N’est-on pas un peu gâté quand on vit à Paris ? Ce week-end, on peut y profiter – entre autres –, lors des journées du patrimoine, de visites de l’hôtel de Marle qui acueille, on le sait, l’Institut Suédois.
NB – Ellen Roosval, La danse, Serge Lifar (Institut Suédois) |
On se souvient de l’exposition LONGING, que j’avais évoquée ici.
Elle n’a plus court, remplacée par « Swedish Secrets » sur le design. Puis dès
la fin du mois, sont annoncées des expositions « Showroom », en lien avec le
textile, sur les créateurs de mode...
On en reparlera peut-être.
En attendant, il y a les "Semaines Internationales de Quilly", du 17 septembre
au 2 octobre, qui consacre sa 31ème édition à la Suède. C’est en Normandie ;
de Paris, ce n’est pas si loin.
Mais pour ce qui est des enfants gâtés, j’entends aussi l’expression en son
sens moins agréable, en pensant à différentes personnes qui se vantent de ne
pas ou plus se déplacer aux élections.
Dimanche dernier en Suède, quelques points seulement ont départagé (pour
autant qu’elles le soient… un nouveau gouvernement n’est pas encore
formé…) les deux coalitions, de droite autour d’Ulf Kristersson (modérés –
conservateurs –, démocrates de Suède – l’extrême droite –, libéraux et
chrétiens-démocrates) et de gauche autour de l’actuelle cheffe du
gouvernement Magdalena Andersson (sociaux-démocrates, parti de
l’environnement, parti du centre et « gauche »). Problème, à droite, la coalition
s’est mise d’accord pour intégrer l’extrême droite à un projet de gouvernement
– à défaut (?) d’entrer au gouvernement lui-même. Et l’extrême droite
suédoise, un peu sur le modèle de la française, est issue de mouvances
politiques assez nauséabondes.
Alors, ne pas voter, comme le recommande Thomas Nydahl ?
À moins d’être franchement anarchiste, je ne comprends pas très bien cette
logique. Surtout quand on se défend, en même temps, d’avoir voté SD.
Dans son blog, T. Nydahl, le 15 septembre :
« Nej, jag är inte Sverigedemokrat. Eftersom jag inte röstar har jag inte heller
röstat SD. » « Non, je ne suis pas Démocrate de Suède. Puisque je ne vote
pas, je n’ai pas pu voter SD. »
Qu’il ne soit pas SD, certes…
Mais n’y a-t-il pas des priorités, dans la vie ? Voter ne nécessite pas d’adhérer
à 100 % au profil d’un candidat. Rejeter tous les candidats d’une liste n’est-il
pas une conduite d’enfant gâté ? (Tous sont-ils si mauvais ? Par exemple,
Thomas Nydahl était pour l’entrée de la Suède dans l’OTAN ; n’a-t-il pas été
exaucé?)
NB – Julia Bland (Etats-Unis), Blanket for Good Drams, 2020,
Exposition à l’Institut Suédois
Quant à pointer la faiblesse de l’argument assimilant l’extrême droite actuelle
à l’hitlérisme. Certes encore… L’histoire ne repasse pas les plats, surtout dans
un pays différent.
Ce qui est plus embêtant, c’est l’argumentaire sur le fond de ces mouvements,
sur quoi peu de gens prennent vraiment la peine d’argumenter, lassés des
répétitions incessantes de mêmes sornettes.
Encore plus embêtant : l’engouement, selon des sondages, des populations
de 18-21 ans pour le parti SD (22 %, d’après l’article d’Anne-Françoise Hivert,
dans Le Monde du 16 septembre). Lassitude, déjà, à cet âge-là ? Ou malaise
d’une génération particulièrement perméable à une certaine ignorance, du fait,
entre autres, de « réformes » scolaires estampillées PISA et autres sigles de
traviole ?
Nils Blanchard
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