jeudi 22 septembre 2022

22 septembre / Blogs en lien

          Un vingt-e-deux septembre, au diable vous partîtes

          Et depuis, chaque année, à la date susdite

           Je mouillais mon mouchoir, en souvenir de vous 

                 Georges Brassens (bien évidemment…)

NB

Je pense et fais allusion beaucoup à André Dhôtel, ces derniers temps. Il y a 

des raisons plus ou moins évidentes et logiques à cela (indépendamment du

fait qu’il est un des plus grands écrivains français).


Il y a aussi une tapisserie de hasards, ainsi cet article du 16 septembre dans

Alluvions, de Patrick Bléron (en lien à ce blog) : « Cristal noir #4 : De la 

souillure et du pangolin ». Cela débute ainsi :


« Sainte Catherine de Sienne regrettait vivement le dégoût que lui inspiraient

les blessures qu'elle soignait. Pour lutter contre ce sentiment, elle en vint à 

boire délibérément un bol de pus. »


Aïe, aïe, aïe, aïe… va-t-on entendre à mon humble propos. Ça y est : ce qui

devait arriver arrive : il a cassé un câble… On l’a perdu…

La souillure, pourtant… Quel thème ! C’est qu’il ne faut pas oublier qu’André

Dhôtel a écrit une biographie de Saint-Benoît Labre, saint du dix-huitième 

siècle réputé, outre un certain nomadisme – il a été surnommé le « vagabond

de Dieu » (à situer, peut-être, et quand même, du côté du « promeneux » et 

de l’« homme aux semelles de vent »?) –, pour un vœu de saleté, fait par esprit

de mortification. (Et il mourut en odeur de sainteté à trente-cinq ans…)

Nous y sommes…


Réédition à la Table Ronde, avec illustration
de Jean-Claude Pirotte 

Ou, à partir d’Alluvions, on tombe sur le blog fonge & florule – découvrons les

plantes et les champignons du Berry, de Richard et Yvan Bernaer. Les

champignons sont parfois assimilés à des souillures. Le 17 septembre, il y fut

question de l’un d’eux, parmi ceux, phares, qui annoncent la fin de l’été :


« Le Polypore soufré : Lætiporus sulphureus (Bulliard : Fries) Murill, en est

l’exemple le plus spectaculaire. Le nom générique de ce champignon, issu du

latin lætus : gai, témoigne de la joyeuseté de sa couleur (…) »


Bon, là, le lien est plus facile à comprendre, Dhôtel s’étant intéressé, en

compagnie parfois de Patrick Reumaux, à la mycologie… Et il se trouve 

justement que le vrai mystère des champignons reparaît – c’est donc la saison

, aux éditions Klincksieck où Patrick Reumaux, précisément, s’occupe de la

formidable collection De Natura Rerum (et y écrit aussi – voyez L’Artiste en

petites choses, 2020 –).


Et quant au Berry du blog fonge et florule, il peut mener à Héloïse Combes,

qui a notamment écrit L’Ensauvagé, livre que je ne peux m’empêcher de

considérer comme passablement dhôtélien.


            Et Héloïse Combes nous ramène à Brassens, qu’elle aime beaucoup.

Alors, mais les Suédois, là-dedans, d’Estonie ou d’ailleurs… Pas grand

rapport me direz-vous ? Non…

À moins de considérer que certaines évolutions politiques récentes, nationales

et internationales, puissent être mises en relation avec cette notion de 

souillure, que l’on inflige, que l’on subit, que l’on redoute, que l’on attend : telle

certaine pollution (nocturne, ou pas).


Carte de Suède.


Nils Blanchard



P.-S. : Bel article sur cette réédition du Vrai mystère des champignons, dans 

Le Monde du 16 septembre, « André Dhôtel, le nez dans l’humus », de Xavier

Houssin. L’auteur y note notamment que si « Dhôtel n’était pas mycologue, 

(…) en amoureux de l’étrange, il avait saisi la folle, la labyrinthique complexité

de ce petit peuple aux drôles de parentés, inclassable (…). Un autre monde 

est à nos pieds. Il suffit de s’y pencher. »


Et l’article sur Dhôtel jouxte un autre, signé De. C., « Le premier roman dada », 

sur L’Autruche aux yeux clos de Georges Ribemont-Dessaignes. Et de dada

on reparlera aussi… Et en lien avec la Suède, des Suédois d'ailleurs.


NB


2 commentaires:

  1. Nils, vous contribuez à ma ruine. J'ai envie d'acheter tous les livres dont vous parlez.
    Soit dit en passant, le fils d'Yvan Bernaer, fils lui-même de Richard, se prénomme Niels. Un charmant petit garçon.

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  2. Merci, Patrick. On commence à croiser un peu plus de Ni(e)ls ces derniers temps -- en Suède, le prénom est désuet. Il y a aussi un Nils dans "L'Artiste en petites choses" de Patrick Reumaux. Et là (p. 168) c'est "le petit ami de la jeune fille au pair de l'été précédent, un grand échalas de Danois, gentil comme un hareng saur, une catastrophe ambulante"...

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