Conseillé par Héloïse Combes, j’ai lu avec plaisir (j’en ai déjà un peu parlé ici) ce long roman de Claudie Gallay, Les déferlantes, de 2008, qui se déroule en un lieu qui m’est étrangement un peu familier : La Hague.
NB - La Hague |
On va rejoindre les thèmes de ce blog par deux voies.
D'abord, la Normandie reste aussi le pays des gens du Nord, ces vikings pour se débarrasser desquels le roi Charles le Simple, en 911, octroie à Rollon (originaire vraisemblablement du Danemark) le duché de Normandie.
Ensuite, un certain travail (oh que je n’aime pas ces expressions!) sur la (et non « de ») mémoire est au cœur du livre.
On y lit (page 187) :
« – Pourquoi tu t’intéresses à ça ? Il m’a demandé en écrasant sa canette entre les doigts.
Les questions, les réponses, ce complexe tricotage de mensonges et de vérités. Les choses dites en décalé, celles dites seulement en partie et celles qui ne le seront jamais. Toutes les teintes du contre-jour.
J'avais appris ça avec les cormorans.
Quand un cormoran avale un poisson, c’est toujours la tête en premier. Leur estomac digère par étape. Un jour, j’ai trouvé un cormoran mort, je l’ai éventré, à l’intérieur de son estomac, la moitié du poisson qu’il venait d’avaler était encore intacte alors que tout le reste était en bouillie. »
NB - La Hague |
Les monceaux de mémoire qui émergent, « sans filtre », brutes encore.
Qu’en faire ? Qu’en dire ?
(Et digérée ou non, la mémoire n’est pas exempte d’erreurs…)
J'ai appris des choses encore très récemment sur l’arrestation d’Elmar Krusman, – qui sont du domaine privé plus qu’autre chose et que je ne révélerai pas, ou pas « brutes »… peu importe… – ; monceaux de mémoire échappés du temps.
NB - La Hague |
Quant aux erreurs de la mémoire, ses traficotages plus exactement là, on retrouve ça chez Jean Mergeai, auteur belge, entre autres, des Vêpres buissonnières (Duculot, 1974, page 64), que je connais parce qu’il est (magnifiquement, bien sûr) préfacé par André Dhôtel :
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