Marche dans les Vosges, en très bonne compagnie bien sûr, dans une fin juillet pas trop sèche là ; arbres explosant de vitalité. Évidemment, songeai çà et là au livre de Benoît Duteurtre, Ma vie extraordinaire (drôle de titre…)
NB - Vosges, vers Wingen |
À noter que l’écrivain, musicologue, y parle du KL Natzweiler (Struthof) (page 82-83).
Mais, en ce qui concerne la forêt (page 50) :
« On entrait timidement dans cette cathédrale obscure où les troncs nus se dressaient comme des colonnes gothiques. Les branches des conifères se déployaient très haut dans la canopée. Mais au pied des arbres proliférait un monde de pierres moussues, de champignons, de feuilles mortes, de fourrés, de frémissements animaux qui happaient notre attention. »
Mon ami de marche, précisément, d’origine alsacienne et lorraine, d’avoir remarqué, çà et là, des ponts entre les cultures suédoise et alsacienne, voire lorraine. Ainsi, exemple parmi d’autres, la soupe de pois alsacienne, ressemblant fort à la ärtsoppa suédoise.
NB - D662, à la sortie de Reyersviller |
Bon, mais certaines incursions suédoises dans les contreforts des Vosges ont été moins glorieuses.
Ainsi au bord de la départementale 662, en direction de Siersthal, à l’actuel Reyersviller (au sud de Bitche), c’est un village entier qui a été massacré par les troupes suédoises pendant la guerre de Trente Ans (évoquée un peu là).
Il en reste un chêne qui daterait de Jeanne d’Arc, auquel les soudards auraient pendu les villageois.
NB - D662, à la sortie de Reyersviller |
NB - D662, à la sortie de Reyersviller |
NB - D662, à la sortie de Reyersviller |
Pour en revenir à Benoît Duteurtre, il imagine vers la fin de son livre (3e chapitre sur « Le loup de Belbriette ») un futur peu ragoûtant, dans les Vosges (pages 335-336) :
« Il faisait près de trente degrés, ce 20 mars 2070, quand un convoi de tricycles tout-terrain, à biopropulsion, apparut en lisière de la forêt décharnée. (...)
(…)le paysage autrefois sombre et humide de la Voj Mountain avait pris un caractère presque méditerranéen. »
Vous avez bien lu, « Voj Mountain »… C’est que l’auteur imagine/prévoit :
« Vingt ans plus tôt la loi “Une langue pour chacun”, répondant aux revendications de nombreux groupes et associations, avait en effet balayé les règles communes, offrant une liberté qui abolissait la notion même de faute ou d’usage inapproprié. (...) »
On n’en est pas très loin.
Or ne parlions-nous pas au dernier billet, après avoir évoqué des incendies, de la politique présidentielle à l’endroit de l’Éducation nationale ?
En ce domaine, les errements remontent à loin et réconcilient des tendances politiques a priori diverses. Souvenez-vous de ce ministre qui se vantait de faire des fautes d’orthographe ; le même homme particulièrement doué qui parla d’ « imposture climatique », pour dénoncer des prévisions qu’il pensait sans doute être des errements d’écologistes illuminés… Est-ce un hasard ?
Nils Blanchard
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