Je n’ai pas « regardé » ces dernières années les « Questions au gouvernement » à l’Assemblée nationale, sur LCP ; ce : pour diverses raisons, notamment des questions de temps.
Mais j’ai « regardé » le discours de politique générale de François Bayrou le 14 janvier. (C’est peut-être son bayrou-d d’honneur – pardon… –, mais il cite Marc Sangnier, Jaurès…)
Hugo Simberg - Capture d'écran |
Même si j’y étais préparé (je ne suis pas un ermite…), j’ai été passablement atterré par les cris continuels venant notamment de l’extrême gauche de l’hémicycle.
Aussi, comment ne pas être surpris par la violence des réactions les représentants des extrême droite et gauche ? Les deux vouent aux gémonies le malheureux premier ministre, sans rien proposer de sérieux en retour (on pense avec une certaine jalousie aux « cabinets fantômes » britanniques – puisqu’on était dans le sujet des fantômes, qui émanent d’oppositions qui travaillent). Est-ce travailler que se dandiner sur une estrade, lire plus ou moins bien des textes il est vrai assez bien torchés, en sachant pertinemment qu’on ne viendra pas tout de suite au pouvoir ?
Au passage, les représentants du Rassemblement national et de la France insoumise semblent totalement ignorants du fait que la Russie, il y a bientôt trois ans, a attaqué l’Ukraine, et que cette guerre continue aujourd’hui…
Hugo Simberg - Capture d'écran |
J'ai le projet depuis quelque temps de comparer dans un billet les gouvernements Barnier (en France, soutenu – le brave homme – par l’extrême droite) et celui de Kristersson (en Suède, soutenu par l’extrême droite aussi). Force est de constater que l’expérience suédoise est plus durable ; pourquoi ? C’est ce que je tâcherai d’étudier…
Mais cette tension, ces cris incessants et stupides, qu’on entendait lors de ces questions au gouvernement du 13 janvier m’ont rappelé – lointainement – la situation de l’Allemagne à la fin des années vingt et au début des années trente. Le nazisme a alors finalement pris le pouvoir, mais n’oublions pas que la République de Weimar (très proche, dans ses institutions, de notre Vème République, ou de la République finlandaise d’alors) a été affaiblie aussi par l’extrême gauche. (Il est vrai que les communistes allemands pouvaient alors difficilement passer l’éponge sur la répression insensée des spartakistes…) Aux élections législatives de novembre 1932, les « partis de gouvernement » (mettons qu’on puisse entendre par là ceux qui étaient prêts à rendre le pouvoir pacifiquement après l’avoir exercé un certain temps), ont obtenu (source, Wikipedia ; SPD : 20,43 % + Zentrum : 11,93 % + peut-être le DNVP (Parti populaire national allemand) : 8,34 + le BVP (Parti populaire bavarois) : 3,09 + différents autres petits partis (6,66%)) 50,55 %.
Tout le reste, soit près de la majorité, revenait au parti nazi (33,09%) et au parti communiste (16,86 %). Ah, et il ne faut pas oublier les bons vieux abstentionnistes (près de 20%).
Quant aux illustrations de ce billet, elle émanent du peintre Hugo Simberg (1873 – 1917, d’origine suédophone), antérieur on le voit à la période évoquée ; n’ayant pas même connu la Finlande indépendante. La Finlande était alors un grand-duché passablement autonome de la Russie ; Hugo Simberg avait pu voyager en Angleterre, en France, en Italie… Il était de Vyborg que les Soviétiques prendront à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.
Nils Blanchard
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