Loire, fin août, à Sainte-Gemmes. Certains bras quasiment à sec. Minces filets d’eau et herbes brûlées. (Dans le Baugeois dont il est question plus loin : parcelles noires au milieu des forêts.)
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On se retrouve dans une situation à laquelle on est peu préparé, malgré
des avertissements anciens (René Dumont…), de simples
observations… Ce que cela donnera, nous obligera à faire ? Je ne sais.
Je me demandais si on ne pouvait comparer cette situation à celle que
vécurent les Esto-Suédois pendant la Seconde Guerre mondiale.
Plusieurs signes, épisodes, les avait alertés sur la fragilité de plus en
plus préoccupante de leur situation.
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En Anjou toujours, plus au nord, dans le Baugeois : clochers tors. Avons
fait une partie du parcours d’Art et chapelles (manifestation déjà
évoquée ici). Une partie seulement, car nous avons dû rebrousser
chemin à un moment, du fait d’une route étrangement barrée. Mais
avons pu voir néanmoins, ou redécouvrir, l’église Saint-Denis de
Pontigné.
NB - Pontigné |
NB - Pontigné |
Là, grandes photographies de Dominique Evrard, de divers éléments de
cet édifice étonnamment riche. Merveilles, notamment : ces fresques
anciennes (XIIe – XVIe siècles), mises à jour récemment pour la plupart.
NB - Pontigné |
Restent – des sondages dans les transepts en témoignent –, de
nombreuses peintures à dégager encore. On rejoint ici ce que peut être
le travail de l’historien. J’ai évoqué récemment de nouvelles
« sources » sur Elmar Krusman, voire sur son frère. Tant d’infinis – ou
presque – à découvrir encore !
À la chapelle Sainte-Anne dans le cimetière de Vaulandry, je tombe sur
cette grande plaque posée à côté du monument aux morts.
NB - Plaque du monument aux morts, Vaulandry |
On retrouve ces médaillons, comme en Lozère à Saint-Flour-de-
Mercoire il y a quelques semaines. Là, la plupart des photos
sont vraisemblablementeffacées, ou ont été prévues et non
remplies, sachant que la plaque aux photographies est posée à
côté du monument aux morts, et après la construction de
celui-ci vraisemblablement.
Bien après ? Images non retrouvées ?
NB |
Nils Blanchard
Post-scriptum – En joue… Je n’avais pas fini, à un précédent article,
d’évoquer mes déboires passablement kafkaïens à propos de
dépanneurs alsaciens.
Le lendemain, un dépanneur est venu, parfaitement à l’heure, lui,
même en avance, avec moult messages téléphoniques en amont
(ils ont dû être prévenus que j’étais un client « à problème »).
C’était un assez jeune dépanneur d’un grand réseau de garages
de la région, avec lequel – décidément, je suis un emmerdeur,
pardon ! – j’ai eu maille à partir par le passé. Appelons-les G.
(Mais c’est à ne pas confondre, bien sûr, avec le G (Geschlecht)
de Kafka… les pauvres…) – Assez aimable au premier abord. Il
se gare devant une impasse et peut donc bloquer la circulation. Je lui
fais remarquer qu’il faut qu’on fasse vite, pour éviter de bloquer
les gens. G m’explique alors, sur un ton de feuilleton américain,
qu’il n’a pas le choix – ce qui n’était du reste pas vrai bien sûr –,
que les gens attendraient, que sa priorité c’était de dépanner les
gens, qu’il pouvait y avoir une femme avec son enfant à
dépanner… Mais oui, bien sûr… je lui donne raison… Là-dessus,
il insiste (ne jamais donner raison aux faquins, plus exactement,
ne jamais leur donner l’impression qu’ils ont un pouvoir,
une influence…) – là, je comprends qu’il défend, par esprit de
corps j’imagine, les « dépanneurs » d’hier qui ont
été mis sur la touche – : « Les gens qui travaillent, eh bien tant pis, ils
attendent c’est pas grave. Vous savez, moi, mon devoir, c’est de
dépanner les gens... »
« Mon devoir… »
Encore une fois, manque de répartie de ma part. Les gens qui
travaillent… Il peut y avoir parmi eux des médecins qui ont
une urgence. Ou, inversement si je puis dire, des pompiers qui
auraient besoin d’accéder d’urgence au lieu où nous sommes
(pas plus tard que deux ou trois jours avant, il y avait eu un
incendie dans une maison de retraite très proche de mon domicile
– un des plus beaux monuments de Haguenau, d’ailleurs, et juste
là, qui plus est, où il y avait un nid de cigognes… – ; il y a eu
une personne décédée des suites de ce sinistre).
Bon, il y avait aussi, dans mon manque de répartie, le fait que
j’avais hâte qu’il remette enfin mon moteur en marche, et qu’il
me débarrasse de sa présence.
Mais le garçon – ça ose tout – reprend (de mémoire) : « Et quand il
y a des éboueurs, le matin, qui font leur travail et bloquent les gens,
eh bien tant pis, on attend… On ne s’énerve pas… » Je lui
rétorque alors que les éboueurs ne bloquent pas les gens. Ils
les ralentissent tout au plus. Là, il devait être particulièrement con,
il ne trouve plus rien à dire. Je devine qu’il cherche… mais il ne
trouve rien. Il ne doit pas y avoir un argumentaire
assez poussé dans ses séries à usage du bon citoyen…
NB - Fresque Pontigné |
NB
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