samedi 22 juillet 2023

« Tout alors était vivant et amusant »

Vague question d’enfance, là. Puis après – parfois – on travaille. L’une et l’autre périodes ont leurs charmes, leurs alarmes… Jane Birkin faisait un peu un lien entre les périodes, entre toutes sortes de choses, un peu comme Sempé, peut-être.

CD de 2008

En écoutant des commentaires sur la mort de Jane Birkin (qui oublient, je ne sais pas pourquoi, le magnifique album de 2008 Enfants d’hiver, dont les textes – et l’interprétation bien sûr – sont pourtant bien d’elle… Période bleue, Enfants d’hiver ou… Madame (musique de Franck Eulry) :

« Merde j’suis quoi / Ta sœur ton frère / Essaye pour voir / Tâche d’être plus clair / Fille ou garçon, quelle affaire / De quoi j’ai l’air / Désarticulée par terre (…) » Voir / écouter en fait, là...

Et cela nous ramène vaguement à ce dont on parlait ici, il y a plus d’un an...
Un autre thème...)

Jane birkin dans Je t’aime moi non plus, de S. Gainsbourg, 1976, capture d’écran

Écoutant donc des commentaires, j’entends parler de La Belle Noiseuse, de Jacques Rivette, dans lequel jouait J. Birkin. Il se trouve qu’il était question ici, le 10 juillet, de Jacques Rivette. Bien par hasard, indépendamment du thème, il apparaissait soudain dans le billet, avec Paris nous appartient.

Bon, mais aussi je suis tombé le 14 juillet sur un article somme toute assez étrange, sur une exposition récente sur Serge Gainsbourg à Paris, dans le Göteborgs Posten, de Per Magnus Johansson. Article mentionnant aussi l’ouverture prévue à l’automne prochain de la maison de Gainsbourg de la rue de Verneuil au public… et s'interrogeant sur l'intérêt à dresser le portrait psychiatrique d'un artiste. Il commence ainsi :

« Hur kan man förstå det psykiska lidandet hos en kreativ människa? » « Comment peut-on comprendre les pathologies psychiatriques chez des êtres créatifs ? »

On y finit par conclure (ou presque) que, plus que d’éventuels cas psychiatriques, Gainsbourg notamment (comme d’autres, Van Gogh, etc.) était avant tout un bosseur.

À propos de bosseurs, Patrick Reumaux n’évoque pas, dans Maison noire, le botaniste Clas Bjerkander (qui n’était peut-être pas particulièrement mycologue). Le titre du livre de Kerstin Ekman, à son propos, résonne étrangement en regard de ce qui était évoqué au billet du 10 juillet : « Tout alors était vivant et amusant ».


Néanmoins, c’est vrai que je vis sans faire vraiment ce que j’aime. J’ai évoqué ce voisin de Suède, me rappelant que je lui ai déjà dit que je voulais m’installer là-bas… Je ne l’ai pas (encore) fait…

Une sorte de renoncement, oui… Quoique. Mais, le renoncement : une forme de mort ? Des gens se croient plus vivants à mesure qu’ils tentent des choses, « profitent » (ignoble verbe intransitivisé par une époque où pas mal de gens ont renoncé, pour le coup, à parler à peu près correctement leur langue…) Illusion ?

Sempé


Nils Blanchard

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