lundi 10 juin 2024

Eau ; fleuve, hygiène sauvage

Il y avait il y a peu encore une exposition à Strasbourg, galerie Decorde, que j’ai vue en son dernier jour. Intitulée Bleu. Là, notamment, des tableaux du Rhin de Roger Dale, auteur de l’illustration d’Elmar Krusman.

Recto prospectus galerie Decorde, Roger Dale


Or on parla de bains d’anciens temps, en bord de rivière. Plus généralement, j’ai découvert récemment (furetant dans des ex-libris) un illustrateur, peintre, belge – beaucoup de choses à explorer de ces côtés ! –, Armand Rassenfosse.
Chez ce peintre, beaucoup de scènes de toilettes – certaines pouvant faire penser à Degas.
Qui plus est : on retrouve certaines dates évoquées dans des billets antérieurs. 1921…

Armand Rassenfosse -- Capture d'écran


1917. Bassine. On n’est pas loin du tub.

Armand Rassenfosse -- Capture d'écran

Le tub, on y arrive, et la baignoire.



E. Degas, capture d'écran


Mais si on quitte la ville, qu’on va vers le dehors (foris – à l’extérieur), vers la forêt… On fait une toilette d’air pur, quoi qu’on dise ; autant qu’on aime Paris, par exemple, on ne peut se défaire de cette sorte de suie que l’on y attrape dans le nez, sur la peau, sans parler du bruit.
Encore plus dehors encore, si l’on peut dire… on peut retrouver la singulière Nastassja Martin, en Russie. Croire aux fauves raconte l’attaque par un ours subie par l’auteure au Kamchatka.
Elle est d’abord soignée dans un hôpital russe, avant d’être ramenée à Paris.
Page 42 (édition Folio), encore en Russie, elle écrit dans ce qu’elle appelle son « cahier noir » :

« Tension de leurs rencontres inattendues, inavouables, improbables, en devenir, pourtant. Puisque seuls ils [les prédateurs solitaires] se perdent, puisque seuls ils s’enferment, puisque seuls ils oublient. Le croisement de leurs regards les sauve d’eux-mêmes en les projetant dans l’altérité de celui qui fait face. Le croisement de leurs regards les maintient en vie. »

Peut-être. Il est question d’animisme dans tout cela.
Mais ça nous ramène étrangement au verso (ou au recto, peu importe) du prospectus de la galerie Decorde ; peinture de Cécile Duchêne.

Verso prospectus galerie Decorde, Cécile Duchêne

De là, si vous cliquez dans l’orange et allez voir d’un peu plus près, via écran, l’œuvre de cette artiste, peut-être ses cerfs vous feront penser à Claudie Hunzinger, évoquée ici, ou ses personnages feuillus, à Julien Grainebis, le héros d’André Dhôtel.



Nils Blanchard


P.-S.: encore des étiquettes en retard du dernier article: Bernur, Franz Kafka. 

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