Étranges jours un peu opaques (météo) dans l’Ouest de la France. Pour diverses raisons, j’ai loupé plusieurs expositions. Du coup, impressions parfois, fantomatiques, de passer à côté de gens, d’événements qui me concernent, sans les voir réellement, ou inversement de me frotter à trop de possibles – devenant impossibles. C’est un peu aussi le sort de ce blog.
NB - décembre 2024 |
Évidemment, on peut imaginer que les fantômes passent parfois de bons moments, à pouvoir pénétrer en des lieux difficiles d’accès, comme un vestiaire de danseuses. La peinture nous y mène presque aussi bien cependant.
Zinaïda Serebriacova, ballerines - Capture d'écran |
Justement, première exposition ratée : celle sur Zinaïda Serebriacova, qui (se terminant le 8 janvier 2025) au Centre spirituel et culturel orthodoxe russe. Bon, là, j’ai une excuse plus solide que pour d’autres ratages : ce n’est pas un ratage. Aucune envie en ce moment d’aller dans un centre culturel russe, pour des raisons que tout un chacun comprendra très aisément.
C'est dommage.
Zinaïda Serebriacova Bath House, 1913, Wikipedia |
Du reste, une partie de son histoire, d’il y a à peu près cents, peut faire étrangement écho à nos temps (Wikipedia) :
« She did not want to switch to the Suprematist or Constructivist styles popular in the art of the early Soviet period, nor paint portraits of commissars, but she found some work at the Kharkov Archaeological Museum (…) After the October Revolution, inhabitants of private apartments were forced to share them with additional inhabitants, but Serebriakova was lucky – she was quartered with artists from the moscow Art Thatre. (…) »
Ayant reçu une rande commande, elle part pour Paris en 1924, souhaite ensuite rentrer en URSS – ce n’est pas toujours une bonne idée ; voyez ce qui est arrivé à Navalny – mais ne le peut finalement pas. Elle parvient à ramener auprès d’elle deux de ses quatre enfants, mais restera longtemps séparée des deux autres…
Moins pardonnable, mon incapacité à me rendre à deux expositions, guère éloignées l’une de l’autre, mais difficiles d’accès pour moi au dernier moment. Évidemment, j’aurais dû anticiper, y aller beaucoup plus tôt ; cet été par exemple, ou cet automne. J’ai bien quelques petites – ou grandes – excuses, mais…
Il y a eu cette exposition sur les peintres néo (post?) impressionnistes Henri Martin et Henri Le Sidaner, au Palais Lumière à Evian.
Il se trouve que j’ai eu quelque proximité, familiale, avec les peintures de ces deux artistes ; et il se trouve qui plus est que je les aime bien.
(Bon. Mais ayant en tête cette notion de fantôme, je retrouve un article, de Serge Bourjea, sur la page d’accueil de mon ordinateur, où il est question de « Fantômes de Rimbaud ». On y reviendra peut-être. Là, citation du poème Outre Harar, de Michel Butor : « (…) Frère au très loin je tourne / depuis des années sournoisement / autour de ton ombre gardée / farouchement par des spécialistes / dont tu aurais détesté la plupart (…) » Cela s’adresse à Rimbaud bien sûr ; ah, les querelles de Charleville !
Mais l’idée est que la trace – la culture ? Je résume en citant la conclusion de l’article… : – est « effacement / remplacement / renaissance (« avatar »), la mort seule lui donnant (« augmentant ») ses pouvoirs. »
Archéologie ?
Bon… mais dans cet article de Serge Bourjea, apparaît un autre Le Sidaner, Jean-Marie (poète).)
L'autre exposition était en Suisse, où j’aurais eu plaisir à retourner, sur les traces des découvertes évoquées – mais ça date déjà un peu – ici.
Nils Blanchard
Et puis… - J’ai eu l’occasion d’entendre les vœux présidentiels. En creux, si je puis dire, j’ai songé aux derniers de François Mitterrand. Il est vrai que j’y avais été aidé par une émission écoutée dans la voiture, sur France culture, sur laquelle je reviendrai vraisemblablement. Il y était question… de fantômes. Quant à Mitterrand : « Là où je serai, je l’écouterai [il évoque son successeur à la présidence] (…) Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas. »
- On entend parler ces derniers temps des soutiens qu’Elon Musk apporte aux extrême droites européennes, notamment allemande. Ma foi… il eut un prédécesseur – pas si éloigné dans le temps du départ de Zinaïda Serebriacova pour Paris – en Henry Ford. Une preuve s’il en fallait que richesse et qualité ne sont pas toujours réunies.
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