jeudi 21 avril 2022

L’automne de la neutralité ?

Il y a ce débat, en ce moment en Finlande, en Suède, sur l’entrée éventuelle dans l’OTAN et donc la fin de la neutralité de ces deux pays.

NB - Bohuslän

Les débats dans les deux pays nordiques, comme dans leur coopération militaire, vont de pair. Mais il semble que la Finlande soit plus encline à entrer dans l’OTAN que la Suède. Ainsi a-t-on vu la dirigeante du parti finlandais du Centre, Annika Saarikko, dont la formation était jusque là plutôt hostile à une alliance militaire, évoluer sur le sujet et s’exprimer en suédois pour enjoindre le royaume voisin à ce que les deux pays avancent le plus possible main dans la main vers une entrée dans l’OTAN (Göteborgs Posten, 9 avril 2022).

Une certaine différence – divergence ? – sur le sujet, entre les deux pays, s’explique assez facilement (outre leurs différences démographiques, culturelles…) par l’histoire et la géographie.

La Finlande est voisine directe de la Russie, et a subi notamment la guerre d’hiver en 1939-1940. Puis il y a eu cette période de « finlandisation » imposée par les suites de la guerre de continuation.
La Suède, elle, a maintenu sa neutralité pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui ne l’a pas empêchée de secourir matériellement, par l’envoi de volontaires (et seulement ainsi – le premier ministre Per Albin Hansson ayant refusé aux troupes alliées de traverser la Suède pour secourir la Finlande contre Staline) la Finlande pendant la guerre d’hiver.

La neutralité de la Suède pendant la Seconde Guerre mondiale, sa conduite vis-à-vis de l’Allemagne et de l’URSS, ces thèmes mériteraient d’être approfondis, et certaines conclusions à nuancer. On y reviendra sans doute ; ce n’est pas tout à fait le thème de ce billet.

NB - Bohuslän

Ce sur quoi je voulais insister ici, c’est sur la différence entre neutralité et pacifisme.

La Finlande comme la Suède ont, à peu près toujours, tenté de maintenir des armées relativement puissantes, bien que pays neutres. En avril et mai 1940, la Suède avait décrété une mobilisation générale, qui a vraisemblablement participé à convaincre Hitler de ne pas l’attaquer.

Au cœur de ce sujet, et d’abord géographiquement, il y a la question des îles Åland. Non seulement elles sont neutres (avec charge à la Finlande de les défendre éventuellement), mais elles sont aussi démilitarisées.

NB - Pas Åland, mais le Bohuslän

On reviendra sur ce sujet de la neutralité et du pacifisme, que j’ai illustré là d’images de l’automne dernier, à la suite du billet (5 avril) sur la propagande et Sovjet-Estland.
Sommes-nous vraiment à l’automne de la neutralité de la Baltique et du golfe de Botnie ?


Nils Blanchard


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