lundi 18 décembre 2023

Miscellanées, Auvergne et autres (et autres blogs), 4

Déjà décembre ; hiver depuis quelques semaines ; un coup de froid, un redoux, mais humide et gris... Lien avec l’Auvergne ? Aucun, sans doute. Si ce n’est une sorte de chamboulement des saisons (mais là bas, par exemple sur le Puy de Dôme, ça peut être simplement naturel).

NB - Auvergne, printemps 2023

Mais c’est que j’étais resté dans des thèmes d’été (puis d’automne, un peu) ces derniers temps, jusqu’à ces octets de fer du dernier billet, venus me poursuivre après un passage à Göteborg cet été.

On aurait presque envie de retourner plus de cent ans en arrière, via un documentaire sur le Göteborg Posten, où l’on voit notamment cette photographie de 1909. Là, les octets de fer étaient encore assez loin d’éclore.

Aron Jonason, Göteborgs Stadsmuseum, Enfants à Järntorget, hiver 1909

Les jeunes garçons ne passaient pas leur jeunesse rivés à des crétineries de réseaux sociaux. Étaient-ils plus heureux, plus malheureux ? Ils ressemblent quand même sacrément aux enfants d’aujourd’hui. C’est le décor qui a changé bien sûr. Puis, le noir et blanc.
Comme un cocon.

Il y a ce blog d’une Suédoise, si j’ai bien compris, qui s’est installée sur Åland avec ses enfants – en Finlande, donc ; et un peu en Suède parce que c’est très suédophone (svédophone devrait-on dire?) là-bas ; une sorte de lieu de métamorphose – un cocon peut-être. Les photos sur ce blog sont quasiment toutes en noir et blanc.
Elle s’appelle Ulrika Nettelblad. Dans un article d'octobre publié fin novembre, elle évoque des lectures.

« (…) böcker som lämnat avtryck på samma sätt som gamla pojkvänner, flickvänner kan göra – även om man inte älskar dem längre, så minns man tiden man gjorde det, ett märke i huvudet för alltid. » « (…) des livres qui ont laissé une impression à la manière de vieux petits/petites ami(e)s – même si on ne les aime plus, on se souvient du temps où l’on faisait ceci ou cela ; une marque en notre esprit, pour la vie. »

Parmi les livres qu’elle évoque, Här ruvar havet, Flora Wiström (Norstedts). On lit à son propos sur des sites de vente :

« Här ruvar havet utspelar sig under ett par vindpinade sommarveckor i Bohuslän. Ida är där för att hälsa på sin pappa, Tommy. Hon har precis blivit lämnad efter ett flerårigt förhållande men berättar ingenting. Det finns så mycket de inte pratar om.
Dofterna på platsen - tång, ljung, enesnår - gör det omöjligt för Ida att värja sig mot minnena. »

« Ici la mer attend [le verbe ruva est difficile à traduire : ruminer, couver…] se déroule au cours de semaines d’été venteuses dans le Bohuslän. Ida rend visite à son père, Tommy. Elle vient d’être quittée après une relation de plusieurs années, mais de ça elle ne raconte rien. Il y a tant de choses dont ils ne parlent pas.
Les odeurs – algues, bruyères, genévriers – empêchent Ida de se protéger de ses souvenirs. »



Ça nous ramène à l’article d’Argoul (en lien de ce blog, page dédiée) sur Le livre de Savery. Le critique n’est pas une buse ; il évoque bien le problème posé par les derniers chapitres du livre de Martin Fahlén : « La magie d’enfance s’est effacée ; ce tableau n’est plus le sien. Il est exposé en public. Son cadre amoureusement collé s’est fissuré, il a vieilli, comme l’auteur. »

Problème de cadres à nouveau. De gens qui partent ; de secrets qui perdent vie. Car certains secrets ne sont-ils pas comme vivants ? Quelque chose d’une autre vie.


Nils Blanchard


Triche : Eh, tire-au-flanc… tricheur, oui, que je suis : j’ajoute aux étiquettes certaines qui auraient dû figurer à un dernier billet de cette série, mais il n’y avait pas de place bien sûr… : Bill Murray, APHG, Natzweiler Struthof.

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