Assisté donc aux deux premières journées d’un beau colloque (qui en comptait trois) à Besançon : « La forêt est une métaphore », 16-18 janvier 2023.
Besançon, hôtel de ville |
Cette statue, adossée à l’hôtel de ville, devant cette pierre bleue et jaune
(pas n’importe quelles couleurs…) Parent lointain du garçon au poisson
qui décore ce blog ?
Pour ma propre intervention, sur André Dhôtel, comme on avait vingt
minutes, je me suis astreint à ne pas trop déborder sur les territoires
nordiques. Pourtant, évidemment, John Bauer – entre autres – avait sa
place dans mon propos, ses trolls offrant aux gens une liaison entre les
mondes humain, animal, végétal (voire minéral), de la même manière – ou
presque… – que le cheval pie dans Le Pays où l’on n’arrive jamais.
John Bauer |
Je relis François Squevin en sortant de ce colloque ; et… D’abord, il y a
cet avant-propos de Jean-Marie Le Sidaner – on en reparlera… – où il est
question dès l’entrée de métaphore.
Et, ce poème, page 11(Forêt du corps) :
« Toujours le besoin de te chercher
de t’emplir les lèvres
et le corps tout entier
La forêt est trop seule »
John Bauer |
Il a été question un peu du Nord dans la discussion qui a suivi une
intervention de Solenne Guyot (Université de Strasbourg) sur « Les forêts
ibséniennes : s’y perdre ou s’y retrouver ? »
Et dans la conférence elle-même, bien sûr. Là, allusion notamment à…
Peer Gynt.
Il faudra revenir à Ibsen ; tâcher d’en trouver une version norvégienne
bilingue.
Mais l’intervenante d’insister sur le fait que chez Ibsen (elle évoqua Le
Tertre des guerriers, Le Canard sauvage et Peer Gynt), la forêt était le
cadre d'occasions manquées.
Assez étrangement, en marge du colloque, j’en vins à discuter avec une
universitaire des « autoévaluations », ici et là ; peste « managériale » qui,
manifestement, n’épargne pas les universités de certains pays européens.
Voilà qu’on demande aux gens de savoir de s’abreuver aux sources de ce
qui abrite parfois l’ignorance la plus crasse !
Mais je reparlerai d’« autoévaluation »…
Assez étrangement encore, en rentrant le soir, je lis sur le blog Bernur, au
18 janvier donc, un article sur un livre de Henrik Johansson intitulé :
Fruktansvärda arbetsplatser jag besökt och de vackra människor jag där
mött – Des terrifiants lieux de travail que j’ai visités et des belles
personnes que j’y ai rencontré.
NB - Décembre 2022 |
On me dira qu’on sort du sujet. Pas vraiment ; je cite Bernur, qui cite
Henrik Johansson, qui sort apparemment çà et là de la prose :
« Jag gick till skogen och sa inte:
Hur känner jag lyckan genom sorgen?
Skogen sa ingenting.
Jag sa:
Hur kan jag finna meningen med tystnad?
Skogen svarade att tystnaden bara är tystnad.
Och jag fortsatte gå till skogen. »
« Je suis allé en forêt et n’ai pas dit :
Comment est-ce que je ressens le bonheur à travers le malheur ?
La forêt n’a rien dit.
J’ai dit :
Comment puis-je trouver le sens avec le silence ?
La forêt a répondu que le silence est seulement silence.
Et j’ai continué d’aller en forêt. »
Ah, au colloque, cette citation qui a émergé, de Pierre Péju : « La forêt
reste la forêt. »
Nils Blanchard
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