jeudi 19 janvier 2023

Forêt / métaphore

 Assisté donc aux deux premières journées d’un beau colloque (qui en comptait trois) à Besançon : « La forêt est une métaphore », 16-18 janvier 2023.

Besançon, hôtel de ville

Cette statue, adossée à l’hôtel de ville, devant cette pierre bleue et jaune

(pas n’importe quelles couleurs…) Parent lointain du garçon au poisson 

qui décore ce blog ?


Pour ma propre intervention, sur André Dhôtel, comme on avait vingt

minutes, je me suis astreint à ne pas trop déborder sur les territoires 

nordiques. Pourtant, évidemment, John Bauer – entre autres – avait sa

place dans mon propos, ses trolls offrant aux gens une liaison entre les 

mondes humain, animal, végétal (voire minéral), de la même manière – ou

presque… – que le cheval pie dans Le Pays où l’on n’arrive jamais.


John Bauer

Je relis François Squevin en sortant de ce colloque ; et… D’abord, il y a 

cet avant-propos de Jean-Marie Le Sidaner – on en reparlera… – où il est

question dès l’entrée de métaphore.

Et, ce poème, page 11(Forêt du corps) :


« Toujours le besoin de te chercher

de t’emplir les lèvres

et le corps tout entier


La forêt est trop seule »


John Bauer

Il a été question un peu du Nord dans la discussion qui a suivi une 

intervention de Solenne Guyot (Université de Strasbourg) sur « Les forêts

ibséniennes : s’y perdre ou s’y retrouver ? »

Et dans la conférence elle-même, bien sûr. Là, allusion notamment à… 

Peer Gynt.

Il faudra revenir à Ibsen ; tâcher d’en trouver une version norvégienne

bilingue.

Mais l’intervenante d’insister sur le fait que chez Ibsen (elle évoqua Le 

Tertre des guerriers, Le Canard sauvage et Peer Gynt), la forêt était le 

cadre d'occasions manquées.


Assez étrangement, en marge du colloque, j’en vins à discuter avec une

universitaire des « autoévaluations », ici et là ; peste « managériale » qui,

manifestement, n’épargne pas les universités de certains pays européens

Voilà qu’on demande aux gens de savoir de s’abreuver aux sources de ce

qui abrite parfois l’ignorance la plus crasse !

Mais je reparlerai d’« autoévaluation »…

Assez étrangement encore, en rentrant le soir, je lis sur le blog Bernur, au 

18 janvier donc, un article sur un livre de Henrik Johansson intitulé :

Fruktansvärda arbetsplatser jag besökt och de vackra människor jag där 

mött Des terrifiants lieux de travail que j’ai visités et des belles

personnes que j’y ai rencontré.


NB - Décembre 2022


On me dira qu’on sort du sujet. Pas vraiment ; je cite Bernur, qui cite 

Henrik Johansson, qui sort apparemment çà et là de la prose :


« Jag gick till skogen och sa inte:

Hur känner jag lyckan genom sorgen?

Skogen sa ingenting.

Jag sa:

Hur kan jag finna meningen med tystnad?

Skogen svarade att tystnaden bara är tystnad.

Och jag fortsatte gå till skogen. »


« Je suis allé en forêt et n’ai pas dit :

Comment est-ce que je ressens le bonheur à travers le malheur ?

La forêt n’a rien dit.

J’ai dit :

Comment puis-je trouver le sens avec le silence ?

La forêt a répondu que le silence est seulement silence.

Et j’ai continué d’aller en forêt. »


Ah, au colloque, cette citation qui a émergé, de Pierre Péju : « La forêt 

reste la forêt. »



Nils Blanchard



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