samedi 2 septembre 2023

Du désir à l’éphémère

 Fin des vacances d’été ; on en arrive à l’éphémère, voire à la mort, après ceci ou cela
Bon, il ne faut peut-être pas exagérer.



Néanmoins, sur l’éphémère, trouvé un article maintenant assez ancien, par hasard sur le net en fouinant autour d’Anna de Noailles, le désir (Printemps des poètes 2021) et la Suède. Il vient du Point – AFP, date du 22 mai 2016 et s’intitule : « En Suède, le lent chemin des morts vers leur dernier repos ».

Extraits :

« "Mourir pour être encor plus proche de la terre", écrivait il y a plus d'un siècle Anna de Noailles, dans son poème "La Mort Fervente". Les Suédois, eux, ne sont pas si pressés, qui mettent leurs défunts en pension avant de leur offrir le repos éternel.
"On ne laisse pas un poulet dans le frigo pendant plusieurs semaines, pourtant c'est ce qu'on fait avec nos morts, c'est terrible!", s'indigne de cette curieuse habitude l'essayiste Lotte Möller, auteure d'un brûlot sur le sujet.
Son âme rendue, le mort suédois est en effet abandonné à la morgue jusqu'à la cérémonie des funérailles, soit en moyenne pendant plus de vingt jours, selon des statistiques publiées par l'Association suédoise des pompes funèbres. Les croque-morts assurent tenir là un record mondial.
"Le corps est pris en charge, le mort n'est plus le problème de sa famille. Il ne compte plus", analyse Mme Möller.
(...) 

Pourquoi tant attendre pour enterrer ses morts ? Les explications sont plurielles.
Il ne s'agit pas, à en croire les spécialistes interrogés par l'AFP, de conjurer la disparition de l'être en prolongeant le séjour de l'enveloppe charnelle parmi les vivants.
Ici, on entend seulement faire simple, efficace. La mort pensée comme un meuble en kit... Les Suédois sont "peu versés dans le sentimentalisme, sans fantaisie et très pragmatiques", ironise Lotte Möller.
(...) 

Pour l'historien Anders Jarlet, quelles qu'en soient les justifications, la pratique suédoise est déplorable. "S'occuper des morts, c'est une des choses qui nous distinguent des autres espèces animales", assène-t-il.
Il estime, tout comme Ulf Lerneus, président de l'Association des pompes funèbres, qu'elle est sans nulle doute le reflet d'une société de plus en plus individualiste qui exile ses vieux dans des maisons de repos où, aux yeux de leurs enfants, ils sont déjà morts.»

On aura sans doute l’occasion de reparler du scandale autour de certains hospices en Suède durant notamment la période de la pandémie. 

Capture d'écran, GP 18 juin 2022, Bild: Jan Larsson

Bon. Mais il y a des manieuses de faux qui ont l’air tout à fait sympathiques. Celle-ci sort d’un article du Göteborgs Posten de Jan Larsson l’année dernière, commençant ainsi :

« Det började med att hon hittade sin farfars lie i familjens sommarstuga.
Efter en kurs i lieslåtter växte intresset alltmer. Idag håller Jenny Nilsson egna kurser i att slå med lie och ser en mission i att hålla det gamla hantverket igång. »

« Ça a commencé avec la découverte de la faux de son grand-mère [paternel, le suédois le précise] dans la maison d’été familiale.
Après un cours de fenaison, son intérêt pour l’outil a grandi. Aujourd’hui, Jenny Nilsson donne elle-même des cours pour utiliser la faux et considère comme une véritable mission de continuer à s’en servir. »

Ça me rappelle l’usage que je fis moi-même de cet outil, il y a à peu près deux ans, revenant à la maison familiale dont le jardin n’avait pas été entretenu au cours des deux derniers étés, du fait des tribulations, de la pandémie, notamment le blocage de la frontière par les Danois… (Oui, je suis toujours un peu en colère.)
J'avais aiguisé et utilisé (bon an mal an) la faux de mon grand-père (maternel, le français ne le précise pas).

NB - Bohuslän. Je ne sais trop ce que fiche ici ce chat, mais avais besoin d'une illustration...


 Pour en revenir aux hospices, il est bien sûr préférable d’être sur une île en Finlande (dans le Nyland…) où une vieille un peu toquée – à l’Ehpad ! – prend soin d’une petite fille blessée.

Allez, dernière phrase du livre (d’un été, Tove Jansson), qui ne dévoile rien ; de toute façon, c’est une suite de nouvelles à la chronologie incertaine (un peu comme la vie?) : « Peut-être rester un petit moment encore. »

Nils Blanchard

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