vendredi 6 septembre 2024

Enfants de l’été

Deux lectures relativement récentes : l’une, dont il a été pas mal question en ce blog, celle de David, d’André Dhôtel. L’autre, un livre très récemment édité en français de Tove Jansson : Voyages sans bagages.

Photo V. Malmström, Stockholm, 1900 ; capture d’écran

Mais, pour commencer, n’y a-t-il pas quelque chose de japonais dans la photographie colorisée de 1900, de cet enfant regardant les bateaux de Långholmen ? (Où les choses n’ont pas beaucoup changé… Bon, peut-être la tenue de l’enfant, sa casquette…)
C'est que l’été dernier, j’évoquai aussi Tove Jansson, en lien à ma lecture du Livre d’un été. Et je trouvai alors à gloser sur le Japon, bien indirectement…

Je ne parle même pas de cette Japonaise qui apparaît, qui disparaît dans La langue des oiseaux de Claudie Hunzinger. (Et – à ce prénom aussi on reviendra… dont on a déjà parlé ici, là… – l’homme de la vie de la narratrice – c’est Nils, Grieg dans d’autres livres… est Thomas.)

NB - été 2024


Deux histoires – celle de David et celle de « L’enfant de l’été », l’une des nouvelles de Voyages sans bagages – sont un peu les deux faces d’une même pièce. Dans l’une (publiée une première fois en 1947 par Florence Gould) et l’autre (1968, traduite en français en 2024 à La Peuplade) un enfant arrive dans une communauté et s’en fait détester, pour des raisons en partie inexplicables. Dans David, on lit page 27 (de l’édition de l’Arbre vengeur) :

« Tout le monde à Bermont prit en haine David Charlet. »

Dans « L’enfant de l’été », première phrase de la nouvelle (traduction de Catherine Renaud) :

« Il fut clair dès le début qu’à Backen, personne ne l’appréciait. »

L'enfance et la haine ; une enfance intrinsèquement (si l’on peut dire) en conflit, en dissonance avec un milieu (en l’occurrence pas le sien vraiment : dans David, David est un enfant plus ou moins adopté par diverses familles de Bermont ; dans « L’enfant de l’été », Elis passe, comme le titre de la nouvelle l’indique, un été sur une petite île de l’archipel finlandais suédophone imagine-t-on, sans doute ressemblant fortement à l’île de l’auteure, à celle du Livre d’un été , en visite dans une famille qu’il ne connaît pas au départ).



Mais dans cette boue de détestations (mais qui peuvent ouvrir aux plus grands amours), de rejets communautaires, peuvent éclore des merveilles – bon, dans David, les choses sont plus compliquées que ça… –, comme cette fleur dans un caniveau…


Nils Blanchard

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