mois le plus petit, c’est aussi le plus méchant. »
Travail, impression de n’avoir pas une seconde à soi (ou presque). Mauvaises nuits. Mauvaise passe (pas tant que ça, peu importe…) Mais, aussi…

Dès le premier jour de ce mois, en allant sur ce blog « Sandra skriver », on lit (l’auteure suit un programme de thèmes d’un autre blog, en lien du sien pour ce mois-ci – pourquoi ce mois-ci ? – :

« Allvarligt talat, vem
har ro att skriva dikter
när en oväntad storm
slår ut strömmen
och knäcker lärkträd över vägen
– jag skulle ändå ingenstans.

(...) »


Sérieusement, qui
peut se permettre d’écrire des poèmes
quand un orage imprévu
coupe le courant
et renverse des mélèzes sur la route
de toute façon je n’allais nulle part.

(...) »


Non, mais sérieusement…
Quel orage ?
L'Ukraine ? Le mois de janvier qui a battu des records de chaleur ?

NB - Rhin, février 2024

Plus loin : 

« Men allvarligt talat, vem
har ens ego nog att skriva dikter
när Edith redan gått till fots genom solsystemet
när Lars Huldén avlossat hagelskott
mot kristallkronan på lyrikens allvarskammare.

(…) »


Mais sérieusement, qui
a seulement le front d’écrire des poèmes
lors qu’Edith a déjà marché à travers le système solaire
et alors que Lars Huldén a fait un carton, au fusil,
sur le lustre de l’antre de la poésie sérieuse.

(…) »


Lars Huldén… Il s’ajoute à la longue liste des auteurs attendant lecture auprès de ma modeste personne (et s’en contrefichant bien sûr, mais...)
Mais, aussi : Edith. Bien sûr (E. Södergran, Dikter och aforismer, SLS/Atlantis, édition d’Holger Lillqvist, 2014, page 118) : 

« Till fots
fick jag gå genom solsystemen,
innan jag fann den första tråden (…) »

« C'est à pied
qu’il m’a été donné de traverser le système solaire,
avant que je trouve le premier fil (…) »


Nils Blanchard

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