dimanche 3 mars 2024

Primavérile / électrosensibilité

Le 24 février dernier, on pouvait lire dans TraMeZzinimag des considérations sur des giboulées de mars, légèrement en avance, amenées par une tempête Pia. Pia…
Et l’emploi de cet adjectif par Toulet, emprunté de l’italien : primavérile

NB - février 2024

Trois jours plus tard à peine (et ça devient un peu traditionnel en ce blog, qui entre avec ce mois de la guerre, oui, dans sa troisième année d’existence) premiers arbres en fleurs de l’année (pour moi) au cours d’une petite balade aux confins de la petite ville.
Tout, petit.
Bon, mais peut-être y en eut-il avant (des arbres en fleurs) : j’émergeais d’un gros rhume, mal soigné dans un contexte de stakhanovisme étroit que subissent, entre autres, les professeurs, avec cette antienne répétée au-delà de l’usure : il y aurait énormément d’heures de cours non remplacées… et les élèves malades envoyés, par une sorte de mode incompréhensible, en cours.

Quelques jours avant, le 19 février, un blog suédois évoquait l’électrosensibilité : Iniskogen. On peut traduire le titre de ce blog par « Dans la forêt » et son sous-titre : « En halvdan tanke från Stockholmstrakten », « Une pensée, de bric et de broc, des environs de Stockholm ».

NB - mars 2024

La blogueuse, ancienne (ou toujours?) travailleuse sociale, se souvient, dans les années 80, d’un cas d’électrosensibilité, une jeune femme, dans les 35 ans, qui s’était retirée dans une une cabane loin dans une forêt, appelant à l’aide en pleurant d’une cabine téléphonique.

« Vad gör man? Hon var febrig, alldeles tydligt kroppsligt sjuk, jag var villrådig. Det var kallt, fuktigt och rörigt i stugan. Jag satt fyr på spisen, tände ljus, bredde mackor, kokade te. Vi satt tysta ett bra tag. Mera te. Sedan undrade hon om jag tyckte hon var tokig.

Jag tyckte inte det. »


« Qu’est-ce qu’on fait ? Elle était fiévreuse, manifestement malade physiquement, il fallait que je fasse quelque chose. Il faisait froid, la cabane était humide et désordonnée. J’ai fait du feu dans l’âtre, ai allumé des bougies, fait des tartines, mis du thé à chauffer. On est resté assises un bon moment. Encore du thé. Puis elle m’a demandé si je pensais qu’elle était folle.
Je n'en croyais rien. »

La jeune femme a fini par trouver un travail, le soir, quand il n’y avait pas trop de machines en route, puis elle a réussi à se rapprocher à nouveau de la civilisation électrifiée. 



Ça m’a étrangement ramené à ma lecture du moment, un polar déjà ancien – de 2007 – de Mats Ahlstedt : Den röda damcykeln (Kabusa Pocket). Une personnage, la plus importante peut-être, poursuivie, s’est réfugiée dans une cabane abandonnée dans la forêt. Pages 186-187 :

« Det var bitande kallt och hon frös så att hon skakade. Hon hade hämtat varmare kläder (…)
Den råkalla luften trängde in i varje skrymsle i huset. Som tur var fanns det en öppen spis. Även om skorstenspipan var sprucken och det förmodligen skulle ryka in rätt ordentligt skulle hon kunna hålla värmen hjälpligt genom att elda. (…)
Här skulle hon kunna leva ett tag, men inte hur länge som helst. »

« Le froid était mordant, elle en tremblait. Elle avait apporté des vêtements plus chauds (…)
Les courants d’air froid pénétraient dans les moindres recoins de la cabane. Heureusement, il y avait une cheminée. Et même si le conduit devait être défectueux, qu’il y allait sûrement y avoir pas mal de fumée, elle allait bénéficier d’une chaleur bénéfique. (…)
Elle allait pouvoir se poser là un moment – mais pas éternellement. »

Je pense à Héloïse bien sûr (voir l’article en lien de page, en haut à droite, version ordinateur…)
Et on est en mars, tout de même, primavérile.


Nils Blanchard

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