dimanche 10 avril 2022

De la propagande, vérité, mensonge...

En ces temps de mensonges, de dénégations robotiques, je suis tombé, à la suite de mes recherches dans mes photos d’Hapsal du billet précédent, sur ceci, de 2018.



La vérité, le mensonge, thème infini bien sûr. Les historiens ont cet avantage (limité, mais…) de passer après la vague, d’étudier ce que les passions, théoriquement, ne troublent pas, ou beaucoup moins. C’est de l’étude à froid.

Sovjet-Estland, n° 1, 17 octobre 1940, page 1

Il ne sera guère besoin de tout traduire de ce texte qui souffre de quelques erreurs de suédois. Titre, première colonne, deux premiers paragraphes :

Les Esto-Suédois vont à la rencontre d’un nouvel avenir, plus heureux

Alors que dans le tumulte guerrier des puissances impérialistes et capitalistes les vies de centaines de milliers de gens s’abîment, que les gens dans les pays occidentaux ont faim, que les denrées alimentaires, même dans les pays qui furent autrefois les plus riches sont rationnées, les peuples de l’Union soviétiques peuvent eux vivre dans le calme le plus profond et poursuivre leur formidable travail de construction du socialisme.
L'Estonie elle aussi a réussi à se sauver de la guerre impérialiste et de ses influences grâce à la sage politique de paix de l’Union soviétique et à la force de l’Armée rouge.

Est-il nécessaire de rappeler qu’en octobre 1940, l’Estonie a été intégrée de force dans l’Union soviétique (comme les autres républiques baltes) à la suite du partage du « gâteau » des clauses de l’abracadabrantesque pacte germano-soviétique ?

La réponse à la propagande russe des Esto-Suédois fut, dans les quatre années qui ont suivi, l’émigration des neuf dixièmes de la communauté vers notamment la Suède.

Étude à froid, l’histoire, et en se défiant – je crois m’en être un peu expliqué dans Elmar Krusman – des témoignages mal étudiés, mal assimilés… cela peut paraître aride… froid, oui.
Ne pas perdre de vue que derrière les chiffres, les listes, voire même les métamorphoses de la propagande, il y a, il y eut, des personnes.

« À suivre »… était-il promis à l’article du 5 avril.

Les invasions, les votes, se suivent, ne se ressemblent jamais complètement. L’histoire ne repasse pas les plats ; pas tout à fait les mêmes, en tout cas ; il y a toujours quelqu’un en cuisine qui change quelque chose.

Les lieux, aussi, se maintiennent parfois étrangement intacts. Et cette silhouette qui cherche quelque chose dans un sac : qui, quoi ?

NB

Ces personnes – personnages féminins, notamment – que montre magnifiquement Ingmar Bergman au fil de ses films.

Le blog Alluvions (en lien de celui-ci), que j’ai découvert récemment, évoque de manière curieuse ce film, pris dans une série (au départ aléatoire) de rapprochements entre la Pologne et la Suède…

(Dans ce blog, on parle aussi de Philippe Jaccottet, Lorand Gaspar, Tomas Tranströmer, Henri Thomas, Ernst Jünger, Franz Kafka, Maurice Genevoix, Bernard Maris, Hubert juin, Pierre Leyris… même André Dhôtel... et je n’ai pas tout exploré !)

(Un hasard à joindre au dossier : le passage d’Elmar Krusman par l’atroce camp de Stutthof (Dantzig) en septembre 1944.)


À suivre……………. (Mais je ne le marquerai plus…)


Nils Blanchard


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