Il est arrivé que cette blogueuse de l’ouest de la Suède, Kristin Lagerqvist (Krickelins) soit évoquée ici ou là en ce blog, notamment en lien à une maison secondaire qu’elle possède en France, qui me ramène à diverses interrogations sur les maisons ; au-delà sur le chez soi, voire sur l’appartenance à un pays, une ville, voire…
NB - Auvergne, près d’Issoire, août 2025 |
Elle écrit le 10 septembre dernier, dans un article qui s’intitule « Vykort från Frankrike » (« Carte postale de France » :
« Jag vaknar i min franska säng. Utanför fönstret är det helt svart och alldeles tyst. Här i byn släcks gatubelysningen mellan midnatt och klockan sex, och mörkret känns nästan omslutande.
Jag brygger kaffe (…) »
« Je me réveille dans mon lit français. Derrière la fenêtre, tout est noir et parfaitement silencieux. Ici au village l’éclairage s’arrête entre minuit et six heures, l’obscurité devient presque enveloppante.
Je fais du café (…) »
C'est amusant : plusieurs de ses articles donnent à voir son lit de maison française, défait toujours, on remarquera, là : que d’un côté.
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NB - Capture d'écran |
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Edvard Munch, 1917-1919 - Capture d’écran |
Mais évidemment, retrouver une campagne épargnée par la pollution nocturne des éclairages citadins (pour les autres pollutions…), calme… Cela peut donner en effet envie de se lever à l’aube.
L'obscurité semble presque enveloppante.
Presque volonté d’être un petit renard épargné par les hommes et les loups, sentant les senteurs de la fin de nuit de son terrier…
NB - Auvergne, près d’Issoire, août 2025 |
Je dis cela peut-être parce que je pense à Héloïse Combes, à d’autres, qui ne vivent pas exactement comme les communs des mortels, dépendants de compteurs électriques et de pixels…
Depuis combien de temps n’avais-je vu une vraie nuit, enveloppante ?
J'allais donc vers les Cévennes héloïsiennes, et j’ai fait une pause dans un coin improbable de l’Auvergne (peu après avoir salué le Puy de Dôme), magnifique, forcément.
Trouver une maison à cet endroit ? C’est, évidemment, un peu en dehors de mes routes (et déroutes…)
Krickelins poursuit :
« När dagen gryr drar jag en handduk kring axlarna och går nerför stentrappan till dagens första dopp. Vattnet är kyligt, som det ofta är så här års. Sommaren har övergått till sensommar i den lilla byn (…) »
« Quand le jour se lève, je prends une serviette sur mes épaules et descends l’escalier de pierre pour le premier bain du jour. L’eau est fraîche, comme de juste à ce moment de l’année. L’été s’est changé en été indien dans le petit village (…) »
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Hans Ole Brasen, Salut à l’aube, 1907 - Wikipedia |
Héloïse me montrera des piscines naturelles dans la petite rivière de sa vallée…
Krickelins, un peu plus loin : « Det fina är att jag numera kan resa hit med bara datorn, kameran och telefonen – allt annat finns redan i huset. Böcker, skor, krämer och klänningar. Det är som att ha ett parallellt liv här (…).
Men just en varm tröja och ett par raggsockor… det saknas. »
« Ce qui est bien, c’est que je peux désormais arriver ici avec simplement l’ordinateur, l’appareil pgoto et le téléphone – tout le reste se trouve déjà sur place. Livres, chaussures, crèmes et vêtements. C’est comme avoir ici une vie parallèle (…).
Manquent seulement un bon pull et une paire de grosses chaussettes. »
Eh ! Disposer d’une maison quelque part où l’on peut simplement arriver, déposer deux-trois livres, un carnet, que sais-je…
Évidemment, il peut toujours y avoir plein de choses qui vont manquer… L’été, déjà, oui, qui s’éloigne.
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Paul Fischer, La plage à Båstad - Wikipedia |
Nils Blanchard
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