De François Squevin, dhôtelien, et poète, j’ai lu avec beaucoup de plaisir il y a quelque temps Voyage nu. Et j’en parlais au dernier billet.
Ellen Thesleff, Nuit printanière, 1894, Ateneumin taidemuseo, Helsinki |
Puis voici qu’il m’écrit, lors que je lui demandais si ça ne le dérangeais pas
que je parle de lui en ce blog :
« “C’est dans le contact maintenu délicatement avec le paysage et les
saisons que je trouve la vertu la plus pénétrante de votre livre” – lettre à
André Dhôtel d’Henri Thomas ; c’est bien là que j’ai cherché toute
aventure, dans la nudité du monde. »
Edith Södergran, comme André Dhôtel – c’est singulier, quand même ! –
parlent de la « nudité des arbres ».
(À propos d’Edith Södergran, le site à elle consacré, en lien de ce blog,
rappelle que 2023 est l’année du centenaire de sa mort.)
Dhôtel, dans le poème Orage (Le temps qu’il fait, 2000) :
« Les arbres nus tremblaient
devant nos regards vides
qui ne savaient plus voir
les fleurs des lendemains. »
Edith Södergran (dans Automne) :
« De nakna träden stå omkring ditt hus
Och släppa in himmel och luft utan ända, (…) »
« Les arbres nus entourent ta maison
Et laissent passer sans fin ciel et air, (...) »
NB - Anjou |
Et l’on pourrait continuer. Dhôtel, dans La vie passagère, page 57,
Chanson de l’apatride :
« Je ne saurais toucher
le soleil de ton corps.
Les pôles de tes collines
sont de beaux pays étrangers. »
Qui ramène, un peu au « Jag är främmande i detta land » – « Je suis
étrangère en ce pays » de Södergran.
François Squevin, on l’a vu, m’écrit quant à lui au dos d’une carte
représentant le tableau Nuit printanière d’Ellen Thesleff, artiste finlandaise
suédophone.
Ellen Thesleff |
Et, donc, dans l’envoi de François Squevin, son autre recueil : Forêt du
corps, suivi de Neige (Éditions Preuves – Société des Écrivains ardennais
mais je n’ai pas l’année. Le volume est préfacé par Jean-Marie Le
Sidaner ; on en reparlera…)
Là, page 15 :
Respiration extrême
Ultime réveil des corps
qui contiennent l’ouverture
L’air nous tient à hauteur de l’aube
Notre vraie nudité est celle des forêts
Bon, mais alors, forcément, je pense à un colloque auquel je participerai, à
Besançon, organisé par l’ELLIADD, « La forêt est une métaphore ».
J’y parlerai quant à moi de Dhôtel, bien sûr, du Pays où l’on n’arrive
jamais.
Mais on y parlera aussi de contes, enfance, adolescence, du Japon,
Mircea Eliade, Pierre Michon, Le Clézio, Ibsen, Rousseau…
On en reparlera… (Cette expression finira par devenir le titre de ce blog…)
Nils Blanchard
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