lundi 11 novembre 2024

L’île du bonheur

Elis, le garçon détesté – un peu pendant du David d’André Dhôtel – réplique à qui lui parle d’îles, de l’archipel de Finlande : « petites comme des chiures de mouche », « qu’une fois il avait lu une histoire qui s’appelait L’île du bonheur et que cette île était très petite ». (Traduction, Catherine Renaud.)



De quoi s’agit-il ?
Il y a bien un film finnois qui s’intitule L’île du bonheur. Voilà ce qu’on en lit sur Wikipedia (traduit du finnois) : « L'île du bonheur est un film de 1955 réalisé par Maunu Kurkvaara. Le film se déroule pendant la guerre de Continuation et a été tourné en extérieur sur l'île de Bornholm. En 1956, Kurkvaara a réalisé une nouvelle version élargie du film (…)
Après avoir été blessé, le jeune soldat Olavi Laitinen revient d'un voyage en voilier en temps de paix avec un couple d'amis. Une tempête les a conduits sur une île, où Olavi est tombé amoureux de Birte, la beauté de l'île. Au moment de partir, il promet de revenir sur l'île, mais le déclenchement de la guerre l'en empêche et Birte et lui ne peuvent plus que s’écrire. »

Si j’ai bien compris, Birte meurt et Olavi l’apprend par une lettre avant de repartir au front, brisé.

Onnen Saari - Capture d'écran



Onnen Saari - Capture d'écran



Onnen Saari - Capture d'écran


Le film aurait été mal reçu par la critique et le public. Aucune idée si cela a un lien avec ce dont il est question dans la nouvelle de Tove Jansson.
Mais pour rappel, la Finlande a subi trois guerres pendant le second conflit mondial, la guerre d’Hiver, de décembre 1939 à mars 1940, contre l’Union soviétique, la guerre de Continuation, de juin 1941 à septembre 1944 – la Finlande s’alliant alors à l’Allemagne nazie pour reprendre les territoires perdus pendant la guerre d’Hiver, enfin la guerre de Laponie, d’octobre 1944 à mai 1945, la Finlande devant se retourner contre ses anciens alliés nazis. Cela peut expliquer bien des rebondissements.
Quant à Bornholm, l’île danoise fut occupée par les Allemands (après l’opération Weserünbung) d’avril 1940 à mai 1945, puis par les Soviétiques pendant encore presque un an, jusqu’en avril 1946.


Garm, Numéro d'avril 1944


Pour en revenir à Tove Jansson, elle dessine des amants de guerre, sur cette couverture de la revue suédo-finlandaise Garm, numéro de Pâques 1944. On est alors encore en plein dans le guerre de Continuation. On reparlera de cette revue…

Se peut-il que Tove Jansson ait eu vent de son collègue (illustrateur, écrivain pour la jeunesse) Max Colomban ? Avec lui aussi on revient à une Île du bonheur.

1931


Nils Blanchard

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