jeudi 1 septembre 2022

Anjou / En joue

 Loire, fin août, à Sainte-Gemmes. Certains bras quasiment à sec. Minces filets d’eau et herbes brûlées. (Dans le Baugeois dont il est question plus loin : parcelles noires au milieu des forêts.)

NB - Sainte-Gemmes, août 2022


On se retrouve dans une situation à laquelle on est peu préparé, malgré

des avertissements anciens (René Dumont…), de simples 

observations… Ce que cela donnera, nous obligera à faire ? Je ne sais.

Je me demandais si on ne pouvait comparer cette situation à celle que

vécurent les Esto-Suédois pendant la Seconde Guerre mondiale.

Plusieurs signes, épisodes, les avait alertés sur la fragilité de plus en 

plus préoccupante de leur situation.


 NB - Sainte-Gemmes, août 2022


 

En Anjou toujours, plus au nord, dans le Baugeois : clochers tors. Avons

fait une partie du parcours d’Art et chapelles (manifestation déjà 

évoquée ici). Une partie seulement, car nous avons dû rebrousser 

chemin à un moment, du fait d’une route étrangement barrée. Mais 

avons pu voir néanmoins, ou redécouvrir, l’église Saint-Denis de 

Pontigné.


NB - Pontigné




NB - Pontigné


Là, grandes photographies de Dominique Evrard, de divers éléments de

cet édifice étonnamment riche. Merveilles, notamment : ces fresques 

anciennes (XIIe – XVIe siècles), mises à jour récemment pour la plupart.


NB - Pontigné


Restent – des sondages dans les transepts en témoignent –, de 

nombreuses peintures à dégager encore. On rejoint ici ce que peut être

le travail de l’historien. J’ai évoqué récemment de nouvelles 

« sources » sur Elmar Krusman, voire sur son frère. Tant d’infinis – ou 

presque – à découvrir encore !


À la chapelle Sainte-Anne dans le cimetière de Vaulandry, je tombe sur 

cette grande plaque posée à côté du monument aux morts.


NB - Plaque du monument aux morts, Vaulandry


On retrouve ces médaillons, comme en Lozère à Saint-Flour-de-

Mercoire il y a quelques semaines. Là, la plupart des photos 

sont vraisemblablementeffacées, ou ont été prévues et non 

remplies, sachant que la plaque aux photographies est posée à 

côté du monument aux morts, et après la construction de 

celui-ci vraisemblablement.

Bien après ? Images non retrouvées ?


NB



Nils Blanchard


Post-scriptum – En joue… Je n’avais pas fini, à un précédent article,

d’évoquer mes déboires passablement kafkaïens à propos de 

dépanneurs alsaciens.


Le lendemain, un dépanneur est venu, parfaitement à l’heure, lui, 

même en avance, avec moult messages téléphoniques en amont 

(ils ont dû être prévenus que j’étais un client « à problème »).  

C’était un assez jeune dépanneur d’un grand réseau de garages 

de la région, avec lequel – décidément, je suis un emmerdeur, 

pardon ! – j’ai eu maille à partir par le passé. Appelons-les G. 

(Mais c’est à ne pas confondre, bien sûr, avec le G (Geschlecht) 

de Kafka… les pauvres…– Assez aimable au premier abord. Il

se gare devant une impasse et peut donc bloquer la circulation. Je lui

fais remarquer qu’il faut qu’on fasse vite, pour éviter de bloquer 

les gens. G m’explique alors, sur un ton de feuilleton américain, 

qu’il n’a pas le choix – ce qui n’était du reste pas vrai bien sûr –

que les gens attendraient, que sa priorité c’était de dépanner les 

gens, qu’il pouvait y avoir une femme avec son enfant à 

dépanner… Mais oui, bien sûr… je lui donne raison… Là-dessus, 

il insiste (ne jamais donner raison aux faquins, plus exactement, 

ne jamais leur donner l’impression qu’ils ont un pouvoir, 

une influence…) – là, je comprends qu’il défend, par esprit de 

corps j’imagine, les « dépanneurs » d’hier qui ont 

été mis sur la touche – : « Les gens qui travaillent, eh bien tant pis, ils

attendent c’est pas grave. Vous savez, moi, mon devoir, c’est de 

dépanner les gens... »

« Mon devoir… »

Encore une fois, manque de répartie de ma part. Les gens qui

travaillent… Il peut y avoir parmi eux des médecins qui ont 

une urgence. Ou, inversement si je puis dire, des pompiers qui 

auraient besoin d’accéder d’urgence au lieu où nous sommes 

(pas plus tard que deux ou trois jours avant, il y avait eu un

incendie dans une maison de retraite très proche de mon domicile 

– un des plus beaux monuments de Haguenau, d’ailleurs, et juste 

là, qui plus est, où il y avait un nid de cigognes… – ; il y a eu 

une personne décédée des suites de ce sinistre).

Bon, il y avait aussi, dans mon manque de répartie, le fait que 

j’avais hâte qu’il remette enfin mon moteur en marche, et qu’il 

me débarrasse de sa présence.

Mais le garçon – ça ose tout – reprend (de mémoire) : « Et quand il 

y a des éboueurs, le matin, qui font leur travail et bloquent les gens, 

eh bien tant pis, on attend… On ne s’énerve pas… » Je lui 

rétorque alors que les éboueurs ne bloquent pas les gens. Ils 

les ralentissent tout au plus. Là, il devait être particulièrement con, 

il ne trouve plus rien à dire. Je devine qu’il cherche… mais il ne 

trouve rien. Il ne doit pas y avoir un argumentaire 

assez poussé dans ses séries à usage du bon citoyen…


NB - Fresque Pontigné



NB



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