mardi 23 mai 2023

Printemps, légalisme, salons

 Dans la suite de l’article du 2 mai (voir plus bas) sur le printemps, les CRS… je me suis attardé sur quelques affiches du Printemps des poètes.

Frontières, donc. Encore un sujet… fleuve, si je puis dire.

Ne peut-on penser que la période de la guerre froide (en gros la seconde moitié du vingtième siècle) a 

été de relative paix précisément du fait de frontières très marquées entre les deux blocs ?

Mais paradoxalement peut-être, moins assumées, les frontières actuelles semblent de plus en plus difficiles à franchir, physiquement en tout cas.

Si l’on considère qu’on est entré depuis quelque temps dans une deuxième guerre froide, qui oppose, globalement, les démocraties, mais aussi les États (que ça plaise ou non) qui défendent l’état de droit, et les dictatures plus ou moins dures, plus ou moins en cours de radicalisation (Russie, Chine, Iran…), on peut envisager que ce conflit soit plus complexe que le précédent du fait d’une certaine porosité des frontières (à commencer par les numériques, culturelles).

L'"arbre humain", immanquablement me ramène à André Dhôtel, avec son personnage de Julien Grainebis qui se transforme en arbre, ou avec ce poème illustré par Camille Claus, qui parut (aussi) dans un bulletin de la Route inconnue.



Julien Grainebis qui parvenait comme à changer de dimensions, à défaut de passer des frontières.


Pour revenir à Anna de Noailles, elle était aussi une femme de salons. Et cela peut ramener à Florence Gould. Quel rapport avec les Suédois d’ailleurs, me demandera-t-on ?

Roulement de tambour…

Lars Forssell.


Il consacre en effet un étrange chapitre (bêtement à charge… on y reviendra sans doute) à la 

milliardaire qu’il alla semble-t-il visiter dans le sud de la France. C'est dans un petit livre de chroniques

variées : Jack Uppskäraren och andra visor tryckta i år (1966). Il est question là, en effet, aux pages 55-

57, d’« Un dîner chez la veuve Guld » (« En middag hos Änkan Guld »).

Dès le titre, on comprend que l’auteur met l’accent sur le veuvage de Florence Gould (en gros : elle 

n’existe que parce  qu’elle a été mariée à un milliardaire) et, en déformant son nom, précisément sur 

son côté « doré »… (Guld = or, en suédois.)


Henri Thomas (dont il est indirectement question à travers Colette Thomas, ici, qui a pu être

autrement féroce avec Florence Gould, mais qui l’avait connue et côtoyée -- et qui avançait des

arguments, pas des anathèmes), de noter dans ses Carnets le 20 décembre 1947 (reproduit 

page 68 de ce cahier ci-dessous) :


« C’est une femme (…) dont l’amour propre doit cruellement souffrir quand elle songe qu’on en

veut surtout à sa fortune. »

Eh ! Il faudra faire un jour un billet sur cette manie que l’on peut avoir de poser aux gens des 

étiquettes. (Et sûr qu’il aura beaucoup d’étiquettes…)


Et puisqu’on parlait de Trenet ici et là, à l’article du 2 mai notamment, Jack Lang lui avait demandé une chanson précisément pour le Printemps des poètes.


Nils Blanchard


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