lundi 18 juillet 2022

Réflexions sur l’identité, la nation...

 Pendant « le » confinement, j’ai pris l’habitude de parler de mes promenades « chien » et « chat ». La promenade-chien consistait, le matin, à faire la revue de différents blogs, sites de journaux. La promenade-chat, simplement à rendre visite à divers chats de la ville, dans un rayon d’un km…



Or dans une de mes dernières promenades-chien (dont l’habitude m’est à 

peu près restée), je suis tombé sur ces deux images (je ne saurais plus dire

de quels sites elles viennent).


Et il se trouve qu’au cours du colloque du 10 juin dernier (au collège doctoral

européen à Strasbourg, sur l’« identité nationale au sein d’une Europe 

multiculturelle), il fut à un moment question de Metternich, s’opposant à

l’unification de l’Italie par détestation de l’idée d’État-nation. L’idéal était 

plutôt pour lui (Metternich) le multi ou pluriculturalisme de l’ensemble que

formait l’Autriche-Hongrie.


                               Autriche – Hongrie, dans l’atlas Hachette de 1906


Si l’on considère un instant que l’Allemagne nazie ait pu constituer un État-

nation, ce qui serait à discuter (ou pire, qu’elle en eût constitué une forme

aboutie… vers quoi tout État-nation dût tendre… cela, non, je n’adhère pas à

cette idée), la comparaison des deux images – un raccourci, certes – donne

un très grand bon point à Metternich !


Bon, mais où voulais-je en venir, avec ceci ? Au fait, simplement, que je

commence à trouver insupportable un certain néo-puritanisme qui a cours

actuellement de plus en plus en France même. Regardez un peu plus en

détail les images que s’apprêtent à brûler ces jeunes (mais inquiétants) 

crétins, sur la deuxième image…


Mais ce qui pouvait exercer une certaine séduction dans l’Autriche-Hongrie 

(je parle de son organisation politique), n’était-ce pas une certaine forme

d’anarchie, ou en tout cas une grande liberté laissée aux différentes nations 

qui la formaient ? Je ne suis pas sûr que l’Europe actuelle, où s’accumulent

les normes, aille dans ce sens historique.


NB - Europe, décembre 1944


            Je repense à Elmar Krusman. Une des questions qui est apparue assez vite,
            puis qui est restée, quand j’ai travaillé à mon livre, est la suivante : 
            pourquoi / comment la nationalité suédoise était-elle apparue à côté de son nom 
            sur certaines listes de transports de camps. Au-delà même de savoir quelle était 
            réellement sa nationalité, en 1944 – ce n’est pas si évident : estonienne (mais 
            l’Estonie était occupée par l’Union soviétique), soviétique, suédoise, alors ? –

             Au-delà : a-t-il voulu qu’on le considérât comme Suédois ? Mais en ce cas, 
             pourquoi : parce qu’il pensait, s’il survivait, rejoindre sa famille qui, il le savait, 
             avait migré en Suède (c’est ce qui me semble le plus probable), parce qu’il 
             pensait que la nationalité suédoise pouvait le protéger ? Est-ce, malgré 
             l’accusation de communisme qui pesait sur lui, parce qu’il ne voulait pas qu’on 
             le notât comme soviétique (russe, pour les nazis), ce qui aurait pu l’amener, 
             en cas de survie, à être reconduit en URSS, en Estonie ?
             Aura-t-on un jour la réponse ?  

J’y pense, soudain : il était né en 1921. C’est l’année de la reconnaissance 

de l’indépendance de l’Estonie par l’Union soviétique.


Nils Blanchard



P.-S. Pour ce qui est du néo-puritanisme, j’ai bien aimé cette affiche qu’il y

avait – je suis tombé dessus bien par hasard – à l’Institut Suédois la dernière

fois que j’y suis allé.




Je ne pouvais malheureusement reporter un train, sinon, j’aurais été voir. En 

plus, j’ai vu ensuite qu’il y aurait à cette « nuit remue », entre autres, Pascal

Gibourg, qui a écrit un des textes les plus intéressants que j’aie lu ces 

dernières années sur André Dhôtel. (Et permettez-moi de dire qu’il y a de la

concurrence!)



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