lundi 11 septembre 2023

September / maladie(s)

 Ce n’est même plus un été indien ; c’est un été mexicain, ou que sais-je.

NB - septembre 2023

La chaleur me gêne peu (peu importe, du reste), mais c’est cette… preuve, en plus de telle ou telle autre, du fait que des climatologues avaient raison de s’inquiéter. Ce, depuis… combien de décennies ?
« On ne pouvait pas savoir », « prise de conscience récente »… entend-on çà et là.
Dès l’enfance, je m’intéressais à la chose (et je ne suis plus tout à fait un enfant…)


C'est ma lecture de Kerstin Ekman, aussi, qui me ramène à septembre, à ces chaleurs. J’avance lentement dans le livre (ce n’est pas un suédois très facile), et j’en reparlerai sans doute…

Mais, page 78, le chapitre commence de la sorte :


« Det var så hett att jag inte trodde att det skulle bli nån septemberjakt. »


« Il faisait si chaud que j’ai pensé qu’il n’y aurait pas de chasse en septembre. »


Il y a un côté passéiste, peut-être là-dedans, et tant pis. Dans Löpa varg (K. Ekman) comme dans September (W. Allen, 1987), il y a des professeurs de français (pas français). Dans le livre de Kerstin Ekman, il s’agit de la femme du narrateur, qui est professeur de français, qui est capable de citer Baudelaire (ce qui nous ramène incidemment au Tableau de Savery ou l’on apprend(ra) que la mère de l’auteur, Tove Fahlén, fut traductrice de Baudelaire. Mon cœur mis à nu).

Et en l’occurrence, dans le film de Woody Allen, c’est l’excellent Denholm Elliott qui donne une leçon de français à une amie-voisine, dès le début du film, dans une de ces grandes maisons américaines, au milieu d’arbres sans doute, qu’on situe en Nouvelle Angleterre.

Je vais mettre à nu mon cœur : comme je regrette les Woody Allen qui sortaient chaque année à l’automne, au moment où des reflets flamboyants dans les feuillages des arbres donnaient des envies comme irrépressibles de Central Park.
Et on faisait la fine bouche. « Cette année, c’est moins bien… Bon c’est pas mal, bien sûr... »

Il est vrai qu’un Woody Allen, en français, sortira dans quelques jours – Coup de chance. Ce pourrait être le dernier ai-je cru comprendre.
Le monde est comme malade.


On peut en revenir à Kerstin Ekman, à travers Thomas Nydahl. Malade, sérieusement, du cœur notamment, il évoque sa lecture, non pas de Löpa varg, mais de Min bokvärld, le 8 septembre :

« Jag trevar mig fram i böckerna vid sängen. Läsningen har aldrig gått så sakta och krävt så mycket av mig som nu. Det är Kerstin Ekman som så uppfordrande kräver min närvaro. Jag vet att det mesta hon skriver i sin nya bok är av stor betydelse. Jag vet att jag vill läsa och förstå. När hon skriver om sin bokvärld vill jag att den också ska vara min.
Hur övertrumfar man sjukdomströttheten? »

« Au lit, je progresse à tâtons dans les livres. La lecture n’a jamais été si difficile, ne m’a jamais demandé autant que maintenant. C’est pour Kerstin Ekman que je m’astreins à ces efforts ; je sais qu’une grande partie de ce qu’elle écrit dans son nouveau livre a une grande signification. Je sais que je veux lire et comprendre. Quand elle évoque son monde littéraire, je veux pouvoir le faire mien.
Comment surmonte-t-on la fatigue de la maladie ? »



Nils Blanchard


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vérité, mensonge, fiction… et hasards

Il faudrait pouvoir retenir le temps bien sûr. J’en suis encore à des réflexions – au sens premier du terme d’abord, de « reflets » – lancé...