jeudi 10 mars 2022

Actualité superposée (mais peu stable) ; d’Anders Tegnell et de Gammalsvenskby

Je démarre ce blog, et ai pris, bien involontairement, un rythme d’un article tous les deux jours. Mon idée était plutôt – et ça le redeviendra – d’en faire un par semaine.

Göteborg, été 2021. "Je pensais qu'on ne verrait rien"; NB

Mais lisant les nouvelles sur le site du Göteborgs Posten, j’apprends l’annonce du départ d’Anders Tegnell de l’administration suédoise de la santé (Folkhälsomyndigheten). Deux époques se téléscopent : celle de l’épidémie, qu’on peut espérer vraiment, cette fois, sur son déclin, et celle de cette ignoble guerre commencée il y a deux semaines.

Quel soulagement, quand j’ai été en Suède cet été et cet automne, de pouvoir me promener dans les rues, entrer dans les magasins et restaurants (même si j’ai peu été en ville) sans masque ! Plus profondément, soulagement de voir qu’un pays pouvait se tenir à une politique claire et pensée – elle a pu bien sûr avoir des défauts – sans céder par panique moutonnière à la mode commune.

Dans l’article du Göteborgs Posten d’hier sur Anders Tegnell (de Filip Persson et Victor Blomdahl), j’ai relevé cette réflexion qu’il livre sur son activité d’épidémiologue d’État de la Suède :

« Vilka är dina viktigaste råd till honom?

Ha is i magen, och prata med folk så att man får en bra känsla för vad som händer och vad folk behöver veta.

På vilket sätt ska han ha is i magen?

– Att se varje situation och definitivt inte sitta och vänta för länge, men inte heller reagera innan man har tänkt igenom vilka alternativ som finns. »

Bon, là… problème de traduction : je traduirais « att ha is i magen » par « avoir des nerfs d’acier ». Mais mot pour mot, cela signifie : « avoir de la glace dans le ventre ». Pour le reste :

« Quels sont tes conseils les plus importants que tu lui donnerais [à son successeur] ?

– D'avoir des nerfs d’acier, et de discuter avec les gens, pour avoir une idée juste de ce qui se passe et de ce que les gens doivent savoir.

Avoir des nerfs d’acier… de quelle manière ?

– Il faut étudier toutes les situations mais, vraiment, ne pas tergiverser trop longtemps – sans pour autant réagir avant d’avoir soupesé les alternatives. »

Belle illustration, dans un sens, du « lagom » suédois dont on nous rebat les oreilles. Ou, pour employer un mot français, du discernement ?

A. Tegnell à Stockholm en 2020, crédit : Frankie Fouganthin – Wikipedia

Et aujourd’hui encore, difficile de ne pas attirer à nouveau l’attention sur l’actualité de Gammalsvenskby, près de la ville de Kherson prise par les Russes.

Eglise à Gammalsvenskby; CommonShare

Un lien : Anna Eborn: Nyheter från Gammalsvenskby

Mais, du discernement, du discernement… En temps de guerre, facile à dire.


Nils Blanchard


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