dimanche 1 septembre 2024

Fragments de fin d’été

Songeries peu stables mais qu’on développera peut-être. (Plus ou moins) petits événements, citations, comme des abeilles au hasard autour d’une ruche.
Hasard, vraiment ?
Éternelle (?) question.

NB - Haguenau, fontaine aux abeilles

¤ Missing, film de Costa-Gavras de 1982. L’action se passe au Chili, peu après le coup d’État de Pinochet contre le président Allende. Un père enquête sur la disparition de son fils au moment de ces tribulations.
Le père du disparu (à une journaliste) : « Et Perez ? [Un militaire argentin qui a travaillé au début pour la junte, et qui se trouve dans un camp de gens mis à l’écart, protégés avant d’être expulsés vraisemblablement…].
– Il n’est sûrement pas prêt de sortir d’ici.
– Pourquoi parle-t-il ?
– S'il arrive à intéresser la presse, rien ne peut lui arriver. Ils n’oseront pas. Surtout ne pas rester dans l’anonymat, c’est la seule façon de survivre. »

C'est un raisonnement qui n’est sans doute pas idiot, qui était peut-être payant du temps de la dictature au Chili, mais force est de constater qu’en Russie, une certaine notoriété n’a guère profité à Navalny.
Il est vrai qu’il n’a pas fui ; il a voulu étrangement considérer qu’il pouvait se battre avec les armes de l’état de droit, de la raison, de l’honnêteté, là où il était, où ça en était. De son côté, par exemple, il avait l’humour. C’est un trait commun aux dictature, le manque quasi complet d’humour.


¤ À en croire Thomas Nydahl (article sur son blog du 21 juin dernier) Virilio aurait eu cette sentence très appropriée à nos temps de « réseaux » « sociaux » :

« Virilio säger att ”ju snabbare informationen kommer, desto tydligare blir det hur fragmentarisk och ofullständig den är.” »

« Virilio : Plus l’information se propage vite, plus son caractère fragmentaire et imparfait apparaît clairement.” »

Les « nouvelles » technologies, plus généralement, ont un fantastique pouvoir d’exclusion. Un vieil ami me disait tout récemment qu’il ne pouvait plus prendre le train, incapable de prendre un billet dans un automate ; or les guichets deviennent de plus en plus rares. (À Strasbourg – et il doit en être de même dans d’autres gares –, on se paye même la tête du client…)


Magritte - capture d'écran

¤ Il était question de faire payer les patients posant des lapins à leurs médecins.
À Strasbourg encore, c’est l’inverse qui s’est passé. Une ophtalmologue de l’avenue des Vosges, auprès de qui j’avais dûment pris rendez-vous je ne sais combien de mois à l’avance, n’était pas là au jour et à l’heure dite. Porte close, messagerie de téléphone pleine. J’étais son patient depuis plusieurs années ; pas de nouvelle ni d’elle, ni de son secrétariat. Il paraît qu’elle serait partie à la retraite. Il est à souhaiter que cette attitude soit l’exception. Une société dans laquelle les médecins se comportent de la sorte, franchement… c’est mal barré.


¤ Heureusement, j’ai beau rester poli avec certains spécialistes (quel choix, de toute façon?), je ne suis pas (à ma connaissance) très gravement malade. Ce n’est pas semble-t-il le cas de Thomas Nydahl dont il est question un peu plus haut.
Il se réjouissait le 28 juin d’avoir reçu un livre sur Hemingway et du miel (entre autres) pour son anniversaire. Mais de conclure néanmoins :

« Ändå är det inre livet dränerat av sjukdomen. Jag vet att den ska döda mig. Jag är fängslad och fri. »

« Pourtant ma vie est pénétrée à l’intérieur par la maladie. Je sais qu’elle me tuera. Je suis prisonnier et libre. »

(On trouvera bien l’occasion de reparler de miel, d’abeilles, plus tard.)


NB - Haguenau, fontaine aux abeilles


Nils Blanchard

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