vendredi 22 mars 2024

La passion de la vie était plus grande…

 Roland Frankart évoque Patrick Reumaux écrivant, à un auteur à qui il refusait un entretien, qu’ « en vieillissant j’ai de plus en plus tendance à me prendre pour le chat qui s’en va tout seul ».
C'est dans un texte disponible ici, et sur quoi il n’y a guère à redire.

NB - février 2024

Mais il se trouve que j’ai revu récemment un chat de rue auquel je suis passablement attaché, et que je croyais disparu. Je le surnomme la panthère, à cause de sa démarche élancée. Je ne l’avais plus revu depuis mon retour des vacances de Noël – via Fontevraud et d’ailleurs de ça aussi on reparlera…

NB - février 2024

Il est là – timide, aux aguets, même ronronnant sous les caresses… – depuis que je me suis installé à cet endroit et, sans être superstitieux, songeant à aller un jour peut être proche ailleurs, je me disais, bien malgré moi, que sa disparition serait un signe… Non. Je l’ai aperçu à nouveau en rentrant à la nuit, déboulant d’un bosquet.

ouverture du bulletin de la Route inconnue

André Dhôtel (signant un livre) et Patrick Reumaux


Bon, mais les dates de Patrick Reumaux seront donc : 1942-2024 ; inversion des deux couples de derniers chiffres.
Je me faisais cette réflexion anodine, et me disais qu’il y avait le même type d’inversion avec 1948 et 1984, ou 48 et 84 – on y reviendra –, la revue, sur laquelle j’ai un peu travaillé récemment encore (chut… Je n’avais pas le temps), et dont il a été un peu question dans ce blog. (L’index… toujours l’index, à droite, version ordinateur : il suffit de cliquer sur les mots qui ont été « étiquetés » sur ce blog…)

Et voilà que farfouillant vaguement sur le net, je tombe sur cette trace de rediffusion sur France culture d’un texte de Patrick Reumaux, précisément. « Trois morts annoncées » (bigre!) (Réalisation : Laure Egoroff, conseillère littéraire : Laurence Courtois.) Et c’est présenté ainsi :

« "N'y a-t-il pas deux catégories d’écrivains, écrivait Charlotte Brontë en 1848, l’auteur et le faiseur de livres ? Et le dernier n’est-il pas plus prolifique ? N’est-il pas, en vérité, merveilleusement fécond ? Mais le public, et même l’éditeur, font-ils grand cas de ses productions ? Ne s’en lassent-il pas, tous les deux, avec le temps ?"
On entendra ici les voix des Brontë à l’instant le plus présent de la vie celui de la mort. Branwell, remontant pour la dernière fois vers le Presbytère, titubant et braillant une chanson à boire, Emily détournant à contrecœur ses yeux mourants de la lumière du soleil, Anne, la benjamine, se faisant transporter jusqu’à Scarborough pour s’éteindre devant la mer. (…) »

NB - février 2024

1848, donc.
(Bon, par contre, l’émission n’est plus disponible à la réécoute. Sous le Sceau du Tabellion, à nouveau, on trouve en revanche une traduction, par Patrick Reumaux, d’Emily Brontë.)

130 ans plus tard, dans une émission donnée à la radio suisse de 1978, donc, André Dhôtel :

« (…) Il était impossible de dire, si vous voulez, que ce garçon [c’est de Patrick Reumaux qu’il est question] pouvait être écrivain mais je l’ai compris parce que justement il s’intéressait plus au sujet dont il parlait qu’à ce qu’il écrivait. Il s’intéressait lui-même au bois, à la chasse, au piégeage et évidemment aux jeunes filles mais on sentait que la passion de la vie, si vous voulez, était plus grande que celle de l’écriture. C’est ce qu’on oublie toujours. »

Bon (il faut que j’arrête avec ces « Bon... », faux-bonds…), mais je parlai en cours à l’université (eh : je ne dirai sûrement pas si souvent « Je parlai en cours à l’université » – du reste, Patrick Reumaux, évoquant sa carrière de maître de conférence : « Quel gâchis »…) des Pays-Bas qu’on pouvait, par certains aspects – mais pas tous… – inclure dans les pays nordiques… Et dans Maison noire, Patrick Reumaux évoque, entre autres, entre autres, la reine Christine, pas gentille avec Descartes. Et un personnage ne veut « pas voir de Hollandais dans la rue du Coq », non.
C'est dans une pièce étrange, à la fin du livre. Avant cela (pages 124-127),

« Pierre Moënne-Loccoz, qui fut un illustrateur hors-classe, n’écrira plus imprudemment : C’est Patrick Reumaux, sur sa petite moto rouge lancée à fond, qui part à l’assaut des moulins à vent scandinaves. »


Nils Blanchard

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